L'Eglise,
un lieu pour renaître
Conférence donnée
par Père Placide
(Monastère de Solan - la Bastide d'Engras - 4
juin 2001)
Ce
thème, je serais tenté de le préciser
par " l'Eglise, lieu de notre nouvelle naissance
ou de notre naissance d'en haut ", ou encore "
l'Eglise, sein maternel de notre nouvelle naissance
".
En effet, être chrétien, c'est renaître,
naître à une nouvelle vie qui est une vie
d'en haut. Il faut pour cela revenir à l'entretien
de Nicodème avec le Seigneur dans l'évangile
selon Saint Jean :
Il y avait parmi les pharisiens un homme qui s'appelait
Nicodème, un des notables juifs. Il vint de lui
à Jésus et lui dit : " Rabbi, nous
le savons, tu es un maître qui vient de la part
de Dieu. Personne ne peut accomplir les signes que tu
accomplis si Dieu n'était avec lui ". Jésus
lui répondit : " en vérité,
en vérité, je te le dis, à moins
de naître (là il y a un terme grec qui
veut signifier " à la fois, de nouveau ou
d'en haut " et dans l'évangile de Saint
Jean, dans les paroles du Seigneur telles qu'il nous
les rapporte, on retrouve souvent cette ambiguïté
qui permet au Seigneur de passer d'un niveau à
un autre). [À moins de naître] d'en haut,
nul ne peut voir le royaume de Dieu ". Nicodème
lui dit : " Comment un homme peut-il naître
une fois qu'il est vieux ? peut-il une seconde fois
entrer dans le sein de sa mère et naître
" ? [Nicodème entend l'expression naître
de nouveau, une seconde fois.] Jésus répondit
: " en vérité, en vérité,
je te le dis, à moins de naître d'eau et
d'esprit, nul ne peut entrer au royaume de Dieu. Ce
qui est né de la chair est chair, ce qui est
né de l'esprit est esprit.
Ce
texte nous renvoie à un autre passage, le prologue
de l'évangile de Saint Jean, où nous lisons,
parlant du Verbe incarné :
Il est venu chez lui et les siens ne l'ont pas reçu.
Mais à tous ceux qui l'ont reçu, Il a
donné le pouvoir de devenir enfant de Dieu. A
ceux qui croient en Son nom, qui ne sont pas nés
du sang ni d'un vouloir d'homme, mais de Dieu.
Je sais bien qu'il existe deux versions de ce texte
mais celui-ci est le plus couramment retenu et semble
bien être le texte authentique de Saint Jean.
Il nous précise bien que le Christ est venu,
s'est incarné afin que les hommes puissent devenir
enfants de Dieu, qu'ils naissent non plus seulement
d'une essence terrestre et charnelle mais aussi de Dieu
lui-même, qu'ils naissent véritablement
d'en haut.
Devenir chrétien, c'est donc accéder à
une vie nouvelle, recevoir une vie nouvelle, être
engendré comme enfant de Dieu, et ceci au sens
le plus fort. Et cette vie nouvelle que l'on reçoit
ainsi est une participation à la vie divine,
à la vie incréée de Dieu. Un auteur
qui connaissait bien un Père de l'Eglise écrivait
ceci à propos de cette divinisation du chrétien,
de cette naissance à une vie nouvelle : La grâce
est la vie même de Dieu communiquée à
un homme, non pas en image, si ressemblante que cette
image puisse être, mais réellement et en
vérité. Par la grâce, par le don
de l'Esprit Saint, par la venue en nous de l'énergie
divine, nous sommes pénétrés de
Dieu, imprégnés de Dieu. Nous vivons en
Lui, nous participons de sa nature comme le fer rouge
participe du feu et tout en restant fer il devient feu,
brillant et brûlant comme le feu. De là
ces expressions si connues et si peu comprises que :
par la grâce nous sommes fils de Dieu, fils du
Père, dans le Christ, dans le fils unique, membres
de Jésus Christ et Dieu nous-mêmes. Expressions
qui ne sont pas de simples figures mais qui renferment
dans nos insondables profondeurs des réalités
aussi merveilleuses que certaines. Tel est le mystère
de la sanctification : par la grâce, nous sommes
déifiés.
Cette expression qu'emploient sans cesse les Pères
de l'église, chez qui on retrouve si souvent
cette image du fer rouge pénétré
par le feu pour exprimer cette condition nouvelle de
l'homme qui participe ainsi à l'énergie
divine, à la grâce divine.
Cette vie divine que nous recevons est intimement liée,
et même identique d'une certaine manière
à ce que le Nouveau Testament appelle la charité.
Non pas la charité au sens dévalué
que ce mot a en français, mais au sens d'un amour
oblatif, d'un amour qui se donne, d'un amour qui n'est
pas conditionné par l'amour de l'autre, par la
réponse que nous recevons à notre attente.
