Nouvel
an ecclésial ; Protection
et sauvegarde de la nature
St
Siméon le Stylite
du
Nouvel an : 1 Tm 2, 1-7 ; Lc 4, 16-22
St
Siméon : Col 3, 12-16 ; Mt 11,
27-30
Tropaire
ton 4
Le
Seigneur de gloire, par les oeuvres de sa création,
manifestement révèle sa puissance éternelle,
sa divinité ; ayant formé l'univers
et de créatures l'ayant rempli, à la
nature il fixe des limites et pour les hommes il établit
de bien traiter sa Création pour rendre un
culte au Créateur
Kondakion
ton 8
Adam
jadis au Paradis avait reçu l'ordre de le cultiver
et bien garder, mais il désobéit, et
la porte fut fermée ; quant à nous qui
nous trouvons en grave transgression pour avoir indubitablement
goûté à la connaissance du bien
et du mal, cet arbre amer, mettons-nous en oeuvre
pour la création, fauchons les ronces de la
pollution, car en changeant de conduite nous en réchapperons.
Ikos
Au
Seigneur la terre et sa plénitude, l'univers
et tous ses habitants ; Dieu, ayant prévu pour
nous-mêmes le meilleur, à peine au-dessous
des Anges nous avait placés dans le monde,
pour nous y faire trouver la perfection. Mais, pour
avoir failli, par sa séduction du péché,
nous n'en cessons pas moins de goûter à
son festin. Et la création en attente aspire
avec nous à la révélation des
fils de Dieu ; aussi rejetons la pollution de la nature
et notre propre destruction, car en changeant de conduite
nous en réchapperons.
"
Habitants de ce monde, gardons la nature, aussi bien
que notre âme, de toute souillure. L'année
liturgique qui commence invite l'univers : pour sa
préservation tenons les yeux ouverts ! "
Tel
est en partie le commentaire du Synaxaire au jour
du 1er septembre, date que notre Patriarcat Oecuménique
a fixé pour la protection et la sauvegarde
de la nature. Une telle décision, à
un moment où tous sont préoccupés
par l'avenir de notre terre, mérite de notre
part respect et très grande attention. Et encore,
en faisant du 1er septembre la fête de la contemplation
de la nature, notre Patriarche et son Saint Synode
ont voulu insister aussi sur le fait que dans l'Eglise
orthodoxe il n'existe pas de distinction entre les
commémorations du calendrier liturgique et
les événements qui y sont célébrés,
non pas seulement en vue de notre propre salut mais
aussi en vue de celui de tout le cosmos. Car ce qui
a été donné par Dieu à
un moment précis de l'histoire des hommes l'a
été pour toujours et l'acte liturgique
a pour objet d'en perpétuer l'événement
jusqu'à la fin des temps, jusqu'au jour du
second avènement, où le Christ viendra
pour juger les vivants et les morts.
La contemplation de la nature, selon les Pères
grecs, est (nous le savons bien) une donnée
fondamentale et indispensable pour la connaissance
de Dieu puisque toute chose sur terre est une image
de Dieu et que par conséquent le spirituel
peut se révéler dans la matière
du fait même qu'elle est porteuse de divin.
De même, la grande Tradition patristique définit
l'homme comme microcosme en ce sens que dans son corps
humain il récapitule la création tout
entière ; en ce sens qu'il peut réaliser
dans son corps la réponse positive ou négative
de tout l'univers à l'appel de l'amour divin
en tant que sanctuaire du Saint Esprit, selon l'expression
bien connue de l'Apôtre Paul. Pour le livre
de la Genèse (1/16-31), l'homme est la jointure
entre le divin et le terrestre et par conséquent
la création tout entière se tient devant
lui comme une révélation de Dieu. Partant,
si la réalité du monde à travers
cette jointure entre le divin et le terrestre qu'est
l'homme arrive à constituer un fait de communion
avec Dieu, l'être du monde à son tour
participe à l'Être éternel, autrement
dit à la réalisation de la vie comme
amour selon le prototype trinitaire divin.
Tout dépend donc de la liberté humaine
parce que l'homme, ainsi que l'affirme notre théologie,
est la gloire de Dieu du fait qu'il manifeste Dieu
dans le monde ; du fait qu'il rend Dieu présent
dans le monde. L'homme est pour l'univers entier l'espoir
de recevoir la vie de Dieu et sa grâce et donc
de s'unir à son Créateur. L'homme pourra
alors dire le sens de la création et parfaire
sa beauté. L'homme c'est donc l'espoir de transformer
cette Création, de la transfigurer en lui permettant
de vivre et de découvrir ce qu'elle a de plus
caché et de plus palpitant en elle, c'est-à-dire
Dieu présent et désirant s'unir à
l'homme et au monde. Mais l'homme c'est aussi le risque
de la déchéance et de l'échec,
dès lors qu'il ne verra plus des choses que
leur apparence, dès lors qu'il ne verra plus
des choses que la figure qui ne fait que passer!
Tout dépend par conséquent de notre
liberté, de notre seule liberté. A cause
de cela, l'homme est bien le seul être dans
toute la création qui incarne la possibilité
de personnaliser la vie ; de faire de l'être
créé, matériel, corruptible et
mortel, un être d'éternité. Et
c'est pour cette raison qu'il est à même
de transformer toute énergie de la matière
en vie de glorification et de louange incessante à
Dieu.
Aussi pas de faux-fuyant : l'homme est bien responsable
pour toute la création ; il en est la conscience
et le célébrant dans la mesure cependant
où il lui importe, avant toutes choses, de
voir en elle le lieu de Dieu, et de déterminer
en elle le sens même de Dieu non pas pour se
l'approprier par sa convoitise et son aveuglement,
mais pour en faire une offrande permanente, une louange
incessante à son Seigneur et Créateur.
D'ailleurs, une lecture plus attentive du livre de
la Genèse et des Psaumes nous conduit à
cette conclusion que sans l'homme les plantes ne peuvent
croître car c'est en fait en lui qu'elles s'enracinent
et que c'est encore et toujours l'homme qui donne
un nom aux animaux. Tant il est vrai que l'homme est
comme un miroir dans lequel on voit le monde et le
monde comme un miroir dans lequel se voit l'homme.
La Bible a donc parfaitement raison de témoigner
que le salut n'est pas uniquement individuel mais
cosmique.
Souvenons-nous ici de la formule lapidaire du Concile
de Chalcédoine : le divin et l'humain sont
en Christ unis sans confusion et sans séparation
! Et puisque par son Incarnation le Christ a pris
corps pour qu'en Lui habite la plénitude de
la réalité divine (Col. 1/9), pour cette
raison, notre propre corps humain vient à son
tour récapituler toute la création entière
; il résume en son essence toutes les possibilités
d'une participation authentique de la matière
du monde à la vie éternelle afin que
toute chose devienne offrande, devienne eucharistie
!
Une brève présentation de la structure
de nos célébrations liturgique arrive
ici à point pour expliciter quelque peu ce
qui vient d'être dit. Si la Divine Liturgie
présente en effet des demandes à Dieu
pour la création, l'office des Vêpres
quant à lui commence par un hymne envers cette
dernière. Le psaume 104 (103) qui ouvre les
Vêpres, donne une description panoramique de
toute la création sous forme de doxologie.
De même toute son hymnologie en général
est intimement unie à la nature ; les fêtes
du Seigneur gardent un lien toujours étroit
avec le milieu naturel : "Que se réjouisse
la création ; que soit dans l'allégresse
la nature" (Annonciation) ; " soyez dans
la joie, montagnes " (Nativité) et à
Pâques : " Maintenant tout est rempli de
lumière, ciel terre et enfers ; que toute la
création donc fête la résurrection
du Christ par laquelle elle est fondée ".
On peut ainsi affirmer que " contrairement à
l'Occident où une conception philosophique
chrétienne de la nature fait défaut,
écrit le Pr. Evangelos Théodorou, l'Orient
chrétien, lui, a développé une
cosmologie et une philosophie de la nature".
Ainsi, par exemple, toute une théologie de
la nature est particulièrement explicitée
le jour de la fête de l'Epiphanie : l'Esprit
Saint s'infuse dans l'eau du baptême comme il
s'infuse pareillement dans l'huile du saint chrême
; le baptême actualise la descente du Christ
dans le Jourdain, amorce sa descente victorieuse aux
enfers.
De même, les épiclèses de toutes
les actions sacramentelles constituent comme une continuation
de la Pentecôte ; autrement dit constituent
la reprise, dans un dynamisme renouvelé, de
la Pentecôte cosmique des origines.
Pour saint Irénée de Lyon, "c'est
toute la nature visible que nous offrons dans les
saints dons afin qu'elle soit eucharistiée,
puisque dans l'eucharistie l'un des deux facteurs
est terrestre ". Dans l'anaphore, rappelle saint
Cyrille d'Alexandrie, " on fait mémoire
du ciel et de la terre, de la mer, du soleil, de toute
la création visible et invisible".
