Cet
été, les différents camps organisés
par notre Eglise a réuni environ 108 enfants
et adolescents. Il s'agit là, qui en douterait,
d'une uvre pastorale importante pour la vie
et l'avenir de nos communautés paroissiales.
II y a chez nos jeunes des valeurs réelles
d'espérance, de foi et d'affirmation. Il y
a pour nous tous, et bien plus encore pour nos foyers,
le devoir de les aider à s'édifier sur
la base de liens concrets en relation avec les développements
socioculturels dans lesquels ils évoluent.
Autrement dit, en ces temps d'incertitude pour elle,
notre jeunesse attend de nous de l'ouvrir sur d'authentiques
communautés chrétiennes en relation
avec les problèmes de la vie concrète.
Nos jeunes savent en effet, le plus souvent d'ailleurs
par intuition, que la parole humaine reste insensée
si elle ne porte pas un souffle de vie et ils pressentent
que c'est dans le vécu
spirituel quotidien que se réalise tout travail
constant ascèse et de sanctification.
Un des reproches les plus courants que font les jeunes
à leurs aînés est que les adultes
ne les comprennent pas. Mais ils se trompent quand
ils entendent par " compréhension "
toute acceptation pure et simple de ce monde hautement
sécularisé et sujet à toutes
sortes de dépravations d'ordre spirituel ou
moral. Saint Paul, dans sa lettre aux Ephésiens
( Ep. 6, 1-4 ), exhorte les enfants à "
honorer " leurs parents et il précise
aux parents qu'ils ont le devoir d'élever leurs
enfants " en les instruisant selon le Seigneur
". Saint Jean Chrysostome n'en dit pas moins
lorsqu'il écrit : " Si, avant toutes choses,
nous apprenions à nos enfants à devenir
de vrais amis de Dieu et si, en lieu et place de toute
autre priorité, nous leur montrions d'abord
comment cultiver son propre monde intérieur,
alors bien de mauvaises choses n'auraient aucune emprise
sur leur caractère et de plus leur existence
serait ainsi préservée de tant de malheurs
qui rôdent autour d'eux ".
Une société constamment tendue vers
le seul développement économique et
l'acquisition des biens matériels est tôt
ou tard condamnée à s'auto-détruire.
II y a des valeurs bien plus durables et bien supérieures
à l'argent : la droiture et l'honnêteté
; le respect de la personne humaine ; le sens véritable
du travail ; le souci permanent et l'amour du prochain...
Tous nos manques transparaissent sur nos jeunes ;
ils sont les principales victimes de nos égoïsmes,
de nos indifférences, de notre matérialisme
effréné et de toute cette immoralité,
enfin, qui s'étale au grand jour sur les panneaux
publicitaires de nos cités, sur les devantures
de nos kiosques à journaux, sur les écrans
de nos ordinateurs, de nos télévisions
ou consoles de jeux.
Dieu merci, il nous reste la Famille. Revenir à
Elle est un signe de santé sociale. Parents,
il faut savoir prendre du temps ( c'est important
) pour se consacrer aux siens et à ses amis
; pour organiser les moments de détente et
de loisirs ; pour s'adonner à de bonnes uvres
et... à un peu plus de spiritualité.
Sans doute faudra-t-il pour cela changer radicalement
certaines habitudes ; peut-être consentir a
un peu moins de profit et de gains d'argent ; ici
ou là devoir même de changer de quartier
afin d'accorder plus d'attention à son épouse,
à son époux, à ses propres enfants.
Saint Jean Chrysostome nous en donne la raison principale:
" Parents, si les conversations que vous engagez
devant vos enfants avaient pour objet d'abord les
enseignements de l'Evangile ; si les conseils que
vous leur prodiguez eu égard à leur
devoirs étaient de la même teneur, alors
nul doute que l'idée du Bien engendrerait dans
leurs âmes les fruits magnifiques de toutes
les vertus. Mais hélas, de toute cela vous
n'en faites rien; vous ne proposez rien d'essentiel
à l'éducation des vôtres !...
Voilà pourquoi les foyers sont sens dessus-dessous.
Et puisque les enfants ne bénéficient
d'aucune éducation valable au sein même
de leurs propres familles, ils se laissent aller à
toutes sortes de mauvaises influences qui viennent
de l'extérieur ".
Au moment où nous entamons une nouvelle année
scolaire, loin de moi l'idée de vouloir juger
qui ou quoi que ce soit. Le but de ce propos, c'est
de rappeler que nous sommes responsables de la santé
spirituelle et morale de notre Jeunesse. Nous pouvons
beaucoup; il faut le vouloir. Commençons donc
par poser quelques jalons dans ce sens
1.- Que nos familles veillent avec assiduité
à préserver la qualité de leur
environnement familial, lieu privilégié
et unique où l'enfant non seulement développe
harmonieusement son corps et son esprit mais aussi
acquiert les habitudes et les convictions qui forgeront
sa mentalité de demain.
2.- Que les parents familiarisent davantage leurs
enfants aux Saintes Ecritures ( chaque foyer chrétien
possède-t-il sa Bible ? ), aux récits
de la Vie des Saints. Ont-ils jamais pensé
à abonner leurs enfants à des revues
de leur âge plus propices à éclairer
positivement leur existence ? Et qu'en est-il du choix
des cadeaux de cassettes, vidéo-cassettes et
autres ?
3.- Que chaque paroisse, avec son clergé et
ses laïcs responsables, organise sérieusement
la catéchèse afin que les enfants y
viennent avec plaisir car c'est là qu'ils apprendront
à mieux connaître les choses saintes
qui leur procureront " la sagesse qui conduit
au salut par la foi en Jésus-Christ "
( 2 Tim 3,15 ) et qu'ils les garderont durablement
dans leur cur.
4.- Que les enfants, accompagnés toujours de
leurs parents, soient régulièrement
présents aux célébrations liturgiques
des dimanches et des grandes fêtes et que, chaque
fois, cette présence (au moins une fois par
mois ce me semble ) fasse en famille, à la
maison, l'objet d'une bonne et sérieuse préparation.
5.- Qu'au moins une fois par jour, devant l'icône
familiale, toute la famille se rassemble (autour de
papa et de maman ou du grand frère ou de la
grande sur si les parents sont tous deux absents)
pour un moment de prière et d'action de grâce.
Plaise au Ciel que nos jeunes, devenus à leur
tour adultes ne nous reprochent pas un jour d'avoir
conservé toutes nos richesses spirituelles
en vase clos, sans leur en avoir communiqué
la substance. Quant à nous Adultes, pratiquons
avant tout à leur égard la vraie tolérance
qui n'est pas indifférence mais respect et
efforçons-nous à devenir à leur
endroit des modèles de vraie modestie qui est
faite de générosité et d'infinie
patience.
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