Cette vie divine, au fond, correspond à ce que
les prophètes appelaient la loi nouvelle, la
loi de nouvelle alliance. En effet, sous l'Ancien Testament,
le peuple juif, le peuple de Dieu, obéissait
à une loi extérieure, gravée sur
les tables de pierre que Moïse avait reçues
sur le Mont Sinaï. Et les prophètes, ayant
constaté l'échec de cette économie
qui avait surtout permis à l'homme de prendre
conscience de sa faiblesse, de l'impossibilité
d'obéir à la loi de Dieu par ses propres
forces, en comptant seulement sur sa volonté
et sur ses capacités humaines, les prophètes
avaient annoncé une nouvelle alliance où
cette loi ne serait plus simplement une loi extérieure,
consistant en des mots, mais une loi inscrite au fond
de l'être, une loi identique au don de l'esprit
saint. "Je mettrai ma loi au fond de leur être
et je l'écrirai sur leur cur " (Jérémie,
chapitre 31). Nous retrouvons cela dans le prophète
Ezéchiel : " Je mettrai mon esprit en vous
et je ferai que vous observiez mes lois " C'est
pour cela que lorsque le Seigneur, dans l'Evangile,
nous dit qu'il nous donne un " commandement nouveau
", " une loi nouvelle ", il ne s'agit
pas d'une loi extérieure. Ce n'est pas une loi
qui consiste dans les mots. C'est une loi qui est une
vie véritablement inscrite dans nos curs,
une loi de vie, une loi qui jaillit de l'être
nouveau qui nous est donné. Quand le Seigneur
nous dit : " Je vous donne un commandement nouveau
: aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.
Il n'y a pas de plus grand amour que donner sa vie pour
ceux qu'on aime ", le Christ veut dire que cette
loi nouvelle va être identique au don du Saint
Esprit. Il la formule avec des mots, extérieurement,
mais cette loi ne peut être observée par
nous que si elle est en même temps inscrite dans
nos curs, que si à cette loi correspond
un être nouveau, une présence de l'Esprit
Saint, de l'énergie divine dans notre cur,
qui nous donne à la fois le sens, la compréhension
de ce que Dieu veut, de ce que Dieu est, et qui nous
donne en même temps l'impulsion, le mouvement
pour y obéir, pour la suivre. Bien sûr
cela ne fait pas l'économie de notre liberté
: il faut que nous consentions à ce mouvement,
à cette impulsion, à cette vie qui est
au fond de nous. Mais au point de départ il y
a ce don de Dieu qui est le don de la vie nouvelle le
don de la déification, qui fait que nous participons
vraiment à ce que Dieu est. Dieu est amour, nous
dit Saint Jean. Et cette vie nouvelle que nous recevons,
c'est précisément la charité, c'est
précisément l'amour vrai. Dans la première
épître de Saint Jean, au chapitre 4, nous
lisons : Bien aimés, aimons-nous les uns les
autres puisque l'amour est de Dieu et que quiconque
aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui
qui n'aime pas n'a pas connu Dieu car Dieu est amour.
Ces paroles sont vraiment le cur de la révélation
chrétienne, de la révélation du
Nouveau Testament, de la nouvelle alliance. La nature
de Dieu, ce que Dieu est essentiellement, c'est amour,
c'est charité dans ce sens supérieur du
mot. Et la charité qui est en nous est une véritable
participation à ce que Dieu est. Ce n'est pas
une simple vertu humaine, ce n'est pas une simple disposition
psychologique : cela suppose véritablement une
participation à ce que Dieu est par nature, à
la nature incréée de Dieu. Lorsqu'au fond
de notre cur nous découvrons ce sens de
l'amour, que nous sommes inclinés à aimer
véritablement les autres, que nous découvrons
tout au fond de nous mêmes, bien en dessous de
toute l'agitation superficielle de notre âme,
de toutes les tendances qui s'agitent en nous, il y
a ce sens intime de la charité, de l'amour vrai
qui, pour un chrétien est ce qu'il y a de plus
essentiel en lui, qui est vraiment inscrit dans le fond
de son cur, ce n'est pas quelque chose d'humain
que nous découvrons, mais bien une participation
à ce que Dieu est. C'est vraiment la présence
en nous de la grâce incréée de Dieu
que nous découvrons ainsi.