C'est parce qu'il y a l'Eglise et sa liturgie que
le monde reste ancré dans l'être, c'est-à-dire
dans le Corps du Christ, car l'Eglise demeure ce lieu
spirituel où l'homme fait l'apprentissage d'une
existence eucharistique et devient authentiquement
prêtre et roi : par la liturgie, il découvre
le monde transfiguré en Christ et désormais
il collabore à sa métamorphose définitive,
ce qui signifie en clair à sa transfiguration.
Les options en la matière de l'Occident chrétien
ont semble-t-il, avec le temps, suivi un autre chemin
que cette intuition première des Pères
grecs. Pour ma part et pour ne pas trop m'attarder,
je retiens surtout deux hypothèses :
La première relève de l'interprétation
de Genèse 1, 28 : " Remplissez la terre
et soumettez-la... " L'Occident, au moins pour
ces cinq derniers siècles, a peu à peu
dévié vers une exigence de quête
de progrès qui fait de l'homme un manipulateur
plutôt qu'un médiateur. L'air vicié,
les eaux polluées et le sol mortifié
sont là pour nous montrer combien réel
est ce type d'erreur dans la relation de l'homme avec
la matière du monde. Erreur qui prend aujourd'hui
les dimensions d'une menace de mort dès lors
que l'homme, surtout de notre civilisation technologique
avancée, n'arrive plus à reconnaître
dans la nature l'uvre vivifiante du Saint Esprit,
dès lors qu'il ne constitue plus une relation
personnelle de respect et d'amour avec le logos de
la matière. Le monde étant ainsi orienté
vers le seul développement économique,
la matière devenant à son tour un objet
neutre de consommation dans le but de satisfaire tous
les désirs, plus rien ne peut encore qualifier
préalablement la vie, puisque toute idée
de création du monde par une force supérieure
à celle de l'homme est absente (l'humanisme
scientifique contemporain ne proclame-t-il pas que
l'homme est la mesure de toute chose ?). Comme si
notre civilisation se fermait sur le néant
au moment où elle s'exprime dans une véritable
prise de conscience planétaire.
"Soumettre la terre... " pour la Bible ne
signifie en rien la réduire en esclavage ;
mais c'est en faire le temple de Dieu. Nous comprendrons
cela le jour où nous cesserons de nous obstiner
à considérer la vie spirituelle comme
une qualité surajoutée à notre
existence naturelle alors que les Saintes Écritures
et à leur suite les Pères de l'Eglise
ne connaissent que deux réalités existentielles
qui correspondent à deux seuls modes d'existence
: celui de la communion avec Dieu (communion qui constitue
la vie) et celui de la séparation d'avec Dieu,
qui aboutit à la mort en passant par la corruption.
La seconde se réfère, surtout après
le 9è siècle, à une pratique
en Occident trop individualiste de l'ascèse,
considérée comme une soumission du corps
aux exigences de l'esprit et non plus comme un fait
de communion, comme un fait ecclésial par lequel
chaque travail pour gagner sa nourriture, chaque relation
professionnelle, économique, sociale ou politique
tendrait nécessairement à se transformer
en communion eucharistique de la même manière
que la prise de nourriture devient dans l'eucharistie
fait de communion. Cela est d'autant plus dommage
que notre génération a le privilège
de vivre, pour la première fois dans l'histoire
(et ce malgré une certaine forme de savoir
scientifique qui aboutit au viol technologique du
corps vivant de la nature), la vérité
cosmologique organiquement liée à la
vie ou la mort des êtres animés sur la
terre. Et la vie ou la mort sur terre dépendent
de l'attitude humaine par rapport à la réalité
matérielle du monde. De cela aussi nous sommes
conscients en cette fin du 20è siècle.
En conclusion, je dirai que l'homme est appelé
à libérer la parole muette du cosmos
; il lui appartient de nommer les vivants, de respecter,
d'embellir, de spiritualiser l'univers. Les tragédies
que décèle l'écologie vont contraindre
chacun de nous à choisir et à choisir
doublement :
entre l'exploitation et finalement la destruction
de la biosphère ou au contraire son respect
;
mais aussi entre une régression fusionnelle
dans la grande matrice cosmique (le culte de Gaïa,
la terre-mère, des écologistes surtout
germaniques avec référence aux religions
celtiques) ou bien une vision sacramentelle de la
terre, lieu de communion des personnes. L'homme en
effet ne se sauve pas en se cosmisant, c'est-à-dire
en disparaissant comme existence personnelle mais
c'est le cosmos qui est sauvé dans la mesure
où nous le personnalisons, pour peu que nous
inscrivions dans notre savoir et notre pouvoir cette
contemplation de la gloire de Dieu cachée dans
les êtres et les choses ainsi que je me suis
efforcé de vous le démontrer tout au
long de cette intervention. Les Orthodoxes de ce pays
et plus encore notre jeunesse, ce me semble, peuvent
beaucoup aider à transfigurer dans cette perspective
l'amour intuitif qui grandit dans les jeunes générations
européennes pour la beauté du monde.
Là où les autres chrétiens parlent,
fort utilement d'ailleurs d'éthique, nous nous
préférons insister plutôt sur
une vision plus liturgique, plus sacramentelle et
plus mystique du cosmos, davantage aussi capable de
toucher les curs.
Plus que jamais notre société, où
tout se mercantilise, a surtout besoin des valeurs
de gratuité : l'homme d'aujourd'hui a besoin
d'apprendre à aimer et à admirer ; il
a besoin d'une paisible beauté, qui est finalement,
selon les dires de Saint Denys l'Aréopagite,
la beauté qui crée toute communion.
Car autrement l'homme, après avoir détruit
l'unité qu'il était appelé à
réaliser entre Dieu et le monde, prendrait
le risque de se mettre hors de Dieu, voire contre
Lui. Tragique sera alors la conséquence : le
monde lui deviendra étranger et hostile. Mais
cette étrangeté et cette hostilité,
c'est en fait l'homme lui-même, jeté
hors de lui-même, littéralement pulvérisé
hors de la création. La suite nous la connaissons
déjà : "Poussière, tu retourneras
à la poussière", est-il affirmé
dans le livre de la Genèse (3, 19).
Seigneur notre Dieu, donne-nous la grâce de
participer pleinement à la vie de l'univers
ainsi qu'à l'uvre commune de toute l'humanité
; et accorde-nous que partout où nous sommes
partie prenante, le rapport de l'homme avec l'homme
se transforme en rapport de communion et le rapport
de l'homme et de la terre en découverte de
ta présence, en certitude de ta transcendance,
par les prières de ta Mère toute pure
et toute sainte et de tous tes Saints.
Mgr Stephanos, métropolite
de Tallinn et de toute l'Estonie
Bibliographie
utilisée pour ce bref essai :
1.- C. Yannaras, SOP, déc. 1989, n°
43 : pp. 13-17.
2.- Jean Damascène, Sur les Icônes,
1/16 (PC 94/1245A)
3.- Evangelos Théodorou, La valeur pédagogique
du Triode actuel. Athènes, 1958, p.94.
4.- Jean Zizioulas, La vision eucharistique
du monde en l'homme contemporain. Rencontre
de Salonique, 1966.
5.- Jacques Touraille, La Beauté du monde,
icône du Royaume in Contacts n° 105,
Paris 1979.
Dimanche
3 septembre 2017 : 13 è dimanche après la Pentecôte
Ton
4 ; Matines 2è Evangile
Epître
: 1Co 16, 13-24 ; Evangile : Mt 21,
33-42
Mardi
5 septembre 2017 : Sts Zacharie et Elisabeth
Hb
6, 13-20 ; Mt 23, 29-39
Tropaire,
ton 1
Célébrant
la mémoire, Seigneur, des justes Zacharie et
Elisabeth, par leurs prières, nous te supplions,
sauve nos âmes.
Kondakion,
ton 4
Comme
lune pleine, tu as reçu du mystique soleil qu'est
le Messie la lumière des justes et marchas dans
tous les commandements du Seigneur, Elisabeth, amie
de Dieu ; et, te disant bienheureuse par des cantiques
mérités, nous magnifions le Seigneur de
tendresse qui sur tous fait luire sa clarté
Vendredi
8 septembre 20172 : Nativité de la Mère de Dieu
Ta
Nativité, ô Mère de Dieu, a révélé
la joie à tout l'univers, car de toi s'est
levé le soleil de justice, le Christ notre
Dieu. Nous ayant délivrés de la malédiction,
il nous donne la bénédiction, et ayant
aboli la mort, il nous accorde la vie éternelle.
Kondakion
(ton 4)
Joachim
et Anne ont été délivrés
de l'opprobre de la stérilité comme
Adam et Eve de la corruption de la mort, en ta sainte
Nativité, ô Toute Pure. C'est elle que
fête aussi ton peuple, libéré
de la dette de ses péchés, en te chantant
: la stérile enfante la Mère de Dieu,
la nourricière de notre Vie.
