L'ARCHIPRETRE
PAUL KULBUSCH DE SAINT PETERSBOURG, EST DEVENU PLUS
TARD L'EVEQUE PLATON
La
chute du gouvernement autocratique en Russie a encouragé
les leaders estoniens à présenter au gouvernement
russe une offre pour l'octroi de l'autonomie à
l'Estonie.
Pour appuyer cette revendication, la colonie estonienne
de saint Pétersbourg a organisé une puissante
démonstration de force devant le Palais Taurides
le 8 avril 1917. Plus de 40 000 estoniens ont participé
à cette manifestation, parmi eux, 15 000 soldats
de l'armée, accompagnés et soutenus avec
enthousiasme par 30 orchestres. La manifestation, s'est
déroulée dans un ordre parfait, et a fait
une impression décisive dans la capitale russe.
La loi accordant l'autonomie à l'Estonie a été
promulguée par le gouvernement le 12 avril 1917.
Cette loi stipulait que l'Estonie devait être
dirigée par un parlement "Maapäev",
dans lequel un député représentait
20 000 habitants et que le pouvoir exécutif devait
être placé dans les mains d'un haut commissaire.
Le maire de la capitale d'Estonie, Tallinn, Jaan Poska,
fut nommé haut commissaire.
Le prêtre de la paroisse orthodoxe estonienne
de saint Pétersbourg était l'archiprêtre
Paul Kulbusch, un ami de Jaan Poska, tous les deux avaient
été élèves au séminaire
de Théologie de Riga. Ils se rencontrèrent
souvent par la suite en Estonie pour discuter des questions
ecclésiastiques et politiques. l'archiprêtre
Paul Kulbusch a travaillé à Saint Pétersbourg
pendant 23 ans (1894-1917), où il a fondé
la " Fraternité du Martyr Isidore ".
Au 16ème siècle Isidore était le
prêtre de la paroisse orthodoxe de Tartu (Dorpat),
où il a été assassiné par
les ennemis du Christ. Le martyr Isidore est nommé
et commémoré dans la version estonienne
de la divine Liturgie ensemble avec d'autres martyrs
orthodoxes.
La Providence a guidé l'évêque Platon
pour être le fondateur de la " Fraternité
du Martyr Isidore " et environ 400 ans plus tard
il a subit le même sort qu'Isidore et au même
endroit, à Tartu (Dorpat), le centre culturel
de l'Estonie, où le Roi suédois Gustavus
Adolphus avait fondé une université en
1632.
Avec l'aide accordée par la " Fraternité
du Martyr Isidore ", l'évêque Platon,
alors l'archiprêtre Paul Kulbusch, a construit
une église splendide pour sa paroisse à
Saint Pétersbourg, une maison avec deux halls
pour les services divins, un hall pour des réunions,
des salles de classe pour l'école de la paroisse,
des salles de séjour (dortoir, etc.) pour les
élèves, des appartements pour le clergé
et les enseignants et en plus des chambres pour des
voyageurs estoniens.
Non seulement à Saint Pétersbourg mais
aussi ailleurs, l'évêque Platon a agi en
" leader " du peuple orthodoxe estonien :
il les a réunis dans des paroisses et fût
leur doyen pendant 18 ans.
A Saint Pétersbourg l'évêque Platon
était un membre éminent de l'association
pour le rapprochement entre les Eglises orthodoxes et
anglicanes et comme représentant de la métropole
de Saint Pétersbourg il a même visité
l'Angleterre.
LA
VIE ET LA CONSECRATION DE L'EVEQUE PLATON
Le
futur évêque d'Estonie, Paul Kulbusch,
est né le 13 juillet 1869 à Pootsi, dans
le comté de Pärnu, en Estonie, où
son père était le chantre de la paroisse
orthodoxe locale. Il a étudié à
l'école paroissiale d'Arusaare et ensuite à
l'école de théologie et au séminaire
de Riga. Chaque année il est accordé aux
deux meilleurs diplômés, des bourses pour
étudier, à l'académie de théologie
à Saint Petersbourg et l'évêque
Platon fut l'un des deux. Il a terminé ses études
à l'académie en 1894.