Ainsi donc cette vie nouvelle à laquelle nous
naissons, c'est la vie de la charité, mais une
vie proprement divine. Quiconque aime est né
de Dieu : c'est vraiment une nouvelle naissance, un
nouvel être qui nous est donné car Dieu
est amour. Nous participons vraiment à ce que
Dieu est et c'est cet amour qui est le cur de
la vie chrétienne, qui en est l'essentiel. Tout
le reste s'y ramène, comme le Seigneur l'a souvent
dit dans l'Evangile. Saint Augustin (dont l'enseignement,
sur certains points, n'est pas absolument conforme à
la tradition des pères grecs, mais en l'occurrence,
il est dans la ligne même de l'Evangile), Saint
Augustin a donné un très bon commentaire
de la première épître de Saint Jean
: C'est donc la charité seule qui distingue les
fils de Dieu des fils du diable. Ils peuvent bien tous
se signer du signe de la Croix du Christ, répondre
tous amen, chanter tous alleluia, se faire tous baptiser,
entrer dans les églises, bâtir des basiliques,
les fils de Dieu ne se discernent des fils du diable
que par la charité. Ceux qui ont la charité
sont nés de Dieu. Ceux qui ne l'ont pas ne sont
pas nés de Dieu. (Indice considérable
et discernement capital.) Aies tout ce que Dieu voudra,
si cela seul te manque, tout le reste ne sert de rien.
Mais si tout le reste te manque, et que tu n'aies que
cela, tu as accompli la loi. Tu as en toi cette vie
divine, cette vie incréée.
Et comme disait justement Saint Grégoire de Nazianze,
dans l'église empirique, dans l'église
visible : " il y en a qui semblent être dedans
et qui sont dehors " parce qu'ils n'ont pas la
charité. Il y en a aussi, pour de multiples raisons
qui ne dépendent pas de leur volonté et
que Dieu seul connaît, qui ne sont pas visiblement
dans l'église : ils semblent être dehors
et ils sont dedans. Ceci ne doit cependant pas relativiser
l'importance de l'église visible et des sacrements
visibles. Dans ce texte de l'entretien avec Nicodème,
le Seigneur précise bien qu'il faut renaître
de l'eau et de l'esprit. Le Seigneur lie l'eau du baptême
et le don de l'Esprit Saint. C'est la voie normale établie
par le Christ. Qu'il y ait des suppléances pour
les hommes qui ne peuvent pas connaître le Christ
et l'Eglise, Dieu le sait, Dieu, qui est le salut de
tout homme, en a disposé dans sa sagesse et dans
son amour, mais il reste qu'il y a une voie normale
qui a été établie positivement
par le Christ : le baptême est la voie d'entrée
dans cette vie nouvelle.
Mais cet engendrement qui commence avec le baptême
ou plus largement avec l'initiation chrétienne,
où la grande tradition de l'Eglise n'a jamais
séparé baptême, chrismation et eucharistie,
cette nouvelle naissance n'est pas achevée une
fois pour toutes. En effet, elle n'est pas donnée
dans sa plénitude tout de suite. Cet engendrement
est continuel et progressif. Il constitue toute la vie
chrétienne. De notre baptême à notre
mort, nous avons à croître et à
développer en nous cette vie nouvelle. Le Christ
doit sans cesse, de plus en plus, être engendré
en nous. Toute la vie du chrétien est un engendrement,
grâce à la collaboration de notre liberté.
Il faut que nous consentions à cette vie nouvelle
déjà déposée en germe en
nous par le baptême pour qu'elle se développe,
pour qu'elle puisse peu à peu produire tous ses
effets. L'apôtre Paul y a beaucoup insisté
dans ses épîtres pastorales, notamment
dans l'épître aux colossiens, chapitre
2, où il parle de sa vie apostolique comme d'un
combat continuel pour les colossiens et tant d'autres
afin, dit-il, " qu'ayant leur cur étroitement
rapproché dans l'amour, ils parviennent au plein
épanouissement de l'intelligence (au sens de
communion profonde et vitale avec Dieu et non au sens
d'intellectuel), qui leur fera pénétrer
le mystère du Christ ". Déjà,
dans son épître aux Galates (chapitre 4),
Saint Paul disait :
Quand vint la plénitude des temps, Dieu envoya
son fils né d'une femme afin de nous conférer
l'adoption filiale. Dieu a envoyé dans nos curs
l'Esprit de son fils qui crie : Abba, Père !
mes petits enfants, que j'enfante à nouveau dans
la douleur jusqu'à ce que le Christ soit formé
en vous.
Saint Paul souligne le fait que par l'incarnation du
Christ, Dieu nous a adoptés pour ses fils. Le
jour de la Pentecôte, Dieu a envoyé, par
le Christ ressuscité, son esprit dans l'église
et en plus, l'apôtre Paul a enfanté constamment
ces chrétiens jusqu'à ce que le Christ
soit formé en eux. Cette formation du Christ
a quelque chose de continuel et de progressif dans la
vie du chrétien. Ajoutons, si nous voulons percevoir
toute la dimension de cette vie nouvelle, qu'elle ne
sera achevée en nous qu'au jour de la parousie
par notre résurrection corporelle. Dans la première
épître aux corinthiens, Saint Paul dit,
en parlant de la résurrection :
Je l'affirme, frères, la chair et le sang ne
peuvent hériter du royaume de Dieu. Ni la corruption
de l'incorruptibilité. Oui, je vais vous dire
un mystère : nous serons transformés.
