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Dimanche
22 juin 2014 : 2è dimanche après la Pentecôte
Ton 1 ; Matines: 2è Evangile
du
jour : Epître : Ro 2,10-16 ; Evangile
:Mt 4,18-23
Mardi
24 juin 2014 : Nativité
de St Jean Baptiste
du
Précurseur : Epître : Ro 13, 12-14,4
; Evangile : Lc 1, 1-25, 57-68, 76, 80
du
jour : Epître :Ro 7,14-VIII,2 ; Evangile
:Mt 10,9-15.
Tropaire,
ton 4
Prophète
et Précurseur de la venue du Christ, * nous
ne pouvons te louer dignement, nous qui t'honorons
avec amour : * par ta glorieuse et vénérable
nativité * la stérilité d'une
mère et le mutisme d'un père ont cessé,
* tandis qu'est annoncée au monde l'incarnation
du Fils de Dieu.
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Nativité
de saint Jean-Baptiste le Précurseur
Homélie prononcée le 24 juin 2001 par
le P. André Borrely
recteur de la paroisse St Irénée de Marseille
(France)
Le
24 juin nous célébrons la fête de
la Nativité du Précurseur du Seigneur
Jean-Baptiste, qu'à une certaine époque,
dans l'Eglise latine, on a appelé la Noël
d'été. Je vous dirai tout à l'heure
pourquoi on a forgé cette expression pour désigner
la fête de la naissance du Précurseur.
Dans ma jeunesse, cette fête était très
populaire. Son caractère festif était
souligné par les feux de la Saint Jean illuminant,
dans la nuit, le sommet des collines. Dans le quartier
de Toulon où je suis né, le curé
du Sacré-Cur venait bénir le feu.
Maintenant il n'y a plus que la fête de la musique.
Si encore c'était du Mozart !
"
Advint un homme envoyé d'auprès de Dieu.
Il avait nom jean " (Jn 1,6), nous dit le prologue
du quatrième Evangile. Saint Jean-Baptiste est
le Précurseur immédiat du Messie, de l'Un
de la Trinité devenu l'un des hommes, il est
celui dont il est écrit : " voici : j'envoie
mon messager devant ta face, il aplanira ton chemin
" (Mc1, 2 ; c'est une citation de Mal 3, 1). Et,
en même temps, il résume tout ce qui est
derrière lui, toute l'odyssée religieuse
d'Israël. Jean-Baptiste vient pour rendre témoignage
: " Celui-ci vint pour témoigner de la Lumière,
pour que tous crussent par son entremise. Lui n'était
pas la Lumière, mais c'était pour témoigner
de la Lumière " (Jn1, 7-8), nous dit encore
le prologue du quatrième Evangile. Ainsi donc,
Jean-Baptiste est marqué dans ses limites. Il
a une vocation tout à fait hors du commun, que
signifie bien le nom qui, à sa naissance, lui
fut donné, nonobstant la désapprobation
de toute la parenté de son père Zacharie.
En effet, le nom de Jean signifie : " Yah "
c'est-à-dire le Seigneur " a fait grâce
". Le message du Précurseur est essentiellement
l'annonce à Israël de cet amour infini du
Père céleste pour tous les hommes par
l'entremise de son Fils unique-engendré devenu
lui-même l'un des hommes.
Jean
n'est pas le Messie. Il n'est pas l'Epoux. Il n'est
que " l'Ami de l'Epoux " (cf. Jn 3, 29), celui
qui marche en tête du cortège nuptial.
