3.-
LA PROSCOMIDIE
Puis ils se rendent à la table de Préparation
appelée prothèse, située à
gauche de l'autel. C'est une petite table carrée
sur laquelle se trouve un cierge et tous les objets
nécessaires à la célébration
de la Sainte Eucharistie. Cet Office de la proscomidie
est donc la préparation des saints dons destinés
au sacrifice, nous rappelant le sacrifice unique du
Christ par l'offrande qu'il a faite de Sa vie.
Le diacre allume le cierge, il dépose les offrandes
du pain et du vin sur la table, en souvenir du dernier
repas du Christ, la Sainte Cène, et en remerciements
ou action de grâce (Eucharistie) pour le sacrifice
du Christ. Le pain se présente soit sous forme
ronde d'une seule et grande prosphore portant cinq empreintes,
soit sous la forme de cinq prosphores avec sur chacune
d'elles une empreinte en forme de croix entre les branches
de laquelle sont inscrites des lettres qui signifient
" Jésus-Christ vainqueur ". Des parcelles
de chacune de ces prosphores vont maintenant être
disposées sur la patène. La figure nous
montre l'ensemble de ce qui se trouve sur la patène
à la fin de la proscomidie. La parcelle cubique
au centre a d'abord été découpée
par le prêtre avec la lance, elle est appelée
Agneau, car le Christ a été immolé
comme un agneau, nous rappelant ainsi l'agneau Pascal
de l'Ancien Testament, et les prophéties d'Isaïe
annonçant le Serviteur souffrant. Ce sont d'ailleurs
des versets de ce prophète que le prêtre
prononce au moment où il incise la prosphore
autour de l'empreinte.
En faisant chacune des quatre incisions avec la lance
il dit ceci : "Comme une brebis il a été
mené à l'immolation. Et comme un agneau
sans tache, muet devant celui qui le tond, ainsi Il
n'ouvre pas la bouche. Dans son humiliation son jugement
a été rendu. Qui racontera sa génération
?"
L'Agneau détaché et déposé
à l'envers, c'est-à-dire l'empreinte en-dessous
sur la patène, le prêtre l'incise profondément
sans le rompre complètement, afin de préparer
la fraction du pain, en quatre parts, avant la communion.
Il prononce ces paroles : "Il est immolé,
l'Agneau de Dieu qui ôte le péché
du monde pour la vie et le salut du monde."
Il retourne ensuite la parcelle et la perce du côté
droit en disant : "L'un des soldats lui transperça
le côté de sa lance, et aussitôt
il en jaillit du sang et de l'eau. Et celui qui l'a
vu en a rendu témoignage et son témoignage
est véridique." (Jn 19, 34-35).
Ce rite et ces paroles font mémoire du coup de
lance dans le côté du Christ crucifié,
d'où jaillit du sang et de l'eau, et explique
ainsi le mélange de vin et d'eau que le prêtre
à présent bénit, avant de le verser
dans le calice. Vient ensuite la préparation
des parcelles de commémoration que le prêtre
va prélever sur les autres prosphores et les
disposer autour de l'Agneau, selon un ordre rigoureux.
Sur la deuxième prosphore, le prêtre découpe
une parcelle en forme de triangle, en l'honneur de la
Mère de Dieu et la place à la droite de
l'Agneau en disant :
"A ta droite se tient la Reine, en vêtements
tissés d'or, parée de couleurs variées."
(Ps 44, 10).
Sur la troisième prosphore, le prêtre prélève
neuf parcelles qu'il dispose en trois rangées
à gauche de l'Agneau. Il mentionne dans l'ordre
la mémoire des saints Anges, des saints Archanges
Michel et Gabriel et de toutes les puissances célestes
et incorporelles, de saint Jean le Précurseur,
des Prophètes, des Apôtres, des saints
Hiérarques, de tous les saints et saintes martyrs,
des saints thaumaturges et anargyres (guérisseurs),
des saints justes et ancêtres de Dieu, de saint
Jean Chrysostome (quand c'est sa Liturgie qui est célébrée),
et de tous les saints.
La quatrième parcelle est destinée à
la commémoration des vivants. Le prêtre
mentionne d'abord le patriarche et l'évêque
dont il relève, puis le clergé et les
fidèles. Il ajoute sur cette ligne une parcelle
qu'il a découpée des prosphores apportées
par les fidèles, tandis qu'il lit les noms de
ceux qui sont inscrits sur la liste des dyptiques.
Les dyptiques sont des feuillets ou des carnets en tête
desquels sont inscrites ces phrases :
Pour les vivants : "Pour la santé et le
repos des serviteurs de Dieu."
Pour les défunts : "Pour le repos des âmes
des serviteurs de Dieu "
Les fidèles inscrivent le nom des personnes qu'ils
veulent commémorer.
La cinquième prosphore est destinée aux
défunts auxquels s'ajoutent les fondateurs de
l'église ou du monastère où la
Liturgie est célébrée.
Le prêtre termine en ajoutant sur la ligne des
vivants une parcelle à sa propre intention. Tous
les gestes décrits précédemment
sont accompagnés de prières que le prêtre
prononce à mi-voix.
Ainsi se trouve figurée sur la patène
toute l'Eglise rassemblée autour de l'Agneau
l'Assemblée des fidèles de tous les temps,
les saints et les pécheurs, les vivants et les
morts, toute l'Eglise invisible et visible, que l'on
nomme la communion des saints.
Puis le diacre présente au prêtre l'encensoir
afin qu'il le bénisse. "Nous t'offrons cet
encens, Christ notre Dieu, comme un parfum de spirituelle
suavité ; l'ayant reçu sur ton autel céleste,
envoie-nous en retour la grâce de ton Saint-Esprit."
Le prêtre prend l'astérisque, et après
l'avoir encensé le place sur la patène
en disant : "Et l'étoile vint et se plaça
au-dessus de l'endroit où était l'Enfant."
(Matth. 1, 9).
Tout comme l'autel devient la grotte de Bethléem,
l'astérisque représente symboliquement
l'étoile brillant au-dessus du Nouveau-Né,
et le discos (partie supérieure de la patène)
figure la crèche dans laquelle est étendu
L'Enfant. En effet l'ensemble de la proscomidie concerne
également de manière symbolique le début
de la vie terrestre de Jésus.
Ensuite
le prêtre recouvre la patène avec son voile
ainsi que le calice, et sur les deux réunis pose
le grand voile appelé aër. Après
avoir encensé par trois fois la table de préparation,
le prêtre dit une prière pour les dons
qui sont offerts et donne le renvoi de la proscomidie
: "Que celui qui est ressuscité des morts,
le Christ notre vrai Dieu, par les prières de
Sa Sainte Mère toute pure, de notre Père
parmi les saints Jean Chrysostome, archevêque
de Constantinople, et de tous les saints, aie pitié
de nous et nous sauve, car Il est bon et ami des hommes."
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