En un clin d'il, au son de la trompette finale,
les morts ressusciteront, incorruptibles, et nous, nous
serons transformés. Il faut en effet que cet
être corruptible revête l'incorruptibilité,
que cet être mortel revête l'immortalité.
Nous retrouvons ici l'expression de l'évangile
de Saint Jean, la chair et le sang sont hérités
du royaume de Dieu mais déjà, par le baptême,
nous recevons les prémices de cette nouvelle
naissance qui est un don de Dieu et qui se développe
au cours de notre vie chrétienne. Finalement,
c'est la transformation, la transfiguration de notre
corps lui-même au jour de la résurrection
qui achèvera cette naissance et qui fera que,
dans notre corps lui-même, ressuscitée,
transfigurée, la vie divine répandra tous
ses effets. Nous sommes donc là en présence
d'une vie qui a une tendance eschatologique, qui nous
oriente vers cet accomplissement final qu'est la résurrection
et l'instauration du royaume définitif de la
Jérusalem céleste. Voilà ce qu'est
cet engendrement, cette nouvelle naissance par laquelle
nous entrons dans la vie chrétienne, cette nouvelle
naissance qui fait de nous à la fois des membres
du Christ, des fils de Dieu et qui nous fait entrer
dans le royaume de Dieu au sens que l'Evangile donne
à ce mot.
De cet engendrement, l'Eglise est le lieu et le sein
maternel. C'est ici que nous pouvons éprouver
une difficulté. En effet, la réalité
de l'Eglise est sans doute le point de la doctrine chrétienne
le plus difficile à comprendre et à accepter
pour l'homme d'aujourd'hui. Beaucoup de nos contemporains
échappent tout de même à l'athéisme
et admettent plus ou moins consciemment l'existence
de Dieu, d'une façon parfois vague. Il leur est
déjà plus difficile de voir dans le Christ
plus qu'un maître de sagesse ou une personnalité
particulièrement exemplaire. Trop peu nombreux
sont ceux qui aujourd'hui peuvent proclamer avec Saint
Pierre : " tu es le Christ, le fils du Dieu vivant
", ou encore : " le salut n'est en aucun autre
car il n'est sous le ciel aucun autre nom donné
par les hommes par lequel nous devions être sauvés
" (les Actes, chapitre 4). Admettre que le Christ
les l'unique Sauveur de l'humanité n'est pas
facile pour l'homme d'aujourd'hui. On tombe aisément
dans le syncrétisme qui nous présente
dans le christianisme une voie parmi les autres, une
simple forme d'une recherche spirituelle qui n'a rien
d'exclusif. Or nous ne pouvons être sauvés
que par le Christ. S'il advient que les hommes peuvent
être sauvés sans même connaître
le Christ, ils sont tout de même sauvés
par Lui. Un peu comme le paralytique de l'Evangile qui
a été guéri par le Christ sans
savoir qui l'avait guéri.
Il est plus difficile encore pour l'homme d'aujourd'hui,
et peut-être aussi pour nous mêmes, d'admettre
la nécessité de l'Eglise et de reconnaître
son rôle essentiel dans notre vie chrétienne.
Pour beaucoup d'homme aujourd'hui, l'Eglise constitue
une difficulté insurmontable. Même parmi
les chrétiens orthodoxes croyants, pratiquants,
il en est sans doute plus d'un qui ne réalise
pas toute l'importance de l'Eglise, qui ne lui accorde
pas sa juste place dans sa vie spirituelle. En effet,
pourquoi ne pouvons nous pas aller à Dieu directement,
nous adresser au Christ directement en faisant l'économie
de tout intermédiaire et de toute médiation
humaine dont il est trop facile de voir les lacunes
et les défauts. Quelle nécessité
y a-t-il de s'agréger à un corps social,
à un peuple, fut-il le peuple de Dieu ? Quel
besoin avons-nous de nous soumettre à l'autorité
d'une hiérarchie et d'une tradition. Pourquoi
l'Eglise ? Pourquoi surtout, l'Eglise sous son aspect
institutionnel - encore que l'on ne peut pas dire que
l'Eglise soit une institution, ce n'est pas une vue
juste sur ce qu'elle est car alors on la verrait de
façon trop humaine.