Samedi
9 septembre 2017 : Sts
Joachim et Anne
Epître
: Ga 4, 22-27 ; Evangile : Lc 8, 16-21
Dimanche 10 septembre 2017 : 14è Dimanche après la Pentecôte
Dimanche
avant la Croix, Sts Joachim et Anne
Ton
5 ; Matines : 3è Evangile
du
dimanche avant la Croix : Epître : Ga 6,
11-18 ; Evangile : Jn 3, 13-17
du
jour : Epître : 2Co 1-21, 2-14 ; Evangile
: Mt 22, 1-14
Jeudi
14 septembre 2017 : Exaltation de la vénérable
Croix
Quand
Tu étais élevé en croix, Maître, Tu as relevé toute
la nature tombée par Adam. Salut, précieuse Croix,
guide des aveugles, médecin des malades, résurrection
de tous les morts, qui nous as tous relevés lorsque
nous étions tombés dans la pourriture. C'est par toi
qu'il a été mis fin à la corruption et qu'a fleuri
l'immortalité ; par toi que, mortels, nous avons été
divinisés, et le diable complètement terrassé.
Dans
le paradis autrefois, le bois m'avait dépouillé, puisque
c'est en donnant à goûter son fruit que l'ennemi introduisit
la mort ; le bois de la Croix qui apportait aux hommes
le vêtement de vie fut enfoncé en terre et le monde
entier fut rempli d'une joie sans bornes En la voyant
élevée, peuples, adressons nous d'une seule voix à
Dieu avec foi : Pleine de gloire est ta maison.
La
prière des Eglises de rite byzantin
Le
Synaxaire
Le
14 de ce mois, nous fêtons l'universelle Exaltation
de la précieuse et vivifiante Croix.
Alors qu'il s'apprêtait à marcher sur Rome
pour s'opposer à son rival, Maxence, qui avait
des forces bien supérieures, Constantin le Grand
vit une nuit le signe de la vivifiante Croix lui apparaître
sous forme lumineuse dans le ciel, entouré de
l'inscription: " Par ce signe, tu vaincras".
Il fit alors orner ses étendards du signe de
la Croix et remporta une brillante victoire, qui lui
permit de prendre le pouvoir sur tout le monde romain
et d'assurer le triomphe du Christianisme. La vingtième
année de son règne, Constantin envoya
sa mère Hélène à Jérusalem
pour y vénérer les Saints-Lieux, y retrouver
l'emplacement du Saint Sépulcre et de la Croix,
que des travaux d'agrandissement de la ville, effectués
sous Hadrien, avaient cachés sous les décombres.
Grâce aux renseignements transmis par la tradition
orale, Sainte Hélène retrouva le précieux
trophée avec les deux croix sur lesquelles avaient
été suspendus les deux larrons et les
trois clous qui avaient servi à attacher le corps
vivifiant du Sauveur. Mais la reine se trouva embarrassée
de ne pouvoir discerner quelle était la Croix
du Christ. La guérison d'une femme mourante à
l'approche du saint bois permit au patriarche de Jérusalem,
Macaire, de la reconnaître, car les deux autres
croix n'opérèrent aucun miracle. La reine
et toute sa cour vénérèrent alors
et embrassèrent pieusement la Sainte Croix. Le
peuple, qui était rassemblé nombreux sur
les lieux, désirait lui aussi bénéficier
de cette grâce, ou au moins voir de loin l'instrument
de notre rédemption, tant son amour pour le Christ
était ardent. Le patriarche monta alors sur l'ambon
et, prenant la Croix à deux mains, il l'éleva
bien haut à la vue de tous, pendant que la foule
s'écriait: " Kyrie eleison ".
C'est
depuis ce jour que les saints Pères instituèrent
de commémorer chaque année l'Exaltation
de la Précieuse Croix dans toutes les églises,
non seulement en commémoration de cet événement,
mais aussi pour manifester que cet instrument de honte
est devenu notre fierté et notre joie. En rappelant
le geste du patriarche et élevant la Croix dans
les quatre directions de l'espace au chant du Kyrie
eleison, les chrétiens montrent aujourd'hui qu'en
montant sur la Croix le Christ a voulu réconcilier
en Lui toutes choses, unir toutes les extrémités
de la création, la hauteur et la profondeur,
dans son corps, afin de nous permettre d'avoir accès
auprès du Père.
Paroles
à méditer
Où
pourrait-on trouver un père qui accepterait de
mourir sur une croix pour les crimes de ses enfants
? Habituellement, un père est attristé
et plaint son fils qui doit être châtié
à cause de ses crimes ; mais, bien qu'il ait
pitié de son fils, il lui dira tout de même:
" Tu n'as pas bien agi ; il est juste que tu sois
puni pour tes mauvaises actions. "
Le Seigneur, Lui, ne nous dira jamais cela. A nous aussi,
comme à l'apôtre Pierre, Il dira : "
M'aimes-tu ? " De même, au Paradis, Il demandera
à tout le monde: "M'aimez-vous ?" Et
tous répondront : "Oui, Seigneur, nous T'aimons.
Tu nous as sauvés par tes souffrances sur la
Croix, et maintenant Tu nous as donné le Royaume
des Cieux."
Starets SILOUANE
"Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il
se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix
et qu'il me suive. Qui veut en effet sauver sa vie la
perdra, mais celui qui perd sa vie à cause de
moi et de l'Evangile la sauvera." Ici se trouve
la conclusion pratique de la fête. Ce n'est pas
seulement à quelques disciples choisis que Jésus
adresse ces paroles, mais à nous tous : "
Appelant la foule, en même temps que ses disciples,
il leur dit... " Notre Seigneur établit
une gradation instructive, si nous savons la méditer,
entre ces trois actes : renoncer à soi-même,
prendre sa croix, suivre le Christ. Chacun doit prendre
sa croix ; non point une croix qu'il aurait arbitrairement
choisie, mais la croix, c'est-à-dire la part
de souffrance et d'épreuve, que Dieu lui a assignée
d'une manière spéciale et qui est l'un
des aspects de la croix de Jésus lui même.
Dans la fête de l'exaltation de la croix, exaltons
et intronisons dans notre cur la croix de Jésus,
en appliquant à la Passion de Notre Seigneur
et même à nos pauvres efforts (qui sont
notre participation à la Passion) cette parole
par laquelle le mystère de la Croix reçoit
son interprétation la plus haute et la plus complète
: " Il n'y a pas de plus grand amour que de donner
sa vie... "
Un moine de L'EGLISE D'ORIENT
L'An de grâce du Seigneur
Dimanche
17 septembre 2017 : 15 è dimanche après la Pentecôte
Dimanche
après la Croix
Ton
6 ; Matines 4è Evangile
Après
la Croic : Epître : Ga 2, 16-20 ; Evangile
: Mc 8, 34-9, 1
Du
jour : Epître : 2Co 4, 6-15 ; Evangile :
Mt 22, 35-46
Dimanche
24 septembre 2017 : 16è dimanche après la Pentecôte
1er
après la Croix, Saint
starets Silouane de l'Athos
Ton
7 ; Matines 5è Evangile
du jour : Epître
: 2Co 6, 1-10 ; Evangile : Lc 5,
1-11 ; Mt 25, 14-30 (usage slave)
Champion
des vertus, comme un vrai soldat du Christ notre Dieu,
contre les passions tu menas en cette vie le grand
combat ; dans les jeûnes, les veilles, les cantiques
divins, tu fus pour tes disciples un modèle,
Bienheureux ; aussi fit sa demeure en toi l'Esprit
Saint, et tu fus orné brillamment par son action
; grâce au crédit que tu possèdes
auprès de la sainte Trinité, rappelle-lui
le troupeau que tu as rassemblé et n'oublie
pas de visiter, comme toi-même tu l'as promis,
vénérable Père Serge, tes enfants.
Mardi
26 septembre 2017
Dormition
du St apôtre et évangéliste Jean le Théologien
St
hiéromartyr Denys l'Aéropagite, disciple de
St Paul et 1er évêque d'Athènes
Epître
: Ac 17, 16-34 ; Evangile : Mt 13, 44-54
Tropaire,
ton 5
Captivé
par l'enseignement de saint Paul, avec la sublime conscience
qui t'ornait, tu devins maître en ces dons qui
surpassent l'esprit ; des êtres incorporels, en
effet, tu révélas les hiérarchies,
comme initié aux ineffables secrets et interprète
de la sagesse, pontife martyr, saint Denys.
Vendredi
6 octobre 2017 : Saint Apôtre Thomas l'un des douze
Epître
: 1Co 4, 9-16 ; Evangile : Jn 20, 19-31
Tropaire,
ton 3
Saint
Apôtre Thomas intercède auprès
du Dieu de miséricorde, pour qu'à nos
âmes il accorde le pardon de nos péchés.
