Saint
NECTAIRE d'EGINE
Saint
Nectaire d'Egine est sans aucun doute parmi les
plus aimés et les plus vénérés saints de notre
Eglise en ce XXe siècle. L'Evêque de la Pentapole,
le Thaumaturge d'Egine est très populaire, bien
entendu en Grèce mais aussi à travers toute la
Diaspora Orthodoxe d'Occident où son culte s'est
fortement répandu. Cela en raison de ses nombreuses
intercessions et de ses innombrables guérisons
miraculeuses. Ayant beaucoup souffert avec patience
par amour pour le Christ, la calomnie, le mépris
et les vexations, il a appris à se montrer compatissant
pour les souffrances de ceux qui se confient en
lui. Sa catéchèse, toute emprunte de profonde
simplicité, nous montre combien il est proche
de nos préoccupations spirituelles et particulièrement
de celles des plus petits et des plus humbles
d'entre nous.
Saint
Nectaire d'Egine
LA
VOIE DU BONHEUR
Rien
n'est plus grand qu'un cœur pur, parce qu'un tel cœur
devient le trône de Dieu. Et qu'y a-t-il de plus glorieux
que le trône de Dieu ? Bien entendu, rien du tout !
Dieu dit à propos de ceux qui possèdent un cœur pur
: " J'habiterai et je circulerai au milieu d'eux ; je
serai leur Dieu et ils seront mon peuple ! " ( 2 Cor.
6/16 ). Qui oserait encore affirmer être plus heureux
que ces gens-là ? Car de quels biens prétendraient-ils
être privés ? Ne trouve-t-on pas tous les dons et tous
les bienfaits de l'Esprit Saint dans leurs âmes bienheureuses
? Que leur manque-t-il par conséquent ? Vraiment, ils
ne souffrent de rien car ils gardent dans leur âme la
plus précieuse des richesses : Dieu Lui-même. Combien
se trompent les hommes lorsqu'ils font fi de leur propre
personne pour aller prendre ailleurs du bonheur : en
se rendant dans des terres lointaines, en parcourant
le monde par de nombreux voyages, en rêvant de richesse
et de gloire, en courant après la fortune et les vains
plaisirs ou encore en voulant s'approprier les choses
de ce monde, qui ne procurent que des lendemains amers
! L'édification de la tour du vrai bonheur en dehors
de son propre cœur équivaut à vouloir construire un
édifice qui reposerait sur des fondations instables
et secouées par des tremblements fréquents. Sûrement
qu'une telle bâtisse finira un jour par s'effondrer
toute entière d'elle-même. Mes frères, le vrai bonheur
n'existe qu'à l'intérieur de vous-mêmes et bienheureux
est celui qui a compris cela. Scrutez donc votre cœur
et prenez le temps de vous pencher sur votre propre
état spirituel. A-t-il perdu son assurance en Dieu ?
Est-ce que vos consciences se plaignent que vous vous
détournez des commandements divins ? Vous accuse-t-elle,
cette conscience, de pratiquer l'injustice et le mensonge,
de négliger vos devoirs envers Dieu et votre prochain
? Examinez-la par conséquent scrupuleusement : il se
pourrait bien que des pensées et des passions mauvaises
fourmillent dans votre cœur et qu'ainsi il se soit engagé
sur des routes tortueuses et infranchissables… Hélas,
celui qui a négligé son propre cœur, celui-là s'est
aussi volontairement privé de tous les biens pour les
remplacer par de nombreux autres maux. C'est ainsi qu'il
a chassé la joie loin de lui et le voilà maintenant
plongé dans l'amertume, la tristesse et toutes sortes
d'inquiétudes. Sans la paix intérieure, il est saisi
par le trouble et la peur. L'amour parti c'est la haine
qui s'y est installée. En se dépouillant des dons et
des fruits que l'Esprit Saint lui a offerts au moment
de son baptême, il est devenu un familier de tout ce
qui fait de l'homme un être pouilleux et misérable.
Mes Frères ! Le Dieu plein de miséricorde n'aspire qu'à
notre bonheur aussi bien dans cette vie que dans l'autre.
C'est pour cela qu'Il a fondé sa sainte Eglise. Afin
de nous purifier par Elle de notre péché ; pour nous
sanctifier ; pour nous réconcilier avec Lui ; pour nous
combler de ses bénédictions célestes. Et les bras de
cette Eglise vous sont très largement ouverts. Courons-y
vite, nous qui avons le cœur lourd. Courons-y très vite
et nous verrons que l'Eglise nous attend pour prendre
sur Elle notre lourd fardeau, nous mettre en confiance
avec Dieu et remplir notre cœur de félicité et de joie.