Pourtant, la réponse est simple : c'est parce
que le Christ a voulu qu'il en soit ainsi. Lorsque Pierre
eût confessé sa foi dans sa messianité,
le Christ lui déclara : " et moi je te dis
que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai
mon église ". dans le texte grec de l'Evangile,
le Christ emploie ce mot église qui était
dans la Bible grecque des septante, la traduction d'un
mot hébreux qui avait d'ailleurs son équivalent
en araméen, qui signifie l'assemblée,
l'assemblée d'Israël, qui désigne
le peuple d'Israël surtout comme assemblée
liturgique. Ce terme avait été repris
peu avant l'époque du Christ par des groupes
juifs qui attendaient ardemment la venue du messie et
qui estimaient devoir constituer le groupe fidèle
qui allait accueillir le messie, le nouvel Israël
régénéré qui accueillerait
le roi messianique. Le Christ, en employant cette expression,
marque bien qu'il a l'intention de fonder et de bâtir
sur les apôtres, et sur Pierre le premier, qui
résume en lui tout le corps apostolique, de bâtir
sur lui ce peuple nouveau, cet Israël renouvelé,
héritier de toutes les promesses et en qui s'accomplirait
le dessein, tout le destin d'Israël et l'avènement
du Royaume de Dieu. L'emploi de ce mot montre bien que
son intention, sa mission, son uvre va être
de fonder une Eglise, entendue dans ce sens. Le Seigneur
Jésus affirmait ainsi sa volonté d'établir
une Eglise et de s'associer des hommes pour en être
avec Lui et en Lui le fondement.
Pierre lui-même, dans sa première épître,
dira aux chrétiens qu'ils ne sont pas des individus
isolés dans leur relation avec Dieu, mais qu'ils
sont les membres d'un peuple dont l'ancien Israël
était l'ébauche, la préparation
et la promesse. " Vous êtes une race choisie,
un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple que
Dieu s'est acquis afin que vous annonciez les perfections
de celui qui vous a appelés des ténèbres
à son admirable lumière " (première
épître de Pierre, chapitre 2). Saint Pierre
reprend ici des termes de la tradition biblique du deutéronome
qui était appliquée au peuple d'Israël.
Saint Paul, dans son épître aux éphésiens,
reprend l'image de la pierre de fondation que le Christ
a utilisée à Césarée de
Philippe à propos de Pierre pour souligner l'importance
du ministère apostolique dans l'Eglise : "
Vous êtes concitoyens des Saints et membres de
la famille de Dieu, édifiés que vous êtes
sur le fondement des apôtres et les prophètes
dont Jésus Christ lui-même est la pierre
angulaire " (chapitre 2).
Cette volonté du Christ d'établir une
Eglise, de nous sauver dans et par l'Eglise, n'a cependant
rien d'arbitraire et de gratuit. La fondation de l'Eglise
par le Christ s'identifie avec le but même de
toute sont uvre de salut, de toute son uvre
rédemptrice. Le péché, et ceci
est clair dès les premiers chapitres de la Genèse,
le péché est essentiellement une uvre
de division : en se séparant de Dieu, l'homme
brise le lien qui l'unit aux autres hommes. Toute l'histoire
de l'humanité en témoigne depuis la faute
d'Adam. Depuis le meurtre d'Abel par Caïn, la Tour
de Babel jusqu'aux meurtres, aux génocides et
aux Goulags de notre temps. Le mystère du Salut
accompli par le Christ, au contraire, est essentiellement
une uvre de réunification. Et s'est unie
à notre nature humaine exsangue et disloquée
afin de lui communiquer l'énergie vivifiante
de son Esprit Saint et ainsi, la re-souder et la réunifier
en la faisant participer à sa vie divine. C'est
ce but unique de toute son uvre rédemptrice
que le Christ exprimait devant son Père dans
sa prière après la Cène : "
je leur ai donné la gloire (au sens biblique
du mot, c'est à dire le rayonnement de la divinité,
l'énergie du Saint Esprit) que tu m'as donnée
afin qu'ils soient un comme nous sommes un, moi en eux
et Toi en moi, afin qu'ils soient parfaitement un ".
Toute l'uvre du Christ est de nous communiquer
cette vie divine qui fait l'unité du Verbe et
du Père dans la Trinité, que le Christ
peut ressusciter et possède en plénitude
dans son humanité, qui est la vie que l'Esprit
Saint a communiquée à l'Eglise à
travers le corps apostolique au jour de la Pentecôte.
Le Seigneur Jésus a voulu faire de nous les sarments
de la vraie vigne dont il est le cep et les membres
de son corps dont il est la tête. C'est cela être
membre de l'Eglise. Ce n'est pas simplement faire partie
d'un organisme social analogue à tant d'autres,
ni entrer dans une institution purement humaine. C'est
s'identifier au Christ, c'est devenir membre de ses
membres, c'est se soumettre à la puissance unifiante
de son esprit qui veut nous arracher à notre
existence solitaire, à notre individualisme,
à notre égoïsme pour que nous n'ayons
plus qu'un cur et qu'une âme, comme les
premiers chrétiens de Jérusalem entre
qui tout était commun (pensons au chapitre 4
du livre des Actes des apôtres). Etre membre du
corps du Christ, c'est une expression qui doit être
prise dans toute sa force. Il ne s'agit pas de dire
que l'Eglise est simplement un corps social, analogue
au corps personnel du Christ. En réalité,
c'est le corps ressuscité du Christ qui est pour
nous la source de l'Esprit Saint, c'est à partir
de ce corps ressuscité que l'Esprit Saint est
répandu sur nous comme le montre si bien le tympan
de la magnifique basilique de Vézelay, où
l'on voit le Christ ressuscité répandant
son Esprit sur les apôtres et sur tout l'univers,
toutes les races de l'humanité. C'est ce don
de l'Esprit, cette énergie émanant du
corps ressuscité lui-même qui est notre
vie nouvelle, qui est cette vie à laquelle nous
sommes engendrés, qui est la vie du Christ en
nous au sens le plus propre, le plus exact du mot. C'est
cette vie incréée qui nous vient du Christ
ressuscité et qui nous soude au Christ ressuscité.