En juillet 1917 les délégués des
paroisses orthodoxes en Estonie se sont rendus à
Saint Petersbourg pour contacter l'archiprêtre
Paul Kulbusch et lui demander son consentement afin
d'être consacré évêque d'Estonie.
On lui avait, en fait, déjà offert un
siège épiscopal en Russie, mais il l'avait
refusé, parce qu'il sentait que sa vocation première
était de servir son peuple orthodoxe d'Estonie.
La première guerre mondiale durait depuis plus
de trois ans et l'incertitude demeurait quant à
l'installation de l'évêque à Tallinn.
Cependant, l'archiprêtre Paul Kulbusch y a consenti
et la cérémonie de sa nomination s'est
déroulée en la Cathédrale de la
Transfiguration de Christ à Tallinn. Sa consécration
a eu lieu en la Cathédrale Alexandre Newski à
Tallinn le 31 décembre 1917 par Benjamin métropolite
de Saint Petersbourg et Artem, évêque de
Luuga.
L'évêque Platon a célébré
sa première liturgie pontificale la nuit du nouvel
an, le 1er janvier 1918, à la Cathédrale
de la Transfiguration. Les dames de Tallinn avaient
présenté à l'évêque
un vêtement de cérémonie aux couleurs
du drapeau estonien : le vêtement lui-même
était blanc et il était décoré
de croix bleues et noires.
On doit se rappeler que moins de deux mois après
la consécration, les troupes allemandes occupaient
l'Estonie. Voyager n'était pas une entreprise
aisée en ces temps, mais cela n'a pas empêché
l'évêque de visiter, en un seul été,
presque toutes les paroisses orthodoxes en Estonie.
La photo de l'évêque Platon en haut de
ce texte est un agrandissement d'une photo de groupe
prise lors d'une des visites de l'évêque.
Pour cette photo nous sommes redevables au sous-diacre
de l'évêque Platon, le moine Johannes Jürgenson,
qui a accompagné l'évêque pendant
tous ses voyages et qui a tenu le bâton pastoral
personnel de l'évêque Platon à la
consécration. Pendant l'emprisonnement de l'évêque
Platon le moine Johannes lui a apporté de la
nourriture, qu'il passait par la fenêtre de la
prison. Plus tard, il fut le premier à identifier
le corps de l'évêque.
Les Allemands n'accordaient pas facilement des autorisations
pour voyager, pourtant à l'automne 1918 l'évêque
Platon y parvint et il put visiter, à cheval,
35 paroisses. Ses compagnons ont rapporté combien
il était intéressant de voyager avec l'évêque
pendant la nuit à la lumière des étoiles.
L'évêque Platon était un excellent
astronome et décrivait souvent en détail
les différentes étoiles qui brillaient
dans le ciel.
Partout la visite de l'évêque commençait
par un service divin suivi des prières pour les
morts dans le cimetière. Puis des discussions
se tenaient avec les membres des conseils paroissiaux,
dans lesquelles l'évêque s'informait des
difficultés des paroisses. Il prodiguait conseils
et encouragements à son peuple et partout, on
se rappelait les visites de l'évêque Platon
comme des événements essentiels dans la
vie locale.
Au printemps de 1918 l'évêque est arrivé
à Tartu (Dorpat) où il a consacré
le maître-autel de l'église paroissiale
St Alexandre, un événement qui apporta
un grand encouragement et réconfort aux gens.
Le même jour le 21 avril, à Tartu, se tint
une grande réunion regroupant 40 délégués
de diverses paroisses et placée sous la présidence
de l'évêque Platon. Le fardeau de l'occupation
allemande était particulièrement lourd
pour les orthodoxes et par l'intermédiaire de
professeur Antonius Piip, l'évêque Platon
envoya un mémorandum à l'archevêque
du Cantorbéry à Londres, se plaignant
de l'oppression allemande en Estonie.