LE
SAINT BAPTEME
"
Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez
revêtu le Christ " ( Gal.3/27 ) Que de vérités dans
ces paroles de l'Apôtre Paul ! Les baptisés en Christ
ont quitté la tunique du vieil homme, entachée de passions
et de mauvais désirs et ils ont revêtu celle de l'homme
nouveau, autrement dit le Christ Lui-même qui maintenant
vit au plus intérieur de leur cœur. Car la phrase "
vous avez revêtu " n'a plus aucun rapport avec les vêtements
que nous portons. Il est question ici d'une autre réalité
; d'une réalité bien plus profonde ; de quelque chose
de plus essentiel et que plus rien ne peut vous arracher.
Par l'affirmation de notre foi et le baptême nous recevons
réellement pour vêture le Christ et nous devenons les
vrais enfants de Dieu, les demeures de l'Esprit Saint,
les temples du Très-Haut. Nous sommes appelés à la sainteté,
à la perfection et à la divinisation par la grâce qui
nous est ainsi conférée. Nous voici donc libres de toute
corruption puisque revêtus d'incorruptibilité. Dépouillés
désormais de l'homme du péché, nous sommes en retour
revêtus de l'homme de la justice et de la grâce. Nous
avons chassé la mort en recouvrant la vie éternelle.
Au fait : sommes-nous réellement conscients de l'engagement
que nous avons pris devant Dieu lors de notre baptême
? Avons-nous compris qu'il nous incombe désormais de
nous comporter en fils authentiques de Dieu et en véritables
frères de Notre Sauveur ? Comprenons-nous bien que notre
premier devoir consiste à faire concorder notre propre
volonté avec celle de Dieu Lui-même ; qu'il nous faut
nous libérer du péché ; qu'il est impératif pour nous
de nous adonner à la charité avec toutes nos forces,
de toute notre âme et de tout notre cœur; qu'il est
de notre devoir de louer et adorer Dieu et de garder
notre regard tourner avec la plus grande impatience
vers cet instant où nous serons définitivement unis
à Lui? Avons-nous fait notre cette pensée que notre
cœur ne peut désormais que déborder d'authentique amour
afin qu'il ne perde jamais de vue le prochain ? Enfin,
sommes-nous convaincus que notre unique vocation est
d'acquérir la sainteté et la perfection ; que nous sommes
des icônes vivantes de Dieu, des enfants et des héritiers
de son Royaume, le Royaume des cieux ? C'est pour toutes
ces raisons qu'il n'y a de cesse à notre lutte spirituelle
afin que nous soyons dignes de l'appel que Dieu nous
a adressé en vue de nous éviter de subir un jour l'affront
d'être désavoué à cause de nos actes. Oui mes Frères,
ayons à cœur de remporter victorieusement le bon combat
en usant de zèle et d'abnégation. Marchons avec audace,
sans négligence, sans crainte, sans buter sans cesse
devant les épreuves : Dieu est avec nous ; Il est notre
aide et notre soutien ; Il nous fortifie et nous conforte
sur le difficile chemin de la vertu.
LE
COMBAT SPIRITUEL
Le but de notre vie, c'est l'acquisition de la perfection
et de la sainteté. C'est devenir les dignes enfants
de Dieu et les héritiers de son Royaume. Prenons garde
de nous priver de cette vie future en donnant la priorité
aux choses de la vie présente. Ne nous écartons pas
du but et du sens de la vraie vie en privilégiant les
soucis et les tribulations qui sont inhérents au monde
d'ici-bas. Le jeûne, les veilles et la prière ne peuvent
à eux seuls produire les fruits escomptés. Ils ne constituent
pas en soi le véritable but ; ils ne sont que des moyens
pour atteindre ce but. Aussi, ornez vos cierges d'authentiques
vertus. Luttez sans cesse pour déraciner les passions
qui sont en vous. Purifiez vos cœurs de toutes ses souillures
pour qu'il devienne la demeure de Dieu et que l'Esprit
Saint y trouve de quoi le remplir de ses dons divins.
Mes bien-aimés, que toutes vos préoccupations et tous
vos soucis tendent uniquement vers cela, vers ce seul
but déjà cité qu'il ne faut en aucun cas délaisser.