Dimanche
9 octobre 2017 : 18è dimanche après la Pentecôte
3è
après la Croix ; Des
Pères du 7è concile Œcuménique
Ton
1; Matines : 7è Evangile
des
Saints Pères : usage grec : Epître : Ti 3,
8-15 ; Evangile : Lc : 8, 5-15
Le
chroniqueur des Actes des Apôtres, le brillant
rédacteur de l'Evangile du Christ, saint Luc,
qui pour l'Eglise fut un intarissable écrivain,
par des hymnes sacrés louons-le comme saint apôtre
et comme excellent médecin guérissant
les humaines infirmités, les naturelles douleurs
et les spirituelles passions et sans cesse pour nos
âmes intercédant.
Dimanche
22 octobre 2017
20è
dimanche après la Pentecôte, 5è après la Croix
St
apôtre Jacques, frère du Seigneur, et 1er évêque
de Jérusalem
Epître
: Ga 1, 11-19 ; Evangile : Mt 13, 53-58
Jeudi
26 octobre 2017
St
mégalomartyr Démètre (Dimitrios, Dimitri)
de Thessalonique
Epître
: 2Tm 2, 1-10 ; Evangile : Jn 15, 17-16,
2
Tropaire,
ton 3
La
chrétienté trouve en toi un grand allié
au moment des dangers, ô athlète victorieux
des nations païennes. Toi qui a confondu l'insolence
de Lyaios, encourageant Nestor dans le stade, prie le
Christ Dieu, ô Saint, de nous faire grande miséricorde.
Samedi
28 octobre 2017
Protection
de la Très Sainte Mère de Dieu et toujours Vierge
Marie
O
Vierge, nous chantons les bienfaits de ta protection
qu'ineffablement tu déploies, comme lumineuse
nuée ; mystiquement tu mets ton peuple à
l'abri de toutes machinations des ennemis ; en toi
nous trouvons refuge, secours et protection, nous
qui fidèlement te chantons : Gloire, Vierge
pure, à tes hauts faits, gloire à ta
sainte protection, gloire à la providence que
tu exerces envers nous.
Tropaire
de la Protection de la Mère de Dieu, ton 4
En
ce jour, nous tes croyants fidèles, célébrons
ta protection avec une joie lumineuse, ô Mère
de Dieu, et contemplant ton icône très
pure, nous te disons avec amour : protège-nous
de ton voile vénéré et délivre-nous
de tout mal en suppliant ton Fils, notre Dieu, de
sauver nos âmes.
Dimanche
29 octobre 2017
21è
dimanche après la Pentecôte, 6è après la Croix
ainsi
que de toutes les puissances célestes et incorporelles
Epître
: Hb 2, 2-10 ; Evangile : Lc 10, 16-21
Prokimenon,
ton 4
D'esprits
célestes il fit ses Anges, de flammes de feu ses
serviteurs. Verset : Bénis le Seigneur;
ô mon âme, Seigneur mon Dieu, tu es si grand
Jeudi
9 novembre 2017 : St Nectaire d'Egine, evêque de la
Pentapole
Epître
: Ep 5, 8-19 ; Evangile : Jn 10, 9-16
Apolitikion,
ton 1
Fidèles,
vénérons le fils de la Silivrie, le
protecteur d'Egine, l'ami de la vertu, Nectaire, qui
en ces derniers temps a brillé comme divin
serviteur du Christ ; il fait jaillir toutes sortes
de guérison à ceux qui chantent avec
foi : Gloire à Celui qui t'as glorifié
! Gloire à Celui qui fit des merveilles par
toi ! Gloire à Celui qui opère en tous,
par tes prières, le salut.
Samedi 11 novembre 2017 : St
Martin le Miséricordieux, évêque de Tours
Epître : Hb 7, 26-8, 2 ; Evangile : Jn 10,
9-16
Tropaire,
ton 1
Tu
es apparu comme un vaillant soldat du Christ, ô
Pontife Martin ; moine tu as affermis tes frères
par tes combats de vertu et ton ardente charité
; Evêque, tu illuminas ton peuple par la puissance
de tes actes et de tes paroles, comme par la force
de ta sagesse. Gloire au Christ qui t'a glorifié,
gloire à celui qui par toi fit des merveilles,
gloire à celui qui opère en tous, par
tes prières, le salut.
Kondakion,
ton 2
Clairon
de l'Esprit ayant fait retentir la parole de Dieu,
implanteur de la foi ayant déraciné
les hérésies, fidèle serviteur
de la divine Trinité, sublime pontife Martin,
devant le trône du Seigneur avec les anges en
tout temps, ne cesse pas d'intercéder en faveur
de nous tous.
Dimanche
12 novembre 2017
23è
dimanche après la Pentecôte, 8è après la Croix
Prokimenon
: Ma bouche dira la sagesse, et le murmure de mon
coeur, l'intelligence.
Verset
: Ecoutez ceci, tous les peuples, prêtez l'oreille,
tous les habitants de la terre.
Mardi
14 novembre 2017
Début
du jeûne de la Nativité selon la chair de notre Seigneur et
Sauveur Jésus-Christ
Saint
apôtre Philippe
Epître
: 1Co 4, 9-16 ; Jn 1, 43-51
Tropaire,
ton 3
L'univers
est en fête, l'Eglise exulte de joie, elle qui
fut illuminée grâce à toi ; couronnée
d'allégresse, elle célèbre festivement,
saint apôtre Philippe, ta mémoire sacrée
; car à tous tu as enseigné la foi en
Christ et tu as mené ta course évangélique
à bonne fin ; quant à nous qui élevons
avec confiance les mains vers Dieu, prie le de nous
accorder la grâce du salut. Commun des apôtres
Jeudi
16 novembre 2017 : St Evangéliste Matthieu
Epître
: 1Co 4, 9-16 ; Evangile : Mt 9, 9-13
Tropaire,
ton 3
De
tout coeur abandonnant ton office de publicain, tu as
suivi le Maître qui t'appelait, le Christ qui
se montrait sur terre aux hommes dans sa bonté,
et tu en fus l'apôtre choisi, annonçant
à haute voix la bonne nouvelle au monde entier
; c'est pourquoi nous vénérons ta mémoire
sacrée ; saint apôtre Matthieu, intercède
auprès du Dieu compatissant pour qu'à
nos âmes il accorde la grâce du salut.
Dimanche
19 novembre 2017 : 24è dimanche après la Pentecôte
Le
Temple très pur du Sauveur, la très
précieuse chambre nuptiale, la Vierge, le trésor
sacré de la gloire de Dieu est conduite en
ce jour dans la maison du Seigneur, portant avec elle
la grâce de l'Esprit divin. Les anges de Dieu
lui chantent : "Elle est le tabernacle céleste".
Vêpres
En
ce jour le temple spirituel de la sainte gloire du
Christ notre Dieu, la seule Vierge entre toutes bénie
est présentée au Temple de la Loi pour
habiter le Saint des Saints. Avec elle Joachim et
Anne se réjouissent en esprit et les vierges
en choeur aux accents des psaumes chantent au Seigneur
en l'honneur de la Mère de Dieu. Garde sous
ta protection ô Mère de Dieu et source
intarissable de lal Vie tous les chantres qui t'honorent
de leurs hymnes en ta vénérable Présentation
accorde-leur la couronne des vainqueurs.
Tropaire
Préfiguration
de la bienveillance de Dieu, annonce du salut des
hommes, aujourd'hui dans le Temple la Vierge se manifeste
aux yeux de tous et d'avance proclame le Christ au
monde entier. Chantons-lui nous aussi d'une voix forte
: "Réjouis-toi, qui accomplis le dessein
du Créateur.
HOMELIE
La
fête de l'Entrée au Temple de la Mère de Dieu nous
introduit dans ce mystère : avec Marie, le véritable
temple de Dieu entre dans le Temple de Jérusalem.
Ce destin, Marie l'assume intégralement par la profondeur
inégalée de sa foi. La foi de Marie est la force de
son âme. Marie est de tous les hommes et de toutes
les femmes celle qui a le plus risqué pour le Seigneur,
celle qui s'est engagée pour lui le plus entièrement.
Elle seule pouvait répondre à l'Ange : " Je suis la
servante du Seigneur. " Comme elle seule pouvait accompagner
jusqu'au Golgotha le Fils de Dieu dans le partage
de ses souffrances. Cette foi éclate dès son premier
âge. Elle est évidente sur les icônes de la fête de
la Présentation. Marie gravit les marches du Temple
sans hésiter. Elle marche droit devant elle, les yeux
fixés sur le grand prêtre, et au-delà, vers le Saint
des Saints, vers les anges qui l'attendent, vers Dieu
présent dans ses anges. Elle ne détourne pas la tête,
ni vers ses parents Anne et Joachim, ni vers tous
les siens restés en arrière. Sa détermination est
entière. Marie a choisi une fois pour toutes. Elle
sait qu'elle vient donner son cœur à Dieu. Toute sa
vie sera au service du Seigneur. Jamais elle ne reviendra
sur cette décision. Jamais sa fidélité ne se démentira.