Unique est son rôle dans l'économie de
notre salut. Il est celui dont le Seigneur a pu dire
qu'" il ne s'est pas éveillé parmi
ceux qui sont nés de femmes de plus grand que
Jean le Baptiseur " (Mt 11, 11). Il est plus grand
qu'Elïe, qu'Isaïe, que Jérémie,
que David, que Moïse. Il est le Prophète
par excellence, au point de n'être plus qu'une
Voix de Dieu, car, étymologiquement, en grec,
bien avant de signifier celui qui prédit l'avenir,
le " pro-phète " est essentiellement
celui qui s'adresse aux hommes au nom de Dieu. Jean
n'a rien prédit, il est comme le doigt de Dieu,
il désigne le Messie d'Israël : " Voici
l'Agneau de Dieu " (Jn 1, 36). C'est par l'entremise
de Jean que les hommes ont eu accès à
la Lumière divine et incréée, sereine
et joyeuse du Père réverbérée
sur la face de son Fils devenu l'un des hommes. Jean-Baptiste
est le Témoin par excellence.
A
vrai dire, Jésus n'avait pas besoin du témoignage
de Jean, parce que, de toute éternité,
il possédait le témoignage de son Père.
Mais le témoignage du Père céleste,
pour être entendu des hommes, a eu besoin d'un
témoignage humain. Jean-Baptiste représente
cette médiation humaine dont Dieu, en son infinie
miséricorde, use envers nous pour nous mettre
sur le chemin du témoignage qu'il rend à
son Fils. Ce témoignage, il l'a rendu notamment
au baptême dans le Jourdain, et Jean fut alors
le témoin. Jean entendit la parole du Père
: " Celui-ci est mon Fils, l'Aimé ",
c'est-à-dire : l'unique Fils que j'ai engendré,
" en qui je me plais " (Mt 3,17) ! Lui seul
a entendu cette parole.
C'est
pourquoi il est un homme de premier plan, comme la Mère
de Dieu est, elle aussi, unique, par le fait qu'elle
seule a su comment naquit son Fils, sans le concours
d'un homme, qu'elle seule a pu rendre témoignage
de la conception virginale de son Fils. C'est la raison
pour laquelle, sur nos iconostases, les icônes
de la Mère de Dieu et du Précurseur se
trouvent obligatoirement à droite et à
gauche de celle du Seigneur, chacune inclinée
vers le Christ. Par cette disposition, l'Eglise entend
signifier que Marie et Jean sont les deux Témoins
par excellence sur lesquels repose notre foi, avant
tout autre témoignage humain, avant même
tout témoignage apostolique. Jean-Baptiste est
le témoin de la Lumière. Il n'est pas
lui-même la Lumière, mais c'est par son
entremise que tous les chrétiens croient que
Jésus de Nazareth est la Lumière du Père
venu illuminer les hommes.
Mais,
si privilégié qu'il soit, Jean est aussi
le dernier de toute une longue suite de témoins
qui vécurent sous l'Ancienne Alliance. Il est
l'ultime témoin de l'Ancien Testament. En sa
personne il ramasse la totalité du témoignage
d'Israël. Il se situe en même temps au sommet
de la première Alliance et à l'ouverture
de la nouvelle.
Et
j'en viens ainsi à vous expliquer le sens de
l'expression " Noël d'été ".
Par l'Evangile selon saint Luc, nous savons que Elisabeth,
la mère de Jean, avait six mois d'avance dans
la grossesse sur sa cousine Marie. La fête de
la nativité du Seigneur ayant été
fixée au 25 décembre, c'est-à-dire
aux alentours du solstice d'hiver, la fête de
la nativité du Précurseur le fut six mois
plus tôt, le 24 juin, aux alentours du solstice
d'été. Aux alentours, car les connaissances
astronomiques des hommes de cette époque manquaient
de précision, ce qui ne nuit en rien au symbolisme.
Et
le symbolisme est le suivant. Jean est censé
naître au moment où les jours sont les
plus longs, c'est-à-dire, en réalité,
au moment où ils commencent à décroître.