Les Russes, particulièrement à Riga, étaient
fortement opposés à la création
d'une juridiction épiscopale spéciale
pour l'Estonie, puisque l'Estonie avait appartenu jusqu'ici
à l'archevêché de Riga. La question
a même été discutée au Conseil
de l'église russe à Moscou. Les Estoniens
y ont obtenu une décision en leur faveur, principalement
parce que leur point de vue avait été
soutenu par le Patriarche Tikhon. Mais les activités
des Russes en Estonie n'ont pas cessé. Ils ont
envoyé un délégué à
Moscou pour se plaindre de l'évêque Platon,
à cause de son utilisation du drapeau estonien,
bleu, noir et blanc et à cause de son appel au
peuple estonien pour obéir aux ordres et aux
instructions du gouvernement provisoire d'Estonie, agissant
dans la clandestinité.
L'évêque fut inquiété et
déclara : "Ils ne me laisseront pas en paix,
tant que je ne serai pas transféré à
Irkoutsk. Mais je n'irai pas, je resterai en Estonie".
On doit garder à l'esprit qu'à la fois
la Russie et l'Allemagne revendiquaient le territoire
d'Estonie. C'est pourquoi la proclamation de l'indépendance,
la formation du gouvernement provisoire et la création
d'un drapeau estonien, étaient des actions que
les Allemands et les communistes russes non seulement
réprouvaient, mais qu'ils ont essayé de
détruire par la guerre.
L'évêque Platon contribua, de tout le poids
de son autorité et de son patriotisme, à
la lutte pour l'indépendance de l'Estonie. L'évêque
se rendit de Tartu à Tallinn où il a célébré
la divine Liturgie dans la cathédrale de la Transfiguration
les 17 et 24 novembre, ces services ont été
suivis par des foules énormes. Il a participé
à la session du parlement estonien (Maapäev)
et a étendu aux délégués
assemblés les salutations de l'évêché
d'Estonie.
Avant Noël l'évêque eut l'intention
de visiter Riga pour essayer de contribuer au règlement
de certaines questions ecclésiastiques. En chemin,
l'évêque tomba malade et il resta à
Tartu. Les docteurs ont diagnostiqué une pneumonie.
Après la réception de la sainte communion,
cependant, l'évêque se remit et convoqua
les membres du conseil épiscopal à son
chevet, il a écouté ses collaborateurs
et leur prodigua des conseils.
LES
TROUPES COMMUNISTES ENVAHISSENT TARTU (DORPAT)
Avant
l'occupation soviétique de 1940, Tartu avait
été aux mains des communistes à
deux reprises, de la révolution d'octobre jusqu'au
24 février 1918 et à partir du 21 décembre
1918 jusqu'au 14 janvier suivant.
Le dimanche 21 décembre 1918 un drapeau rouge
a été hissé au-dessus de l'Hôtel
de ville. L'Estonie avait été envahie
par les troupes de l'Armée Rouge qui avaient
progressé de Narva à Tartu. Les troupes
estoniennes sous le commandement du Général
Sir Johan Laidoner ont été déployées
autour de Tallinn pour protéger la capitale.
Le peuple de Tartu décida, cependant, de célébrer
la Nativité du Christ comme d'habitude. Ils n'ont
pas été effrayés par les rumeurs
disant que les bolcheviks avaient l'intention de jeter
des grenades à mains parmi les fidèles
dans les églises.
Le 29 décembre tous les services divins et tout
acte rituel furent interdits sous peine de mort. A la
veille de la nouvelle année une cérémonie
communiste se tint en l'église St Pierre. Sur
l'orgue fut joué "la Marseillaise".