C'est en vue de cela que votre prière est essentiellement
adressée à Dieu. A chaque instant de votre existence
cherchez d'abord Dieu. Mais cherchez-Le là où Il se
trouve : à l'intérieur de votre cœur et uniquement là.
Et lorsque vous L'aurez enfin trouvé, tenez-vous devant
Lui avec effroi et crainte à l'instar des Chérubins
et des Séraphins parce qu'alors votre cœur sera devenu
le trône de Dieu. Toutefois, pour trouver le Seigneur,
humiliez-vous plus bas que terre parce que Dieu vomit
les orgueilleux tandis qu'Il aime au contraire et visite
les humbles de cœur. C'est pour cette raison qu'Il a
dit par la bouche d'Isaïe (ch. 66/2) : "Celui qui attire
mes regards, c'est l'affligé, le cœur contrit qui craint
ma parole". Mène le bon combat donc et Dieu en retour
te fortifiera. Par ce combat nous localisons nos propres
faiblesses, nos manques et nos défauts personnels. Car
ce combat incessant n'est que le miroir de notre situation
spirituelle : celui qui n'a jamais mené ce type de combat,
celui-là n'a jamais non plus été capable de connaître
son état intérieur réel. Attention à ce que vous considérez
comme étant " vos petits péchés ". Si par inadvertance
il vous arrive de succomber à un péché, surtout ne désespérez
pas : relevez-vous vite, tombez à genoux devant Dieu,
Le seul capable de vous redresser. Ne vous enfermez
pas dans votre grande tristesse, qui ne sert qu'à couvrir
votre fierté. Les états de tristesse exagérée et les
moments de désespoir qui nous saisissent nous font beaucoup
de tort et ils finissent par devenir pour nous un vrai
danger. Très souvent ils ne sont que l'œuvre du diable
afin que nous mettions un terme à notre bon combat.
On trouve aussi en nous des faiblesses et des défauts
et des passions dont les racines sont profondes ; plusieurs
d'entre eux nous sont par ailleurs héréditaires. On
ne se défait pas de tout cela en usant d'expédients
spasmodiques ni en succombant à l'anxiété et au désespoir
mais on en guérit en usant de patience, de persévérance,
de fermeté envers soi-même, de sollicitude et d'attention.
C'est vrai : la route qui mène à la perfection est longue
et ardue. Priez Dieu de vous en donner la force. Affrontez
vos chutes avec patience et une fois debout, ne vous
attardez pas, comme le font d'habitude les gosses, sur
le lieu de votre chute en poussant des hurlements et
en versant des pleurs la plupart des fois inconsolables.
Restez sans cesse vigilants et sans cesse priez pour
ne point succomber à la tentation. Et s'il vous arrive
de tomber dans des fautes déjà anciennes, surtout ne
vous laissez pas aller au désespoir car nombre d'entre
elles sont naturellement puissantes et c'est par habitude
qu'on les commet. Cependant, avec le temps et la persévérance,
on trouve aussi le moyen de les vaincre. Pour cela loin
de vous tout désespoir !
LA
PRIERE
La
tâche première de l'homme, c'est la prière. En tant
qu'image de Dieu, il a soif de Lui et c'est avec passion
qu'il s'efforce de s'élever jusqu'à Lui. Plus l'homme
prie, plus il dépouille son âme de tout désir mondain,
plus il accède aux biens célestes. Et encore, plus il
se dépouille des plaisirs de cette vie, plus il jouit
de la vraie joie qui vient du ciel. C'est par l'expérience
acquise qu'il nous est possible de témoigner de cela.
Dieu agrée toute prière qui lui est offerte de manière
correcte, c-à-d dès lors que nous la formulons en étant
conscients de notre imperfection et de notre indignité.
Aussi faut-il pour cela renier totalement le mauvais
qui est en nous et nous soumettre aux commandements
divins. Cela exige que nous soyons humbles et que sans
relâche nous nous adonnions au vrai travail spirituel.
Remettez à Dieu tous vos soucis. Il est votre Providence.