C'est en ce sens que nous sommes ses membres. De même
que dans notre corps physique, nos membres sont irrigués
par le sang qui vient de notre cur, de même
dans l'Eglise, tous les membres de l'Eglise, chacun
de nous est irrigué par cette énergie
divine, par cette force de l'Esprit Saint qui vient
du corps même, de l'humanité même
du Christ Dieu et homme, passant par son humanité
ressuscitée elle-même et nous soudant à
ce corps ressuscité du Christ, que nous recevons
à l'eucharistie. D'où le rôle essentiel
de l'eucharistie dans l'ecclésiologie : c'est
par la communion eucharistique que nous sommes soudés
en plénitude à ce corps ressuscité
du Christ. Nous le sommes déjà initialement
par le baptême et par la chrismation, mais l'initiation
chrétienne est scellée par l'eucharistie
parce que c'est elle qui nous fait vraiment participer
au corps ressuscité du Christ, et non pas seulement
pour quelques instants, où la présence
matérielle des Saints Dons subsiste en nous après
la communion, mais pour que d'une façon constante
dans notre vie chrétienne, si nous ne nous séparons
pas du Christ par le péché, nous soyons
vitalement irrigués par cette vie divine qui
émane de Lui, qui fait que nous sommes en communion
constante avec Lui, que nos sentiments, que notre vie
psychologique elle-même soit intimement liée
à la vie du Christ, que nous ayons, comme le
dit Saint Paul, les sentiments du Christ, que ce ne
soit plus nous qui vivions mais le Christ en nous véritablement.
Dans la mesure où tous les membres de l'Eglise
sont animés de cette vie, voyez qu'ils ne peuvent
être qu'un, qu'ils ne peuvent être qu'unis
puisque c'est la même vie, c'est le même
esprit qui les anime, de même que les membres
d'un corps physique animés d'un même sang
sont un dans le même organisme.
Corps du Christ, l'Eglise, au moins dans sa condition
présente, terrestre, est un organisme hiérarchisé
où tous n'ont pas la même fonction. Certes,
tous, des patriarches au plus humble des chrétiens,
sont d'abord des chrétiens. Ils sont animés
par cette vie, ils sont des fidèles eux-mêmes
appelés à faire leur salut, à recevoir
le don déifiant de l'Esprit Saint pour la rémission
de leur péché et pour la vie éternelle.
Et cela est pour chacun le plus important et le plus
fondamental. Etre prêtre, évêque,
patriarche n'est pas être un chrétien supérieur
du point de vue de cette vie divine. Mais certains à
l'intérieur du corps, dans leur union avec tous,
ont reçu du Christ une fonction particulière.
Ce fut le cas des apôtres, qui reçurent
ce privilège, avec Pierre le premier, d'être
les fondements de l'Eglise, la pierre sur laquelle repose
tout l'édifice. Sous cet aspect leur fonction
était unique, incommunicable : elle ne pouvait
être transmise à des successeurs. Mais,
animés par l'Esprit du Christ, les apôtres
ont établi pour chaque lieu où ils fondaient
l'église des évêques, qui ont perpétué
au cours des siècles et dans le monde entier
un autre aspect, transmissible celui-là, de leur
ministère : rendre présent, en tout lieu,
par la prédication de la parole divine et la
célébration des mystères et des
sacrements de l'Eglise, le Christ et ses actes sauveurs.
Les évêques et les prêtres qu'ils
se sont choisis comme auxiliaires sont ainsi dans l'Eglise
comme de vivantes icônes du Christ, en qui nous
devons considérer que leur divin prototype, le
Christ, sans nous arrêter, lorsque nous révérons
une icône, au bois dans lequel ces icônes
sont taillées, sans nous laisser heurter ou scandaliser
par leurs défauts humains, inévitables
tant que l'Eglise n'est pas encore entrée dans
sa phase glorieuse, qui serait inaugurée par
le retour du Christ à la fin des temps. Ici encore
nous sommes en présence d'une volonté
formelle du Christ. Les évêques et tous
ceux qui sont associés, d'une façon ou
d'une autre, à leur ministère, sont les
envoyés du Christ que le Christ veut voir traiter
comme lui-même et, ultimement, comme son Père.