Et Jésus est censé naître au moment
où les jours sont les plus courts, c'est-à-dire
lorsqu'ils recommencent à croître. En disposant
ainsi les deux fêtes dans l'année liturgique,
l'Eglise a voulu commenter l'admirable phrase de Jean
parlant de Jésus son cousin : Lui doit croître
et moi diminuer. Jean n'est le plus grand que parce
qu'il a consenti à être le plus petit:
il meurt avant la fondation de ce que nous appelons
désormais le christianisme, avant la Transfiguration,
avant les miracles opérés par Jésus,
avant l'institution de l'eucharistie, le soir du Jeudi
saint, avant le grand Vendredi, avant Pâques,
avant la Pentecôte. C'est pourquoi je dois citer
en entier la parole du Seigneur à son sujet dont
je n'ai cité jusqu'ici que la première
partie : " Amen, je vous dis : il ne s est pas
éveillé parmi ceux qui sont nés
de femmes de plus grand que Jean le Baptiseur. Mais
le plus petit, dans le Royaume des deux, est plus grand
que lui° (Mt 11, 11).
Cet homme doit être notre modèle. Il est
celui qui éprouve de la joie à s'effacer,
celui qui exulte de disparaître. Nous avons à
l'imiter, tous autant que nous sommes. Il nous enseigne
silencieusement qu'aimer Dieu et les autres hommes,
c'est mourir, comme le grain qu'on enterre afin qu'un
jour, comme dit le poète, les fruits puissent
passer la promesse des fleurs. Qu'il soit conjugal,
parental, amical, pastoral, communautaire, l'amour n'est
vrai que s'il est consentement, dans la mort à
soi-même, à ce que l'autre soit lui-même,
qu'il existe dans son altérité, avec ses
déterminations, à son rythme, en fonction
de sa liberté, même mal employée.
Jean-Baptiste nous dit que notre amour et de Dieu et
des hommes doit être un amour essentiellement
sacrificiel. Il nous dit que, si nous exerçons
une autorité, quelle qu'elle soit, elle doit
toujours apparaître comme au service de la liberté
qu'elle a pour mission d'éduquer, donc de développer,
de susciter et en premier lieu de respecter. C'est pourquoi,
je vous ai déjà dit plusieurs fois que
nous devons nous représenter l'Eglise comme le
lieu où l'évêque est le serviteur
du prêtre, le prêtre le serviteur du diacre,
le serviteur des laïcs, et les laïcs les serviteurs
de Dieu et les uns des autres. Si en te parlant je me
rends compte que mes paroles te demeurent incomprises,
voire incompréhensibles, qu'elles glissent sur
toi sans pénétrer en toi, je n'espérerai
pas te faire comprendre par des démonstrations,
par des preuves intellectuelles, des raisonnements,
des explications, ce qui ne se peut comprendre que par
l'expérience, c'est-à-dire par l'exercice
de la liberté personnelle. Tu ne comprends pas
? Tu ne veux pas comprendre ? Tu ne peux pas encore
comprendre ? Je me tairai donc, sans chercher vainement
à te contraindre par ma dialectique rationnelle.
Il était bien le lointain mais très fidèle
disciple de saint Jean-Baptiste, cet archimandrite du
Mont Athos, Missaël, mort le 22 janvier 1940, qui,
si un moine résistait si peu que ce fût
à une directive qu'il donnait, avait coutume
de répondre, sans tenir compte de sa fonction
d'higoumène, sans se référer à
sa dignité d'archimandrite : " Eh bien,
fais comme tu veux ". Et il ne répétait
plus ce qu'il avait dit une fois pour toutes. L'amour
sacrificiel inspire le silence devant la liberté
de l'autre, si peu qu'elle rencontre de l'opposition.
Jean-Baptiste m'enseigne par sa vie que je dois aimer
en acceptant que celui ou celle que j'aime soit lui
ou elle et non pas moi, qu'il ou elle soit et fasse
ce que je ne voudrais pas, qu'il ou elle ne soit pas
et ne fasse pas ce que je voudrais. S'agissant, tout
d'abord du Seigneur, et ensuite de tous nos frères,
nous devons vraiment faire nôtre l'admirable phrase
de Jean le Baptiste : " Il faut que lui grandisse
et que moi je décroisse " (Jn 3, 30).