N'ayez pas peur ; ne laissez pas le trouble s'installer
en vous : Dieu scrute les profondeurs cachées de vos
âmes et Il répond à vos désirs à Sa manière. Aussi demandez,
ne perdez pas courage et dites-vous que vous n'avez
pas le droit de vous plaindre quand votre attente n'est
pas comblée. Les voies du Très-Haut vous sont inconnues
; pour cette raison restez sereins et sans cesse tournez
votre regard vers Lui. A elles seules les demandes et
les prières ne nous apportent pas la perfection. Seul
le Seigneur nous conduit vers la perfection en venant
habiter en nous chaque fois que nous nous conformons
à Ses volontés. L'une des premières c'est de ne pas
vouloir réaliser coûte que coûte nos propres désirs
mais Ses préceptes. De la même façon que les anges les
pratiquent au ciel avec justesse. C'est pourquoi, si
le Christ ne réside pas en nous, nos prières et nos
demandes restent vaines.
LA
PAIX
La paix est un don divin, richement distribué à tous
ceux qui sont réconciliés avec Dieu. La paix ressemble
à la lumière , à l'opposé du péché qui est ténèbres
: un pécheur ne peut jamais être artisan de paix. Luttez
contre le péché et ne soyez pas troublés par le réveil
de vos propres passions . Si tu sors vainqueur , cet
éveil de passions se transformera en joie et paix. Si
tu succombes ( et fasse qu'il n'en soit pas ainsi ),
ce sont la tristesse et le trouble qui prennent le dessus.
Et si encore, après avoir mené un rude combat, il advient
que le péché l'emporte momentanément sur toi, toi au
contraire persiste dans ta lutte et au bout du compte
tu en sortiras et vainqueur et pacifié. " Cherchez à
être en paix avec tout le monde ; cherchez la sanctification,
sans laquelle personne ne verra le Seigneur " ( Hébreux
12 / 14 ). La paix et la sanctification sont deux conditions
nécessaires pour celui qui recherche avec zèle le visage
de Dieu. La paix est le fondement sur lequel se construit
la sanctification. Point de sainteté dans un cœur troublé
et coléreux. La colère, lorsqu'elle perdure dans notre
âme, devient cause de haine et d'inimitié. Voilà pourquoi
il convient de vite se réconcilier avec son prochain.
Pour ne pas être privé de la grâce divine qui sanctifie
nos cœurs ! Celui qui est en paix avec lui-même, celui-là
pacifie aussi les autres et il demeure dans la paix
de Dieu.
L'
AMOUR ( AGAPE )
Chaque
jour demandez à Dieu qu' Il vous fasse la grâce du don
d'aimer. Préservez avec toute la vigilance nécessaire
la qualité de vos relations avec les autres et témoignez-leur
de votre respect car ils sont " images " de Dieu. Ne
vous laissez pas surprendre par le seul spectacle de
la beauté du corps : lorsque le cœur n'est pas réchauffé
par la prière pure, l'amour se contente du seul charnel,
avec pour conséquence de rendre confuses les pensées
et de réduire le cœur en cendres. Celui qui reste sur
ses gardes pour que le don de l'amour soit préservé
dans sa pureté, celui-là ne tombera pas dans le piège
du Malin, lequel consiste à transformer pas à pas et
sans bruit l'amour prôné par l'évangile en amour purement
sentimental.
LE
DISCERNEMENT
Je
vous conseille la raison et la sagesse en toutes circonstances
et d' éviter les extrémités de toutes sortes. Allez
de l'avant avec discernement. De même n'affaiblissez
pas votre corps en lui imposant des excès insurmontables.
Rappelez-vous que l'ascèse du corps a pour unique but
d'aider l'âme à atteindre la perfectionLa seule voie
possible pour l'acquérir, c'est le bon combat de l'âme.
Aussi ne tendez pas la corde plus que nécessaire. Sachez
que Dieu n'impose pas des contraintes lorsqu'il distribue
Ses dons : ce que nous recevons de Lui, c'est tout-à-fait
gratuitement que nous le recevons parce que Sa miséricorde
est sans limites. Ne visez pas trop haut non plus en
vous adonnant à de grands actes d'ascèse si par ailleurs
vous ne possédez pas d'abord ces vertus sans lesquelles
vous risqueriez de vous égarer dans l'élévation et l'audace.
Tant que l'on croule sous les passions, on court le
risque de se tromper comme cela arrive aux imbéciles
et aux prétentieux. A ceux qui sont dépouillés de leurs
passions, les dons de la grâce divine leur sont distribués
tels des récompenses ; en toute discrétion et alors
qu'ils s' y attendent le moins.