La chaire recouverte de drapeaux rouges, un discours
y fut prononcé par le Ministre communiste de
l'éducation nationale, A. Wallner, qui déclara
: "tout ce qui a été dit auparavant
depuis cette chaire, était un mensonge".
LE
MARTYRE DE L'EVEQUE PLATON
Dans
ces circonstances, les clergés orthodoxe, protestant,
catholique romain et juif ont décidé d'agir
en commun. Cette initiative a été prise
par le pasteur D. Traugott Hahn, professeur de théologie
à l'université de Tartu (Dorpat).
La délégation a été reçue
par l'évêque Platon avec une profonde satisfaction,
bien qu'il soit toujours malade et alité. L'évêque
donna son accord : "nous ne pourrons être
soumis que par la force brute. Nous servirons l'Eglise
et nos paroisses et s'il arrivait que nous, ensemble
avec nos frères dans le sacerdoce, devions faire
face à l'exil ou à la mort, cela ne ferait
aucune différence". Après le baiser
de paix et des bénédictions, les ecclésiastiques
se séparèrent et l'évêque
conclut : "Si sévères puissent être
les temps que Dieu nous ait envoyé, encore sont-ils
toujours emplis de bénédictions, parce
que maintenant nous comprenons mieux qu'auparavant,
ce que nous aurions dû comprendre il y a longtemps,
à savoir que les différences entre les
diverses dénominations ne sont rien d'autre que
des murs construits par des hommes, tandis que bien
au-dessus de ces murs Dieu trône, Notre Père
céleste à tous".
Dans la soirée du 2 janvier l'évêque
Platon a été arrêté dans
une rue de Tartu (Dorpat) en compagnie de son protodiacre
Dorin, à quelques dizaines de mètres de
sa maison. Une garde de 30 hommes armés les emmenèrent
au quartier général de la milice. Là
les communistes poussèrent des cris de joie quand
ils ont entendu dire qu'un de ceux qu'ils avaient arrêtés
était l'évêque orthodoxe d'Estonie,
Platon. Les gardes rouges crièrent : "C'est
le diable que nous recherchions". Le commissaire
a même ordonné à l'évêque
d'ôter ses chaussures, dans l'espoir d'y trouver
de l'or. Ainsi commença l'emprisonnement de l'évêque
Platon qui dura 12 jours. Puisque l'évêque
niait toutes les accusations et qu'il a même refusé
de signer le protocole de son interrogatoire, il a été
emmené dans la cave de la Banque de la Noblesse,
au N°5 de la rue Kompani, que les autorités
communistes utilisaient comme prison. Pendant son emprisonnement
l'évêque Platon consola et encouragea tous
les autres prisonniers. L'évêque plaça
sa panaghia sous sa chemise pour qu'il puisse être
reconnu, s'il devait être exécuté.
En prison l'évêque Platon a été
forcé de nettoyer les toilettes des prisonniers
avec ses mains nues. C'était le dimanche 12 janvier.
Le même soir l'évêque était
convaincu de sa mise à mort. Il a dit à
ses compagnons de cellule qui si cela arrivait, ils
devaient transmettre sa dernière bénédiction
à tout le peuple orthodoxe et aux paroisses :
il leur a recommandé vivement de fuir, si possible,
la terreur communiste, mais à la première
occasion de revenir. Pendant son emprisonnement l'évêque
Platon lisait souvent l'évangile en grec, particulièrement
le chapitre 24 de St Matthieu. Une demi-heure avant
sa mort l'évêque, avec le pasteur Hahn,
lut la passion de Christ dans St. Marc, chapitre 15.
Le 14 janvier 1919, à 10 heures du matin, environ,
un commissaire avec deux gardes rouges commandèrent
à l'évêque Platon de sortir. Pendant
un interrogatoire précédent le commissaire
avait insisté pour que l'évêque
cessa de prêcher l'évangile. L'évêque
Platon lui a répondu, "Dès que je
serai remis en liberté, je louerai Dieu".