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Dimanche
29 juin 2014 : 3è dimanche après la Pentecôte
Saints,
glorieux et illustres apôtres Pierre et Paul
Ton 2 ; Matines : 3è Evangile
Epître : 2Co 11, 21-12,9 ; Evangile :
Mt 16, 13-19
Tropaire
ton 4
Princes
des Apôtres divins * et docteurs de l'univers,
* intercédez auprès du Maître
universel * pour qu'au monde il fasse don de la paix
* et qu'à nos âmes il accorde la grâce
du salut.
Vêpres
des saints Pierre et Paul
Pierre,
coryphée des apôtres glorieux * toi la
pierre de la foi * et Paul, orateur et luminaire des
saintes Églises de Dieu * devant le trône
divin * intercédez auprès du Christ
en faveur de nous tous. Saints disciples de Dieu *
initiés et docteurs * princes des apôtres,
Pierre et Paul * intercédez auprès du
Créateur de l'univers * le Seigneur de gloire,
en notre faveur.
De quelles hymnes fleuries * célébrerons-nous
Pierre et Paul ? * Sur les ailes de la théologie
* ils ont gagné les confins de l'univers *
et se sont élevés jusqu'au ciel ; *
à l'Évangile de justice ils ont servi
de mains * leurs pieds ont cheminé * pour annoncer
la parole de vérité ; * ils sont les
fleuves de la Sagesse et les bras de la croix ; *
par eux le Christ a brisé l'orgueil du démon,
* nous accordant la grâce du salut.
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Quand
nous lisons les épîtres que saint Pierre
et saint Paul nous ont laissées, ainsi que les
textes que nous ont conservés les diverses traditions
concernant leurs vies, leurs missions et leur martyr
à Rome, alors nous comprenons les sentiments
de profonde gratitude avec lesquels l'Eglise tout entière,
en Orient et en Occident, honore leur mémoire
chaque année en ce jour.
Elle honore le premier comme prince des apôtres
et le second comme celui qui travailla, peina et oeuvra
le plus afin que les peuples issus de la gentilité
viennent au Christ et à la vraie foi.
A travers toute l'histoire de l'Eglise, attestés
aussi dans l'iconographie et l'architecture des églises
anciennes, ces deux coryphées des apôtres
ont toujours été considérés
comme les deux
piliers principaux qui soutiennent l'Eglise. Elle remercie
le Seigneur Jésus-Christ pour cela : " Tu
as donné, Seigneur, à Ton Église,
comme pilier
la fermeté de Pierre ainsi
que la sagesse de Paul. Par leur commune doctrine.,
Tu chasses l'erreur de ceux qui nient Dieu. Conduits
par les deux ensemble, nous te chantons, ô Christ
tout-puissant, sauveur de nos âmes. "
Mais en évoquant l'exemple de leurs vies personnelles,
l'Eglise remercie le Christ encore une fois, car en
Pierre et en Paul, nous avons des exemples classiques
de ce que peut faire dans la vie d'un homme la "
métanoia ", la repentance.
" Tu nous as donné comme exemple du retour
des pécheurs, Tes deux Apôtres, ô
Seigneur. L'un t'avait renié au moment de Ta
Passion, mais il s'est amèrement repenti. L'autre
s'était opposé à Ta prédication,
et fut un persécuteur. Mais Tu as rendu, malgré
tout cela, possible qu'ils fussent les deux premiers
de la communauté de Tes amis, ô Jésus,
Sauveur de nos âmes. "
En vérité, ils sont des exemples vivants
et toujours actuels de la " métanoïa
", du sincère et profond retour au Christ.
Combien de nous, baptisés, ne nous reconnaissons-nous
pas dans l'attitude de saint Pierre ? Nous renions Jésus-Christ
presque à chaque instant de notre journée.
Dans notre attitude vis-à-vis de notre prochain,
dans nos paroles, dans nos regards, c'est comme si nous
disions : je ne le connais pas, Jésus-Christ
? Connais pas !