L'
ARROGANCE
L'arrogance
de la raison ressemble à la fierté satanique qui renie
Dieu et blasphème contre l'Esprit Saint. C'est pourquoi
elle guérit très difficilement. Par contre, la fierté
du cœur n'est pas un produit de la fierté satanique
car elle tire son origine de diverses situations et
à travers de multiples évènements : richesse, gloire,
honneurs tant spirituels que physiques ( intelligence,
beauté, force, adresse…). Tout cela atteint le cerveau
des insensés ; ils tombent dans la vanité sans que pour
cela ils ne cèdent à l'athéisme…Très souvent le Seigneur
les prend en pitié et use de sa divine pédagogie pour
qu'ils redeviennent raisonnables. Alors leur cœur, grâce
à la contrition, cesse de courir après les vaines gloires
et finit par guérir. Il me paraît juste de dire que
toute notre attention spirituelle devrait se concentrer
sur la nécessité de neutraliser en nous l'arrogance
et la fierté ainsi que leurs acolytes. Si par contre
nous les remplaçons par la véritable humilité, alors
nous sommes sûrs de posséder le tout. Car là où il y
a humilité en Christ, là aussi il y a regroupement de
toutes les vertus qui mènent directement à Dieu.
LA
NOBLESSE CHRETIENNE
Les
chrétiens doivent, selon le commandement du Christ,
tendre vers la perfection et la sainteté. La perfection
et la sainteté commencent d'abord par creuser un profond
sillon dans l'âme pour ensuite imprégner nos pensées,
nos désirs, nos paroles et nos actes. De cette manière
tout ce qui emplit l'âme déborde aussi extérieurement
sur le caractère de l'homme tout entier. Aussi comportons-
nous envers tous avec délicatesse. Que nos paroles et
nos actions transpirent la grâce du Saint Esprit, dont
nous sommes les porteurs au fond de notre cœur. Alors
tout notre vécu témoignera que ce qui est glorifié,
c'est d'abord le nom de Dieu. Qui mesure ses paroles,
mesure aussi ses actes. Qui fait attention à ce qu'il
dit, fait aussi attention à ce qu'il entreprend ; jamais
il ne va au-delà de la mesure et de la bienséance .
Car les vains mots engendrent les haines, les inimitiés,
les tristesses, les disputes, les troubles de tous genres,
les guerres aussi. Délicatesse donc et profond respect
! Que jamais ne sortent de nos lèvres des paroles blessantes
; des paroles qui n'ont pas d'abord été salées par la
grâce de Dieu. Que les mots prononcés dans notre bouche
soient pleins de bonté comme venant du Christ Lui-même
et qu'ils soient le reflet de la façon dont nous cultivons
notre propre âme.
LA
DOXOLOGIE
Le
devoir du chrétien, c'est de toujours rendre gloire
à Dieu aussi bien avec son corps qu'avec son esprit.
D'ailleurs tous les deux sont la propriété de Dieu et
à cause de cela nous n'avons pas le droit ni de les
déshonorer ni de les corrompre. Tout être qui se souvient
que son corps et son esprit appartiennent à Dieu est
saisi de piété et de crainte mystique à leur égard et
cela contribue à les préserver du péché tout en restant
en constante relation avec Celui qui est la cause même
de leur sanctification, le Seigneur notre Dieu . Ainsi
l'homme rend mêmement gloire et avec son corps et avec
son esprit chaque fois qu'il se souvient qu'il a été
sanctifié par Dieu et qu'il s'est de la sorte uni à
Lui. Cela devient possible chaque fois qu'il fait concorder
sa propre volonté avec celle de Dieu afin que ses agissements
soient conformes aux préceptes divins. Etre ainsi agréable
à Dieu, c'est témoigner que l'on ne vit plus pour soi
mais pour Dieu. C'est construire le Royaume des cieux
sur la terre. Tout devient prétexte pour glorifier le
nom du Seigneur et faire briller ici-bas le divin éclat
de la vraie Lumière, douce et joyeuse ainsi que nous
le proclamons lors de la célébration de l'office des
Vêpres : " Phôs hilaron…Lumière joyeuse de la sainte
gloire, du Père immortel, saint et bienheureux Jésus-Christ…"
! Si vraiment nous prenons la décision d'agir ainsi,
alors nous deviendrons le véritable chemin qui conduira
directement à Dieu tous ceux qui ne l'ont pas encore
rencontré ou connu.
--------------- Ce texte a été édité à 800.000 exemplaires
par le Monastère du Paraclet ( Oropos -Attique / Grèce
l997). Il a été traduit en français et très légèrement
adapté par notre rédaction.
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