Après quelque temps les prisonniers ont entendu
des coups de feu provenant de la cave. Alors on ordonna
à l'Archiprêtre Nikolaï Beschanitzki,
l'Archiprêtre Michel Bleive et au professeur Hahn,
de sortir. Un témoin, qui travaillait alors au
magasin de vêtements des prisonniers, déclara
avoir vu de la fenêtre comment les prisonniers
étaient emmenés dans la cave où
ils étaient assassinés. Il a entendu comment
l'évêque Platon a été battu,
mais aucun cri n'est sorti de ses lèvres. Un
quart d'heure plus tard il a entendu des coups de feu
de la cave, où les prisonniers avaient été
conduits en sous-vêtements.
Après que l'évêque Platon ait été
tué, l'Archiprêtre Nikolaï Beschanitzki,
l'Archiprêtre Michel Bleive, le pasteur Traugott
Hahn, le pasteur Wilhelm Schwartz et 14 notables de
Tartu (Dorpat) ont aussi été assassinés.
Au même moment, après des combats acharnés,
les troupes estoniennes atteignirent le centre de Tartu.
Les portes de la prison furent mises en pièces
à coups de hache, et les soldats ont crié,
"Vous êtes libres".
La joie de libération s'est changée en
horreur quand ils ont découvert dans la cave
les corps de ceux qui étaient tombés aux
mains des commissaires et des gardes rouges.
Dans son rapport le docteur Wolfgang Reyher, qui était
le premier à entrer dans la cave, raconte que
le plancher entier était couvert de cadavres
dans des positions les plus artificielles, causées
par une mort soudaine et violente. Au centre de la cave
les corps étaient allongés en trois rangs.
Les coups de feu avaient été tirés
à bout portant dans les crânes. Les cadavres
ont été transportés au département
d'anatomie de l'université, où les parents
des victimes pourraient les identifier.
Sur la poitrine de l'évêque Platon, sous
sa chemise, on a trouvé sa panaghia, emblème
de sa charge épiscopale. Plus tard elle fut portée
par ses successeurs, le métropolite Alexandre
et l'évêque Jüri de Ravenna et elle
est vénérée comme la relique d'un
saint par le peuple orthodoxe estonien.
L'examen médical et légal établit
que l'évêque Platon avait été
poignardé avec une baïonnette : sept blessures
infligées par cette arme furent trouvées
sur sa poitrine. Des balles avaient été
tirées dans sa poitrine, une a traversé
l'épaule gauche et une autre l'il droit.
La partie arrière de son crâne avait été
frappée. Il était évident que l'Evêque
avait été torturé avant d'être
mis à mort.
Les troupes qui ont libéré Tartu étaient
placées sous le commandement du héros
de la guerre de libération d'Estonie, le lieutenant
Julius Kuperjanov. De Tartu il a marché pour
libérer la ville de Walk, où il reçut
une blessure fatale pendant le combat et il est mort
à Tartu le 2 février.
Les meurtres de l'évêque Platon et des
autres victimes avaient été commandés
et exécutés par les commissaires Kull,
Rätsep et Otter, qui s'étaient enfuis en
grande panique à l'arrivée de Kuperjanov.
Dès que les nouvelles du carnage de Tartu atteignirent
Paris (France), l'attaché de presse de la délégation
estonienne à la conférence de paix de
Paris, Ed. Laaman, envoya tous les détails aux
représentants de tous les grands quotidiens :
mais seul le "New York Herald" publia cette
information.
Le chef de la délégation estonienne, le
ministre des affaires étrangères Jaan
Poska, a pris des mesures pour qu'un pannichide fut
célébrée à la cathédrale
orthodoxe grecque de Paris à la mémoire
de l'évêque Platon et des autres victimes.
La cérémonie a été suivie
par tous les membres de la délégation
estonienne, menée par Jaan Poska.
Retour
au sommaire
|