Et d'un autre côté, combien ne se comportent-ils
pas comme le persécuteur Paul ? Celui qui fut
Saül, en ce temps-là. " J'avais vraiment
cru devoir combattre par tous les moyens le nom de Jésus
le Nazaréen, persécutant les chrétiens
et les faisant blasphémer ! "
Mais l'amour de Jésus-Christ est plus grand que
tout et dépasse tout. Je suis certain que si
Judas s'était repenti comme Pierre et Paul, il
serait lui aussi maintenant au nombre des apôtres.
Jésus attend de chacun de nous cette confession
de saint Pierre : " Oui, Seigneur, tu sais que
je t'aime ". Et nous prions pour que ceux qui résistent
à la Parole de Dieu soient visités par
la grâce du Ressuscité et qu'ils fassent
connaissance avec lui.
Que le Seigneur, dans son immense amour pour les hommes,
nous conduise en ce jour sur le chemin du repentir,
à sa rencontre, comme Il l'a fait pour ses deux
glorieux apôtres, Pierre et Paul. Amen.
P. Andreas Fyrillas in "
Une saison en Orthodoxie " Ed Cerf. Paris, 1992
; p :180-181 |

Lundi
30 juin 2014
synaxe
des 12 saints, glorieux et illustres apôtres
Epître
: 1Co 4, 9-15 ;
Evangile
: (usage grec) Mt 9, 36-10, 8 :
(usage
russe) Mc 3, 13-19
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Tropaire,
ton 3
Les
Apôtres avec les flots du Verbe Dieu, * ont
irrigué la terre entièrement * et baptisé
l'ensemble des croyants * au nom de l'indivise Trinité
; * par leur message ils nous ont tous illuminés,
* comme les rayons de l'immortelle clarté.
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Samedi
5 juillet 2014
St
Athanase du Mont Athos et Invention des reliques de St Serge
de Radonège
Liturgie
Epître : Ga 5, 22-6, 2 ; Evangile : Lc 6, 17-23

St
Athanase de l'Athos
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St
Serge de Radonège
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Dimanche
6 juillet 2014 :
4ème dimanche après le Pentecôte
Ton
3 ; Matines : 4ème Evangile
Epître
: Ro 6, 18-23 ; Evangile : Mt 8, 5-13

Mardi
8 juillet 2014 : St Mégalomartyr
Procope de Césarée
Epître
: Ro 15, 7-16 ; Evangile Mt 12, 38-45

Dimanche
13 juillet 2014 : 5è dimanche après la Pentecôte
Des
Pères des 6 premiers conciles oecuméniques
Ton
4 ; Matines : 5è Evangile
des
Pères : Epître : Hb 13, 7-16 ; Evangile :
Jn 17, 1-13
Dimanche
20 juillet 2014 : 6ème dimanche après la Pentecôte
Ton
6 ; Matines : 7è Evangile
du jour : Epître
: Ro 12,6-14 ; Evangile : Mt 9,1-8
St
et glorieux prophète Elie le Thesbite

Elie : Epître
: Jc 5, 10-20 ; Evangile : Lc 4, 22-30

Mardi
22 juillet 2014
Ste
Marie-Madeleine, myrophore et égale aux apôtres
Epître
: 1Co 9, 2-12 ; Evangile : Jn 20, 11-18


Vendredi
25 juillet 2014 : Dormition
de Ste Anne, Mère de la Mère de Dieu
Epître
: Ga 4, 22-31 ; Evangile : Lc 8, 16-21


Dimanche
27 juillet 2014 : 7è
dimanche après la Pentecôte
Ton
6 ; Matines : 7è Evangile
Epître
: Ro
15,
1-7 ; Evangile : Mt
9,
27-35
St mégalomartyr
et médecin Pantéléimon
Epître : 2Tim 2, 1-10 ; Evangile : Jn 15,
17-16, 2


Vendredi
1er août 2014
Début
du jeûne de la Dormition de la Très Sainte Mère
de Dieu et toujours Vierge Marie
Procession
de la Ste Croix
Epître
: 1Co 1, 18-24 ; Evangile : Jn 19, 6-11, 13-20,
25-28, 30-35
Seigneur,
sauve Ton peuple et bénis Ton héritage.