Dans Saint Matthieu, il dit aux apôtres : "
qui vous écoute m'écoute, qui vous rejette
me rejette. Or celui qui me rejette, rejette celui qui
m'a envoyé ". Ce mot envoyé, dans
la tradition hébraïque, a un sens très
fort : être l'envoyé de quelqu'un signifie
le représenter, c'est en quelque sorte être
sa présence vivante. Ou encore, " Comme
le Père m'a envoyé, moi aussi je vous
envoie ", dit le Christ aux douze. Nous devons
bien mesurer toute la force de ces paroles du Seigneur
et en percevoir toute l'exigence. Comme on comprend
alors l'exhortation de Saint Ignace d'Antioche, le Théophore,
l'un des premiers Pères de l'Eglise qui, dans
ses lettres, écrivait : " que tous révèrent
les diacres comme Jésus Christ, comme aussi l'évêque,
qui est l'image du Père, et les presbytres (nous
dirions les prêtres) comme le sénat de
Dieu et comme l'assemblée des apôtres.
Sans eux, on ne peut parler d'Eglise ". Donc l'Eglise
est hiérarchisée, structurée et
c'est à travers cette hiérarchie que cette
grâce de Dieu, que cette vie divine nous est communiquée,
que nous sommes engendrés. " Qu'il n'y ait
rien en vous, continue, dans une autre lettre, Saint
Ignace, qui puisse vous séparer, mais unissez-vous
à l'évêque et au préposé,
en image et leçon d'incorruptibilité.
De même que le Seigneur n'a rien fait ni par lui-même,
ni par les apôtres sans son Père, avec
qui il est un, ainsi vous non plus, ne faites rien sans
les prêtres et n'essayez pas de faire passer pour
raisonnable ce que vous faites à part, mais faites
tout en commun ". On voit ce souci d'éviter
tout schisme, tout esprit de clan, tout esprit de parti,
mais de faire tout dans l'unité autour de l'évêque,
et on peut dire plus largement : dans la communion autour
de l'unité ecclésiale. Le sens de l'Eglise,
de l'unité de tous à l'intérieur
de l'Eglise, autour de ceux qui représentent,
sur le plan hiérarchique le Christ, est une grâce,
un don de l'Esprit Saint. A ce don, nous devons correspondre
et coopérer activement. Il faut que nous aimions
par dessus tout cette unité de l'église
et, pour cela, fuir tout esprit de parti, de division
ou de schisme. A chaque liturgie, le prêtre (ou
le diacre) proclame : " aimons-nous les uns les
autres afin que dans un même esprit nous confessions
le Père, le Fils et le Saint Esprit, Trinité
consubstantielle et indivisible ". Nous ne pouvons
vraiment glorifier le Père que dans la mesure
où nous vivons de cette communion ecclésiale.
C'est donc en Eglise que va s'accomplir notre engendrement
progressif à la vie nouvelle. En Eglise, dans
la communion avec la hiérarchie de l'Eglise,
dans le respect et l'amour de son unité. Et je
terminerai par là, en vous lisant un passage
de Saint Paul, dans son épître aux éphésiens,
où il résume bien tout cela et où
il en tire les conséquences sur le plan pratique
[car habituellement, Saint Paul présente d'abord,
dans ses épîtres, une partie doctrinale
où il expose le contenu du mystère chrétien
; puis une partie pratique où il en tire les
conséquences concrètes pour le détail
de notre vie]. Dans cette épîtres aux éphésiens
(chapitre 4), Saint Paul se réfère d'abord
au mystère de l'Ascension et de la Pentecôte
et il applique à ce mystère ce verset
du psaume 68 : " Monté dans les hauteurs,
Il a capturé des prisonniers, il a donné
des dons aux hommes ". Il est monté. Qu'est-ce
à dire, sinon qu'Il est aussi descendu dans la
région inférieure de la terre ? Et Celui
qui est descendu, c'est aussi le même qui est
monté au dessus de tous les cieux afin de remplir
toute chose et de remplir l'univers de cette grâce,
de ce rayonnement incréé de sa divinité,
à travers son corps ressuscité. C'est
Lui encore qui a donné aux uns d'être apôtres,
aux autres d'être prophètes ou encore évangélistes,
ou bien pasteurs et docteurs, organisant ainsi les Saints
pour l'heure du ministère, en vue de la construction
du corps du Christ.
Car ce corps du Christ est aussi le temple véritable,
le lieu du culte pour la Nouvelle Alliance, le lieu
où le divin et l'humain se réunissent.
C'est une autre image à côté de
celle de l'engendrement d'un corps, celui du Christ,
pour exprimer la même réalité. En
vue de la construction du corps du Christ au terme de
laquelle nous devons parvenir, tous ensemble, à
ne faire plus qu'un dans la foi et la connaissance du
Fils de Dieu. Pour Saint Paul, la connaissance n'est
jamais intellectuelle ni cérébrale, mais
la pénétration du mystère par une
communion intime. Et à constituer cet homme parfait,
dans la force de l'âge, qui réalise la
plénitude du Christ. Ce que Saint Augustin a
appelé le Christ total, le Christ avec son corps
personnel, ressuscité et auquel sont soudés
tous ses membres, les hommes divinisés, déifiés
par la grâce de l'Esprit.