Elle qui sera le trône de la Sagesse pourrait dire
avec celle-ci : " Le Seigneur m'a faite pour lui.
" Dès l'éveil de sa conscience Marie atteint la plénitude
de la foi et du don. Quelle leçon ! Car tous nous
sommes faits aussi pour Dieu seul. Mais avouons notre
manque de foi, notre faible détermination. Nous savons
bien ce que Dieu attend de nous : notre engagement,
notre participation à son amour comme à ses souffrances,
l'ouverture de nos cœurs à sa présence vivante. Mais
trop souvent nous ne pouvons répondre d'un coeur entier.
Nous manquons de courage pour rompre avec le monde
et avec nous-mêmes. La main sur la charrue, nous regardons
encore en arrière et nous cherchons les plus mauvaises
raisons pour éviter de répondre à l'attente du Seigneur.
Marie, elle, monte de degré en degré. Elle s'élève
vers le Seigneur, sans esprit de retour. Elle se livre
à l'amour de Dieu. Elle ne calcule pas. Elle n'est
pas prudente. Elle ne cherche pas la paix à tout prix.
Elle est celle qui offre tout et trouve la joie dans
l'offrande, le bonheur dans le sacrifice. Tout entière
sacrifiée, elle est tout entière sanctifiée. L'Esprit
Saint s'empare d'elle et ne l'abandonnera plus. Simplement
pour être entrée dans le Temple et ne l'avoir quitté
que pour devenir le vrai temple où Dieu viendra s'incarner
pour notre salut. Marie, outre qu'elle est pour toujours
la Mère de Dieu, la Mère du Sauveur, s'affirme ainsi
comme le maître de notre vie spirituelle. Au début
de l'Avent de Noël où nous nous trouvons, elle est
un signe et un exemple pour notre foi. Dès maintenant
il nous faut nous aussi choisir Dieu et Lui présenter
d'ores et déjà pour sa venue le temple de nos cœurs.
(Père René Dorenlot
in "Une saison en Orthodoxie" p.15-17 Ed
du Cerf Paris 1992)
Samedi
25 novembre 2017
Ste
mégalomartyre Catherine d'Alexandrie
de
la sainte : Epître : 1Th 2, 14-19 ;
Evangile : usage grec Lc 19, 12-28
usage
slave Lc 11, 23-26
Tropaire,
ton 4
De
tes vertus, comme rayons de soleil, tu as éclairé
les philosophes incroyants ; comme pleine lune, pour
qui s'avance de nuit, tu dissipas les ténèbres
de l'absence de foi ; la souveraine crut en Dieu grâce
à toi, et tu as confondu le tyran ; bienheureuse
Catherine, comme épouse choisie, avec amour
tu as rejoint, dans la chambre des cieux, le Christ,
ton époux resplendissant de beauté,
et tu as reçu royale couronne de sa main ;
puisqu'en sa présence avec les Anges tu te
tiens, intercède auprès de lui pour
les fidèles célébrant ta mémoire
sacrée.
Dimanche
26 novembre 2017
25è
dimanche après la Pentecôte, 10è après la Croix
Jeudi
30 novembre 2017 : St
apôtre André, le premier appelé
Epître
: 1Co 4, 9-16 ; Evangile : Jn 1, 35-51
Tropaire,
ton 4
Toi
qui des apôtres fus le premier appelé et
le propre frère de leur Coryphée, saint
André, intercède auprès du Maître
de l'univers pour qu'au monde il fasse don de la paix
et qu'à nos âmes il accorde la grâce
du salut.
Dimanche
3 décembre 2017
26è
dimanche après la Pentecôte, 11è après la Croix
St
Nicolas le thaumaturge, archevêque de Myre en Lycie
du
saint : Epître : Hb 13, 17-21 ; Evangile : Lc
6, 17-23
Tropaire,
ton 4
La
justice de tes oeuvres a fait de toi pour ton troupeau,
une règle de foi, un modèle de douceur,
un maître de tempérance ; c'est pourquoi
tu as obtenu par ton humilité l'exaltation
et par ta pauvreté la richesse. Père
saint, pontife Nicolas, prie le Christ notre Dieu
de sauver nos âmes.
Kondakion,
ton 3
A
Myre, saint évêque, tu t'es montré
comme le ministre du sacrifice divin ; car, accomplissant
l'Evangile du Christ, tu donnas ta vie pour tes brebis
et sauva les innocents de la mort ; dès lors
tu fus sanctifié, comme grand pontife de la
grâce de Dieu
Jeudi
7 décembre 2017 : St Ambroise de Milan
Epître
: Ga 5,26-6, 2 ; Evangile : Mt 11,
27-30
Dimanche
10 décembre 2017
27è
dimanche après la Pentecôte, 12è après la Croix
Ton
2 ; Matines : 5è Evangile
Epître
: Ep 6,10-17 ; Evangile : Lc 13,10-17
Mardi
12 décembre 2017
St
Spyridon le Thaumaturge, évêque de Trimythonte
à Chypre
Tropaire,
t.1
Du premier des conciles tu fus le champion
et le thaumaturge, Père théophore Spyridon
; tu as parlé avec une morte ensevelie, en
or tu as changé un serpent ; quand tu chantais
tes saintes oraisons, les Anges célébraient
avec toi, Pontife saint. Gloire à Celui qui
t'a glorifié, gloire à Celui qui t'a
couronné, gloire à Celui qui, par toi,
opère en tous la guérison.
Kondakion,
t.4
Ravi par l'amour du Christ, Pontife
saint, élevant aussi ton âme sur les
ailes de l'Esprit, tu atteignis par une pure contemplation
dans tes uvres la perfection et tu devins toi-même
l'autel pour implorer du Seigneur en faveur de nous
tous la divine clarté.
Dimanche
17 décembre 2017
28è
dimanche après la Pentecôte ; 13é après la Croix
Des ancêtres
Ton
3 ; Matines : 6ème évangile
Liturgie,
les Ancêtres : Cl 3,4-11 ; Lc 14,16-24.Tropaire
des Ancêtres, ton 2
Par
la foi tu as justifié tes Ancêtres, Seigneur,
par eux tu épousas d'avance l'Eglise des nations
; ils se trouvent comblés de gloire et de fierté
à cause de l'illustre fruit de leur lignée,
qui sans semence t'enfanta. Par leurs prières,
ô Christ notre Dieu, fais que nos âmes reçoivent
le salut.
Mercredi
20 décembre 2017
St
hiéromartyr Ignace le Théophore, évêque
d'Antioche
du
saint : Epître : Hb 4, 14-5, 6 ; Evangile
: Mc 9, 33-41
Kondakion,
ton 3
Le
splendide jour de tes brillants combats nous annonce
déjà la virginale naissance du Christ
; dans ta soif de savourer son amour, tu n'eus de
cesse d'être broyé par les fauves comme
froment ; c'est pourquoi, martyr Ignace, tu reçus
l'illustre nom de théophore.
Dimanche
24 décembre 2012
29è
dimanche après la Pentecôte, 14è après la Croix
Nativité
de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ
Liturgie
de St Jean Chrysostome
Epître
: Ga 4, 4-7 ; Evangile : Mt 2, 1-12
Kondakion
Aujourd'hui
la Vierge met au monde l'Eternel et la terre offre
une grotte à l'Inaccessible. Les anges et les
pasteurs le louent, et l'étoile avec les mages
s'avance. Car tu es né pour nous, petit enfant,
Dieu éternel.
Lucernaire
des vêpres de la fête
Venez,
réjouissons-nous dans le Seigneur en exposant
le mystère de ce jour. Le mur de séparation
est renversé, le glaive flamboyant est déposé,
les chérubins ne gardent plus l'arbre de vie,
et moi je participe aux délices du paradis
dont la désobéissance m'avait exclu.
Car l'Icône immuable du Père divin, l'empreinte
de son éternité, prend forme d'esclave
en naissant d'une Mère vierge, sans subir de
changement et le Dieu véritable demeure ce
qu'il était, assumant ce qui lui était
étranger par amour des hommes : l'humanité.
Aussi chantons à notre Dieu : Toi qui es né
de la Vierge, aie pitié de nous !
Tropaire
Par
ta Nativité, ô Christ notre Dieu sur
le monde s'est levée la lumière de la
véritable science. A sa clarté les savants
adorateurs des astres d'un astre ont appris à
t'adorer, Soleil de justice te découvrant comme
l'Orient venu d'en haut. Seigneur gloire à
toi !
La
naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ fut
commémorée liturgiquement tout d'abord
en Egypte, où on la célébrait la
nuit du 5 au 6 janvier. Dans la suite on en fit à
Rome une fête séparée du 6 janvier,
fixée au 25 décembre. Ce fut vers 354.
En Orient, saint Jean Chrysostome lui-même l'introduisit
d'abord à Antioche. Plus qu'à Rome Noël
fut, dès le début, une solennité
commémorative d'un fait historique. Plus tard,
le caractère populaire et poétique de
la fête orientale passa en Occident, où
elle devait prendre, surtout sous l'influence de saint
François d'Assise, une place fort importante
dans le folklore des pays latins.