Accorde à Ta sainte Eglise la victoire sur
les ennemis et sauve Ton peuple par Ta Croix.
(Tropaire de la Croix, ton
1)
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Dimanche
3 août 2014 : 8è dimanche après la Pentecôte
Ton
7 ; Matines : 8è Evangile
Epître
: 1 Co 1, 10-18 ; Evangile : Mt 14,
14-22

Mercredi
6 août 2014
Transfiguration
de Notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ
Epître
: 2P 1, 10-19 ; Evangile : Mt 17, 1-9
Au
cours de sa vie terrestre, Jésus, nous le savons,
fit beaucoup de miracles. Il en fit sur la nature (
lorsque par exemple il apaisa le lac de Tibériade
). Il en fit sur les hommes ( que de malades guéris
! ). Il en fit aussi sur Lui-même en se transfigurant
sur la Montagne devant ses disciples : " soudain,
nous disent les évangélistes, son visage
fut aussi brillant que le soleil et ses vêtements
devinrent aussi blancs que la lumière ".
Nous savons aussi qu'il prit avec lui Pierre, Jean et
Jacques. Pierre parce qu'il aima beaucoup le Christ
; Jean parce qu'Il l'aimait beaucoup ; Jacques parce
qu'il allait boire au même calice de la mort que
le Seigneur. Il y avait aussi avec eux Moïse et
Elie pour que tout doute à son sujet soit levé
auprès des juifs qui avaient tendance à
L'assimiler à Élie ou à Jérémie
les prophètes. Il fallait que chacun puisse faire
la différence : le Christ est le vrai Maître
et les prophètes des serviteurs seulement. Et
puis il fallait aussi que les juifs sachent qu'Il a
tout pouvoir sur la vie et la mort.
C'est pourquoi il y avait Moïse, qui rappelait
par sa présence ceux qui déjà étaient
morts et Elie, qui restait toujours vivant dans la mémoire
des juifs.
Quant à la date de cette fête, fixée
par l'Eglise au 6 août, ce n'est pas sans raison
non plus.
Saint Nicodème l'Hagiorite, ainsi qu'Eusèbe
de Césarée et beaucoup d'autres sont convaincus
que la Transfiguration eut lieu au mois de février,
quarante jours avant la Passion. Mais fêter la
Transfiguration en février, c'est tomber dans
le temps du Grand Carême : selon les Pères
de l'Église, la célébrer en ce
mois ternirait son caractère grandement festif.
Il fallait donc la déplacer et pas à n'importe
quelle date. Et puisqu'elle précède la
Crucifixion, on la plaça au 6 août, c'est
à dire exactement quarante jours avant la vénération
de la Croix ( 14 septembre ). Ainsi, la lumière
de la Transfiguration ne vient pas pour nous couvrir
de gloire mais pour nous jeter dans le feu divin à
cause de nos péchés, à cause de
notre arrogance et à cause de notre hypocrisie
qui veut nous convaincre que nous sommes des "
vrais porteurs " de lumière.
Quant à la lumière qui jaillit du visage
du Christ au Mont Thabor, ce ne fut " qu'un coin
du voile qui fut levé ", car jamais les
Apôtres n'auraient pu supporter la lumière
divine incréée : elle les aurait aveuglés
; ils n'auraient jamais pu résister à
elle, car Dieu dans son essence est inaccessible. Il
ne peut être participable que dans ses énergies
et c'est de cela que firent l'expérience les
Apôtres comme c'est le cas de tous nos saints.