Ainsi nous ne serons plus des enfants, nous ne nous
laisserons plus ballotter et emporter à tout
vent de doctrine, au gré de la passion des hommes
et de leur astuce à nous fourvoyer dans l'erreur.
Mais vivant selon la vérité et dans la
charité, nous grandirons de toute manière
vers celui qui est la tête, le Christ, dont le
corps tout entier reçoit concorde et cohésion
par toutes sortes de jointures qui le nourrissent et
l'actionnent selon le rôle de chaque partie, opérant
ainsi sa croissance et se construisant lui-même
dans la charité.
Chaque mot mériterait d'être commenté.
On voit à la fois le caractère progressif
de cette croissance dans le Christ. C'est une naissance
nouvelle qui est continue, qui est l'essentiel de la
vie chrétienne, mais en même temps qui
est une uvre collective, qui est une uvre
de rassemblement, de réunion dans le Christ pour
construire ce temple nouveau, pour édifier, faire
naître le Christ total. Saint Paul passe ensuite
aux conséquences pratiques :
Je vous dis donc et je vous adjure dans le Seigneur
de ne plus vous conduire comme le font les païens
avec leurs vains jugements et leur pensée enténébrée.
Ils sont devenus étrangers à la vie de
Dieu à cause de l'ignorance qui a entraîné
chez eux l'endurcissement du cur ; et leur sens
moral une fois émoussé, ils ont livré
à la débauche au point de perpétrer
avec frénésie toutes sortes d'impuretés.
Mais vous, ce n'est pas ainsi que vous avez appris le
Christ, si du moins vous l'avez reçu dans une
prédication et un enseignement conformes à
la vérité qui est dans Jésus.
L'expression " vous avez appris le Christ "
est belle : toute la vie chrétienne, c'est que
le Christ vive en nous.
A savoir qu'il vous faut abandonner votre premier genre
de vie et dépouiller le vieil homme, qui va se
corrompant au fil des convoitises décevantes,
pour vous renouveler par une transformation spirituelle
de votre jugement et revêtir l'homme nouveau qui
a été créé selon Dieu dans
la justice et la sainteté de la vérité.
Revêtir le Christ, revêtir l'homme nouveau
en mourant au vieil homme, c'est encore une autre manière
d'exprimer cette nouvelle naissance qui doit s'accomplir
en Eglise.
Dès lors, plus de mensonge. Que chacun dise la
vérité à son prochain. Ne sommes-nous
pas membres les uns des autres ?
Toute la charité chrétienne est fondée
sur ce fait que nous sommes membres les uns des autres.
Ce n'est pas une simple philanthropie sentimentale,
mais c'est cette conscience d'être membres du
Christ, d'être animés par la même
vie, par le même esprit.
Il ne faut pas donner prise au diable. Que celui qui
volait ne vole plus. Qu'il prenne plutôt la peine
de travailler de ses mains au point de pouvoir faire
le bien en soutenant les nécessiteux. Que de
votre bouche ne sorte plus aucun mauvais propos, mais
plutôt toute bonne parole capable d'édifier
quand il faut et de faire du bien à ceux qui
l'entendent. Ne contristez pas l'Esprit Saint de Dieu
qui vous a marqués de son sceau pour le jour
de la rédemption.
Contrister l'Esprit Saint, c'est justement aller contre
cette unité, c'est aller contre l'inspiration
intérieure de l'Esprit, qui nous appelle à
être un dans le Christ.
Aigreur, emportement, clameur, outrage, tout cela doit
être extirpé de chez vous avec la malice
sous toutes ses formes. Montrez-vous au contraire bons
et compatissants les uns avec les autres, vous pardonnant
mutuellement comme Dieu vous a pardonnés dans
le Christ. Oui, cherchez à imiter Dieu comme
des enfants bien aimés et suivez la voie de l'amour,
à l'exemple du Christ qui nous a aimés
et s'est livré pour nous, s'offrant à
Dieu en sacrifice d'agréable odeur. Quant à
la fornication, à l'impureté sous toutes
ses formes, ou encore à la cupidité, que
leur nom ne soit même pas prononcé parmi
vous. C'est ce qui sied à des saints.
Pour un chrétien, il n'y a pas de différence
entre morale et spiritualité, il y a des exigences
de vie chrétiennes qui sont les exigences mêmes
de cette vie nouvelle. Ce ne sont pas des préceptes
extérieurs, ce ne sont pas des lois contraignantes
qui nous sont imposées du dehors. (retranscription
par nos soins ndlr)
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