-
CHANT A LA VIERGE
Magnifie,
mon âme, celle qui est plus vénérable
et plus glorieuse que les armées célestes.
Mystère étrange et inexplicable : la grotte
est un ciel, la Vierge un trône de Chérubins,
la crèche une demeure pour le contenir.
-
CHANT DE LA PETITE ENTRÉE À LA LITURGIE
Je
t'ai engendré dans mon sein avant l'étoile
du matin. Le Seigneur l'a juré et ne s'en repentira
pas : Tu es prêtre à jamais, selon l'ordre
de Melchisédech.
-
CHANT DE LA COMMUNION
Il
envoie la délivrance à son peuple. Il
déclare pour toujours son alliance. Alléluia.
-
LA LUMIERE DE NOEL
Ta
royauté, Christ-Dieu, est une royauté
éternelle,
Ta
domination s'étend à toutes les générations
;
Toi
qui t'es incarné par l'opération du Saint-Esprit
Et
qui t'es fait homme en naissant de Marie, la toujours-vierge
Ô
Christ-Dieu, lors de ton avènement, Tu as brillé
à nos yeux comme une lumière.
Lumière
de Lumière, éclat du Père,
Tu
combles de joie toute créature.
Tout
souffle te loue comme l'empreinte du Père.
Toi
qui es et qui as toujours été,
Toi
qui as manifesté ta divinité en naissant
de la Vierge,
Aie
pitié de nous.
(liturgie
vespérale, stichère de la psalmodie du
ps. 140)
Noël
à BYZANCE
Le
jour de la Nativité, les Byzantins, semble-t-il,
érigeaient une grotte dans chacune de leurs églises.
Puis ils y déposaient un matelas sur lequel ils
installaient un enfant qui était supposé
représenter le Christ. Théodore Balsamon
(12' s.) l'atteste bien lors de son explication du 83e
canon du Concile "in Trullo". Mais cette coutume
est plus ancienne encore puisque Saint Jean Chrysostome
en parle dans son sermon de Noël du 20 décembre
386: "J'attends avec impatience, dit-il, ce moment
où je me rendrai promptement dans chaque foyer
pour y trouver noire Maître couché dans
la crèche" !
Lors
des grandes fêtes on décorait à
Byzance les maisons et leurs portes d'entrée
; on lavait les rues de la Ville à grandes eaux.
Mais pour Noël, non seulement le gouverneur faisait
laver les rues, mais il commandait qu'elles soient décorées
de branches de romarin et de myrte, de même il
fallait dresser partout des colonnes toutes ornées
de fleurs de saison.
Pendant
les douze jours qui vont de la Nativité à
la Théophanie, les enfants allaient de maison
en maison, du matin jusque tard dans la nuit, chanter
les "kalandas" (vux formulés
sous forme de chants). Jean Tetzis (12e s.) en témoigne
tout en précisant que ces mêmes enfants
profitaient de l'occasion pour ajouter des couplets
élogieux à l'égard de leurs hôtes,
ce qui leur procurait un généreux pourboire.
Ajoutons encore que les adultes aussi s'adonnaient à
cette pratique en accompagnant les enfants avec leurs
instruments de musique.
Les
courses de chevaux, si prisées des Byzantins,
leur offraient de splendides spectacles. L'empereur
assistait en personne à cette grande manifestation.
Mais
le ton festif de ce jour glorieux était donné
avant tout par le Palais impérial: l'empereur
le quittait en grande pompe pour se rendre à
la Basilique de Sainte Sophie. Ce jour-là, nous
dit Constantin Porphyrogénète, le "basileus",
vêtu de son manteau royal et la couronne posée
sur la tête quittait ses appartements pour s'engager
sur le boulevard principal de la Ville, connu sous le
nom de "voie moyenne" ("mèssi
odos"), qui arrivait tout droit sur Sainte Sophie.
A six endroits différents de ce parcours, l'empereur
était accueilli par les représentants
des communes qui l'acclamaient en criant: "Is polla
èti, nombreuses, nombreuses, nombreuses années
; que Dieu accorde à ta sainte royauté
de longues années".
Une
fois arrivé à Sainte Sophie, l'empereur
laissait le maître des cérémonies
lui prendre la couronne et c'est ainsi, tête nue,
qu'il se dirigeait vers l'endroit où l'attendait
le Patriarche. Ensemble ils s'engageaient dans la nef
tandis que de partout, signale Kantakouzinos, s'élevait
une mélodie harmonieuse et magnifique. Puis le
"basileus" entrait dans le sanctuaire et de
là il allait dans une pièce spécialement
aménagée pour lui, le "mutatoire"
pour prendre un peu de repos avant de réapparaître
au moment du baiser de paix et de la communion. La Divine
Liturgie terminée, il regagnait son palais comme
il était venu, tandis que les mêmes honneurs
qu'à l'aller lui étaient rendus par les
mêmes délégués des diverses
Communes.
Il
convient de préciser qu'au milieu des chants
en grec on en trouvait aussi en latin qui disaient ceci:
"Il est né de la Vierge Marie et les mages
venus d'Orient se prosternent à ses pieds pour
l'adorer ! Que notre Christ Dieu conserve ta royauté
de longues années, ad multos annos !"
A
midi l'empereur offrait un déjeuner où
l'on invitait, avec les officiels et les hôtes
étrangers, douze pauvres de la Ville, lesquels
symbolisaient les Apôtres du Christ. Les gens
mangeaient couchés selon la coutume de cette
époque. Par moments ils se levaient pour porter
un toast à l'empereur tandis que les meilleurs
chantres et musiciens de Sainte Sophie entonnaient à
chaque fois le tropaire de Noël.
Par
respect pour ce jour sacré les empereurs byzantins
interdisaient que l'on capture qui que ce soit où
qu'on le mette en prison, peu importe son crime.
Phédon
KOUKOULES (d'après le livre "Vie des Byzantins
et Culture", t.Vl, Athènes 1957 -pp. 15
1-154)
HOMELIE
Plus
j'approfondis ce tropaire de Noël, plus je suis frappé
par l'image qu'il nous donne du Christ : Soleil de
justice ! Et plus encore je centre ma réflexion sur
les mots justice et charité. Il est vrai que l'Eglise
peut être mise au banc de l'accusation sur plusieurs
points à travers l'histoire. Mais il y a quand même
des données spécifiques à la vie de l'Eglise, et qui
font que l'Eglise est dans le monde. Je reprendrai
simplement l'idée de justice en l'éclairant à travers
saint Paul. Pour lui, la notion de justice est liée
à l'Incarnation et à la Résurrection : justice signifie
un nouvel état de vie... Notre spécificité de chrétiens,
c'est qu'en agissant dans le temps nous avons comme
base et comme critère la personne même du Christ.
Nous ne sommes pas utopistes, nous savons très bien
que nous ne changerons pas ce monde comme cela ; il
y a même un certain pessimisme évangélique qui apparaît
à travers notre action dans le monde. Mais notre action
ne se situe pas uniquement dans le temps ; et ceci
est une permanence qui appartient au christianisme.
C'est-à-dire que nous sommes dans le temps et en même
temps projetés dans un autre temps. Et dans cette
ligne-là, la charité signifie qu'aujourd'hui notre
responsabilité est pleinement engagée, que nous avons
à assumer les choses positives qui sont proposées
par l'humanité d'où qu'elles viennent, mais que ces
choses positives, nous devons toujours les éclairer
aussi par cette eschatologie du huitième jour, comme
on dit. C'est-à-dire par la réalité du Royaume à venir
et que nous nous devons de construire à partir de
ce monde qui est le nôtre. Et donc la charité, au
même titre que la justice, s'inscrit dans le contexte
du huitième jour; elle va au-delà de ce que l'humanité
peut proposer. Dans ce contexte de la charité, nous
savons qu'au jugement dernier Dieu nous demandera
dans quelle mesure nous avons été attentifs, justement,
à son amour, et à tout ce qu'Il a attendu de nous.
Ce qui m'inquiète pourtant quand il s'agit de charité
et de justice, c'est de voir que le chrétien ne sait
plus qui est l'homme ! Parce qu'en fin de compte,
s'il faut élaborer une théologie de l'homme, alors
je m'inquiète personnellement. Je me dis que nous
ne vivons plus la réalité de l'Évangile, qui est l'avènement
de la nouveauté, parce que justement l'Evangile dans
le cas présent est une violation de tout ce désordre
qui existait, qui va exister et qui existe. Et je
me demande à ce moment-là quel est le sens de l'Eucharistie
que je célèbre. Si je dois repenser le problème de
l'homme, je dis avec le PR Paul Evdokimov :" Le tragique
pour nous, c'est qu'aujourd'hui le Royaume est construit
par des gens qui ne croient plus en Dieu. Et que ceux
qui croient en Dieu ne construisent plus le Royaume.