Les Apôtres ont vu cette lumière d'abord
avec les yeux de l'âme. Comme eux nous sommes
aussi appelés à voir ce que nous ne pouvons
pas voir sans la force de la lumière divine en
nos curs. Autrement dit, il se fit un changement
dans le cur des Apôtres et c'est pour cela
qu'ils virent le Changement, la Transfiguration du visage
divin de Jésus.
Pour mieux saisir le sens de la fête, nous proposons
à votre attention deux de nos beaux textes liturgiques
qui donnent le sens de la fête ainsi qu'une belle
méditation d'Elisabeth Behr-Sigel, théologienne
orthodoxe vivant en France. |

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Tropaire,
ton 7
Tu t'es tranfiguré sur
la montagne, ô Christ notre Dieu, laissant tes
disciples contempler ta gloire autant qu'ils le pouvaient
: fais briller aussi sur les pécheurs que nous
sommes ton éternelle clarté, par les
prières de la Mère de Dieu, source de
lumière, gloire à toi.
Kondakion,
ton 7
Transfiguré
sur la Montagne, Christ notre Dieu, tu as révélé
à tes disciples ta gloire, autant qu'ils la
pouvaient supporter. Sur nous aussi les pécheurs,
fais briller ta lumière éternelle. Par
l'intercession de la Mère de Dieu, toi qui
donnes la Lumière, gloire à toi.
Texte
liturgique
Prévoyant
que dans la chair tu viendrais par l'Esprit vers les
hommes en Fils unique, David l'ancêtre divin
appelait de loin la création à la joie
et prophétisait que le Thabor et l'Hermon se
réjouiraient en ton nom. Car Sauveur tu es
allé sur la montagne avec tes disciples. Tu
t'es transfiguré. Tu as rendu le flamboiement
de la lumière à la nature autrefois
obscurcie en Adam et tu l'as transformée dans
la Gloire et la splendeur de la Divinité. Nous
te chantons : Créateur de l'univers, gloire
à toi.
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Méditation
(1)
Dans la plénitude solaire de l'été,
la fête de la Transfiguration célèbre
la lumière de l'Amour trinitaire rayonnant de
l'humanité de Jésus, et donc purifiant
et illuminant l'humanité enténébrée
d'Adam, notre quotidienne humanité.
La lumière du Thabor anticipe celle de la Résurrection
et de la Parousie, en elle s'annonce la délivrance
de la création tout entière, de sorte
que " toute beauté naturelle ou humaine
apparaît comme la frange de la beauté même
du Christ " (2). " Tu as sanctifié
l'univers par Ta lumière ", dit la liturgie
byzantine, et les fidèles, en Orient, apportent
alors dans les églises, pour qu'ils y soient
bénis, les fruits de l'été.
De part et d'autres de Jésus, Moïse et Élie,
la loi et les prophètes, les révélations
annonciatrices du Sinaï et de l'Horeb. Désormais
cependant, l'homme peut voir la gloire de Dieu, car
elle rayonne d'un visage humain qui " resplendit
comme le soleil " sans que son humanité
soit consumée.
Gloire du Dieu fait homme et donc gloire de l'homme,
beauté de l'image divine restaurée en
Jésus, et par lui, en espérance, dans
tous les hommes. Pour les moines " silencieux "
( hésychastes ) de l'Orient, l'ascension mystique,
qui exige un arrachement violent à ce monde (
mais finit par l'assumer dans la prière ) culmine
à la vision de la " lumière thaborique
". On ne saurait oublier pour autant qu'avec les
vêtements du Christ c'est toute la culture humaine
qu'atteint la lumière divine. L'humble vêtement
tissé de main de femme se change en lumineux
habit de noces. Mais ce sont Noces de l'Agneau immolé
: la Transfiguration est inséparable de la Croix.
Quand la nuée lumineuse eut disparu, les disciples
" ne virent plus que Jésus seul ".