" Puisse la naissance de l'Enfant Jésus nous accorder
de nous remettre enfin dans ce que nous devrions vraiment
être toujours par rapport à une action en faveur de
nos frères plus défavorisés. (in "Une saison
en Orthodoxie" p. 38-39, Ed. du Cerf Paris 1992)
Mgr
STEPHANOS, métropolite de Tallinn et de toute
l'Estonie
Mardi
26 décembre 2017
Synaxe
de la Très Sainte Mère de Dieu
Epître
: Hb 2, 11-18 ; Evangile : Mt 2, 13-23
C'est
une constante liturgique dans le rite byzantin : chaque
grande fête est préparée par une
avant fête et prolongée par une autre fête,
qui entretient avec la fête principale un lien
vital. C'est ainsi que le 9 septembre, le lendemain
de la fête de la Nativité de la Vierge,
l'Eglise célèbre la mémoire des
parents de Marie, Joachim et Anne ; le 26 mars, lendemain
de l'Annonciation, c'est la synaxe de l'archange Gabriel
; le 30 juin, lendemain de la fête des saints
Pierre et Paul, c'est la synaxe des douze saints, glorieux
et illustres apôtres. Le lendemain de Noël
est donc tout naturellement consacré à
la célébration de la Mère de l'enfant
de Bethléem.
" Synaxe " signifie réunion, ou assemblée
pour célébrer une fête. " Synaxe
de la Mère de Dieu " signifie donc tout
simplement fête à l'Eglise, avec célébration
de la divine Liturgie, de la très sainte Mère
de Dieu.
Les deux textes bibliques, que nous lisons aujourd'hui
au cours de la divine Liturgie, nous montrent qu'en
célébrant la Mère de Dieu l'Eglise
entend bien, en fait, prolonger la célébration
de la Nativité du Sauveur.
L'épître aux Hébreux nous entretient
de la communion dans la chair et le sang des hommes
que le Fils de Dieu a voulu assumer à Noël,
introduisant par là le thème essentiel
de cette épître, à savoir celui
du Christ grand prêtre. L'enfant de Bethléem,
parce qu'il est Dieu, participe à la chair et
au sang des hommes afin d'" affranchir ",
par sa Résurrection, gage de la résurrection
de tout homme qui croit en lui, " tous ceux qui,
leur vie entière, étaient tenus en esclavage
par la crainte de la mort ". Non seulement, en
ce 26 décembre, la sainte Eglise centre sa réflexion
et sa piété avant tout sur le Christ,
sur le fils de Marie qui est simultanément le
Fils de Dieu, mais elle ne sépare pas la fête
de Noël qu'elle vient de célébrer
de celle de Pâques vers laquelle désormais
elle ne va pas tarder à tourner Son regard liturgique.
En effet, nous dit l'épître aux Hébreux
si à Noël, le Fils unique du Père
céleste est " devenu en tout semblable à
ses frères " (en tout, bien sûr, hormis
le péché),
c'est " pour expier les péchés du
peuple ", c'est pour " venir en aide à
ceux qui sont éprouvés " en consentant
dans son amour fou de l'homme à " souffrir
par l'épreuve ".
Contemplons attentivement l'icône de Noël.
Elle préfigure celle de Pâques. Les profondeurs
mystérieuses de la terre qui, sur l'icône
de la Nativité, apparaissent dans la grotte de
Bethléem, nous parlent déjà du
tombeau de Joseph d'Arimathie. Le bain de l'Enfant-Dieu,
en bas de l'icône, nous parle déjà
du baptême de Jésus dans le Jourdain et
du baptême de sang en lequel Jésus de Nazareth
achèvera (lamentablement, à vues purement
humaines) son odyssée terrestre. Les langes du
divin nouveau-né, ce sont déjà
les linges mortuaires que le fils adoptif de Marie et
le coryphée des apôtres, en se penchant
sur la tombe vide, apercevront le premier jour de la
semaine du Renouveau et que reproduit l'icône
de la Résurrection.
Le tropaire pascal proclame que " par la mort "
le Christ ressuscité des morts " a vaincu
la mort ". Ce texte est déjà inscrit
en image dans l'icône de Noël qui nous montre
l'Enfant-Dieu emmailloté et totalement immobilisé
par ses liens. Or, hier, le jour de Noël, l'Eglise
a chanté : " Par ses langes, il délie
du lien du péché. " Et hier matin,
à l'office des matines, nous clamions : "
Lui qui tient les rênes des Puissances immaculées,
il est couché dans une crèche d'animaux
et il est emmailloté dans une loque ; mais il
délie les liens enchevêtrés de nos
péchés. " Et aux matines de ce 26
décembre l'Eglise s'écrie : " En
ce jour, par une étoile, Dieu amène les
mages à L'adorer en prédisant sa Résurrection
après trois jours par l'or, la myrrhe et l'encens.
" Dans les mages l'Eglise aperçoit la préfiguration
prophétique des femmes myrophores, des femmes
" porteuses d'aromates ", venues le dimanche
matin à la tombe pour embaumer le corps de leur
Maître. L'Eglise contemple le mystère pascal
dans celui de Noël. L'Agneau de Bethléem
est déjà un agneau immolé. Il est
déjà l'Agneau eucharistique. D'ailleurs,
au cours de l'office de la préparation des saints
dons, le prêtre place l'étoile de Bethléem
au-dessus de la patène sur laquelle il vient
de déposer l'Agneau eucharistique.
La Mère de Dieu ne doit jamais être isolée
de son divin Fils tel est bien le message de l'Eglise
en ce lendemain de Noël. C'est dans l'enfant de
Bethléem poursuivi par la haine d'Hérode,
c'est dans le " Nazaréen " annoncé
par les prophètes que l'Eglise " reconnaît
" Marie. Comme chacun de nous, Marie n'a de sens
et de destinée qu'à l'intérieur
du dessein de divinisation du Père, que révèle
le Fils, dans l'Esprit. Marie n'a aucun privilège
humain. Toute sa gloire est d'avoir été
visitée par l'Archange, d'avoir (dans l'amour
et la foi) consenti par une démarche toute personnelle
de liberté et d'espérance à devenir
la " localisation " par excellence de la théophanie,
de la manifestation de Dieu à l'humanité
et dans l'humanité. Le sein de la Vierge-Mère
de Dieu est le lieu sacré entre tous. Car si,
dans le buisson ardent et sur le Sinaï embrasé
la voix divine s'était fait entendre, ici c'est
la Parole même du Père, c'est son Verbe
subsistant, coéternel à Lui et de même
substance que Lui, qui demeure. Le sein de la Vierge
réalise au-delà de toute humaine espérance
les aspirations religieuses qui jadis s'exprimèrent
aussi bien dans le tabernacle mosaïque que dans
le temple salomonien. En venant dresser sa tente dans
le sein virginal d'une petite jeune fille de Galilée,
le Tout-Autre qu'aucune idole, aucun concept, aucun
rite, aucun temple ne sauraient ni saisir ni enfermer,
condescend jusqu'à l'homme.
Remarquons pour terminer qu'en nous faisant lire aujourd'hui,
dans le premier Évangile, les récits de
la fuite en Égypte, du massacre des Innocents,
du retour d'Égypte et de l'établissement
à Nazareth, l'Eglise concentre bien notre attention
sur ce que nous avons essayé de formuler : "
Prends l'enfant et sa mère ", dit par deux
fois à joseph l'Ange du Seigneur. L'enfant est
nommé avant la mère et la mère
n'est jamais séparée de l'enfant. D'autre
part, cette grande fête de Noël dont, à
juste titre, nous faisons une fête de douce intimité
familiale, de joie, de chaleur humaine, il ne faut point
nous dissimuler qu'elle contient en germe le Vendredi
saint : la venue en la chair pécheresse des hommes
du Seul-Sans-Péché provoque le massacre
des saints Innocents. Et l'Innocent par excellence,
dès lors qu'il devient homme, ne pourra connaître
la mort humaine (puisqu'il est venu pour cela : pour
tout connaître de nous hormis le péché)
que sous la forme de la mort violente et tragique. Il
est totalement impensable que le Fils de Dieu fait homme
puisse entrer dans la mort momifié par un cancer,
asphyxié par une insuffisance respiratoire ou
au terme d'une démence sénile. Ne faisons
pas de Noël une fête sentimentale et mièvre.
C'est une fête de très grande joie et toute
gonflée d'espérance mais parce que la
vie, en notre condition pécheresse et déchue,
ne peut jamais jaillir que de la mort, cette joie et
cette espérance doivent passer par la fournaise
ardente du Vendredi saint. Et la toute jeune maman qui
vient d'enfanter à Bethléem, un glaive
va lui transpercer le cur : " Siméon
les bénit et dit à Marie sa mère
: L'enfant que voici sera cause de chute et de relèvement
pour un grand nombre en Israël et deviendra un
signe qui sera contesté ; jusqu'en ton âme
passera le tranchant de l'épée. Ainsi
de bien des curs se dévoileront les pensées.
" Père André
Borrely in " Une saison en Orthodoxie " p.40-44,
Ed. du Cerf Paris 1992)
Mercredi
27 décembre 2017 : St
protomartyr et archidiacre Etienne
Fête
onomastique de Mgr Stephanos Métropolite de Tallinn
et de toute l'Estonie
Ton
4 ; Matines 7è Evangile
Epître
: Ga 1, 11-19 ; Evangile : Mt 2,
13-23
de
St Etienne : Epître : Ac 6, 8-7, 5, 46-60 ; Evangile
: Mt 21, 33-42
HOMELIE
La
fête de la Nativité du Seigneur, que nous
venons de célébrer, était tout
enveloppée d'une atmosphère de joie et
d'allégresse. «Voici que je vous annonce
une grande joie, qui sera celle de tout le peuple :
aujourd'hui vous est né un Sauveur, qui est le
Christ Seigneur, dans la ville de David» (Luc,
2,11), proclamaient les anges aux bergers. Cette joie
est la nôtre en ce temps de l'année liturgique.
Le
pressentiment de la Croix n'était cependant pas
absent de la fête de Noël : le dénuement
du Christ dans la crèche annonçait celui
du Calvaire, la grotte de Noël évoquait
déjà le sépulcre, et bientôt
la persécution d'Hérode et le massacre
des Innocents de Bethléem annoncera l'opposition
d'un autre Hérode, aux jours de la Passion. Mais
cette ombre de la Croix sur ce temps de Noël ne
doit pas ternir notre joie. Comme nous le redisons chaque
dimanche à l'office de l'Orthros, «c'est
par la Croix que la joie s'est répandue dans
le monde entier !»
Ce
lien inséparable de la Croix et de la joie du
Salut nous est rappelé par les deux fêtes
que nous célébrons presque aussitôt
après la Nativité du Seigneur : celle
des saints enfants de Bethléem, auxquels je viens
de faire allusion, et celle de saint Etienne, le premier
martyr, qui nous rassemble aujourd'hui.
L'Eglise
a voulu ainsi rapprocher de la naissance terrestre du
Christ la naissance au ciel d'Etienne, qui fut par excellence
le modèle du parfait disciple du Seigneur.
Cette
ressemblance d'Etienne avec le Christ, sa parfaite conformité
avec l'enseignement de l'Evangile, apparaît constamment
à travers le récit de son martyre, tel
qu'il nous est rapporté dans les Actes des Apôtres.
Ce qu'Etienne enseignait dans son discours, c'était
l'enseignement même de Jésus. Comme lui,
il déclarait caduc le Temple et la Loi de Moïse
parce que ce qu'ils préfiguraient avait reçu
dans le Christ son accomplissement. Comme Jésus,
Etienne fut conduit «hors de la ville» pour
être mis à mort. Comme Jésus, il
fut condamné sur la déposition de faux
témoins. Comme le maître avait été
traité, ainsi était traité le disciple.
Et, reprenant les paroles mêmes de son Maître,
Etienne pardonnait à ses bourreaux, tandis qu'il
lui remettait son esprit : «Seigneur, reçois
mon esprit... Seigneur, ne leur impute pas ce péché»
(Act. 7,59-60). Mais la passion d'Etienne est déjà
tout illuminée de la gloire de la Résurrection
: «Tout rempli de l'Esprit-Saint, nous disent
les Actes des Apôtres, il vit la gloire de Dieu
et Jésus debout à la droite de Dieu»
(Actes 7,55).
Toute
l'Eglise, dès les premiers siècles, a
considéré le martyre comme la perfection
la plus élevée à laquelle puisse
accéder un disciple du Christ. Saint Ignace le
Théophore, évêque d'Antioche, l'un
des plus glorieux martyrs de l'Eglise primitive, écrivait
aux chrétiens de Rome, alors qu'il allait être
livré aux bêtes dans l'amphithéâtre
: «C'est alors que je serai vraiment disciple
de Jésus-Christ, quand le monde ne verra même
plus mon corps. Implorez le Christ, pour que, par le
moyen des bêtes, je sois une victime offerte à
Dieu... C'est maintenant que je commence à être
un disciple... Il est bon pour moi de mourir pour m'unir
au Christ Jésus, plus que de régner sur
les extrémités de la terre. C'est lui
que je cherche, qui est mort pour nous ; lui que je
veux, qui est ressuscité pour nous. Mon enfantement
approche ... »
Ces paroles brillantes auraient pu se trouver sur les
lèvres d'Etienne, comme sur celles de tous les
martyrs, car c'est le même feu de l'Esprit-Saint
qui remplissait leur âme et les inspirait. Ces
saints martyrs ne faisaient que mettre en pratique,
jusque dans ses extrêmes conséquences,
le précepte du Christ : «Si quelqu'un veut
venir à ma suite, qu'il se renonce, qu'il prenne
sa croix et qu'il me suive» (Marc 8,34).
Mais
cet appel du Christ ne s'adressait pas seulement à
ceux de ses disciples qui auraient à affronter
la persécution et une mort sanglante pour lui
demeurer fidèles. Tout chrétien est appelé,
d'une manière ou d'une autre, à donner
sa vie pour le Christ. Les martyrs sont des modèles
pour chacun de nous.
Si
nous ne sommes pas appelés à verser notre
sang en une seule fois, nous devons chaque jour mourir
à notre égoïsme, à notre amour
de nos aises et de notre tranquillité, à
notre esprit de domination, afin d'avoir une attitude
d'humble amour et de service envers le prochain ; il
nous fait accepter dans la patience les contrariétés
et les épreuves qui nous viennent des autres
ou des événements, pardonner les offenses,
aimer ceux qui nous témoignent de l'hostilité
ou qui nous nuisent en quelque façon que ce soit.
S'efforcer de mettre tout cela en pratique pour suivre
le commandement du Christ, c'est véritablement
donner sa vie pour lui, et cela constitue un véritable
martyre quotidien.
Les
martyrs, cependant, savaient qu'ils n'étaient
pas seuls dans le combat. Ils n'étaient pas abandonnés
à leurs propres forces ; c'était le Christ
qui vivait en eux, qui combattait en eux contre toutes
les machinations du démon, qui les revêtait
de sa force. Nous lisons dans les Actes d'un martyr
des premiers siècles, saint Romain de Césarée,
que, «par l'extrême fermeté avec
laquelle il supportait les tortures, il faisait comprendre
à tous les assistants que la puissance divine
assiste tous ceux qui ont à souffrir pour la
piété, atténue leurs douleurs et
affermit leur courage».
Il
en sera de même pour nous dans le «combat
invisible» de notre martyre quotidien. Si nous
plaçons toute notre confiance dans le Christ,
et non dans nos propres forces, si nous prenons appui
sur lui par une prière fervente, la force de
son Saint-Esprit nous sera donnée. Chaque fois
que le Seigneur permettra que nous subissions une épreuve,
chaque fois que le combat contre nos tendances mauvaises
se fera plus âpre et plus difficile, il sera à
nos côtés pour nous réconforter,
pour soutenir notre volonté, pour combattre avec
nous. Nous pourrons dire avec le Psalmiste: «Même
si je marche au milieu des ombres de la mort, je ne
craindrai aucun mal, car tu es avec moi» (Psaume
22,4) ; «puisqu'il est à ma droite, je
ne chancellerai pas» (Ps 15,8).
Ainsi,
peu à peu, nous découvrirons nous aussi,
comme les saints martyrs, que la joie jaillit de la
Croix, que la Croix est déjà tout illuminée
de l'éclat de la Résurrection. Saint Etienne,
je l'ai rappelé tout à l'heure, vit au
moment de son martyre les cieux ouverts et Jésus
ressuscité à la droite de Dieu. Nous aussi,
à certains moments de notre vie, à mesure
que notre cur se purifiera, d'une manière
secrète, intime, nous percevrons cette présence
auprès de nous, en notre cur, du Seigneur
ressuscité, qui nous entoure de sa miséricorde
et de son amour, source d'une joie que nul ne pourra
nous enlever.
A
lui revient la gloire, dans les siècles des siècles.
+Archiprêtre
Panayiotis SEMIYATOS recteur de la cathédrale
orthodoxe grecque à Paris, vicaire général.
Jeudi
28 décembre 2017 : les 20 000 martyrs brûlés
à Nicomédie
Annonce,
Joseph, la bonne nouvelle à David, à l'ancêtre
de Dieu les merveilles dont tu fus le témoin
: sous tes yeux une Vierge a enfanté, avec les
Mages tu t'es prosterné, avec les pâtres
tu as rendu gloire au Seigneur et par l'Ange tu fus
averti. Prie le Christ notre Dieu de sauver nos âmes.
Vendredi
29 décembre 2017 : les
Saints Innocents
les
14 000 enfants innocents massacrés à Bethléem
sur l'ordre d'Hérode