Si nous savons déceler " Jésus seul
" en chacun de ceux que Dieu met sur notre chemin,
Jésus " en agonie jusqu'à la fin
du monde " et pourtant ressuscité, la lumière
de la Transfiguration ne cessera de sourdre dans notre
vie quotidienne. " C'est dans la lumière
de ta Face, Seigneur, que nous marcherons dans les siècles
" ( Chant de la communion ).
Elisabeth
BEHR-SIGEL
1.
Célébrer Dieu. Univers-Media Paris 1980,
pp. 158-159.
2. Un Moine de l'Église d'Orient. L'An de Grâce
du Seigneur. |

Dimanche
10 août 2014 : 9è
dimanche après la Pentecôte
Ton
8; Matines : 9è Evangile
Du
jour : Epître : 1Co 3, 9-17 ; Evangile : Mt 14,
22-34

Vendredi
15 août 2014
Dormition
de la Très Sainte Mère de Dieu et toujours Vierge
Marie
Epître : Ph 2, 5-11 ; Evangile : Lc 10,
38-42, 11, 27-28
Tropaire
de la Dormition, ton 1
Dans
ton enfantement tu as gardé la virginité,
* dans ta dormition tu n'as pas quitté le monde,
ô Mère de Dieu : * tu as rejoint la Source
de la vie, * toi qui conçus le Dieu vivant *
et qui de la mort délivres nos âmes par
tes prières.
Kondakion,
(ton 4)
Tombeau
et mort furent impuissants à retenir la Mère
de Dieu, toujours vigilante dans ses intercessions,
notre espérance inébranlable par sa protection.
Car comme elle est la mère de la Vie, il l'a
tranférée à la vie, celui qui a
habité son sein toujours vierge. |
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C'est
la dernière grande fête de l'année
ecclésiastique. On sait que le cycle du temps
de l'Eglise, tout en étant situé dans
l'année civile, ne coïncide pas avec celle-ci.
Il a son rythme propre, qui est celui de ses propres
dates majeures et de sa prière, c'est-à-dire
le cycle liturgique. Celui-ci va du 1er septembre au
31 août. Et l'Eglise célèbre la
naissance de la Vierge en septembre et son Assomption
en août. Ainsi, la division annuelle du temps
ecclésial s'ouvre et s'achève par Marie,
la Mère de Dieu.
Pourquoi
cela ? Parce que l'Eglise voit dans la Mère de
Dieu celle qu'elle appelle " l'Épouse non
épousée ", à savoir : sa propre
figure, son propre symbole. En effet, Dieu s'est fait
homme en s'incarnant de Marie par la puissance de l'Esprit
Saint. Elle a accepté l'annonce que lui faisait
l'archange Gabriel et, par sa libre détermination,
elle a fait naître son Fils, le Fils de Dieu,
dans son corps. Or, selon la définition célèbre
de saint Paul, l'Eglise est le Corps du Christ, tant
le " corps mystique " que le corps physique.
Et chacun des membres de l'Eglise est membre de ce corps
du Christ. En outre, toujours selon saint Paul et l'enseignement
traditionnel, les membres de l'Eglise et l'ensemble
de celle-ci sont le Temple du Saint Esprit. Dès
l'Annonciation, par sa conception, la Mère de
Dieu est le réceptacle de l'Esprit et sa chair
est celle de son Fils. Aussi est-il naturel qu'elle
représente exactement l'Eglise. Et, en célébrant
les fêtes de la Mère de Dieu, l'Eglise
célèbre sa propre destinée, comme
Corps du Christ et Temple du Saint Esprit. Par sa Nativité,
puis par son Annonciation, la Mère de Dieu est
au début de l'histoire chrétienne de l'humanité,
de son histoire ecclésiale, ou de ce que la
théologie
appelle " l'économie du salut ".Par
sa Dormition, la Mère de Dieu est à la
fin de cette histoire, comme le marque le cycle liturgique.
Et quand nous disons fin, nous l'entendons au sens fort
comme but et finalité. En effet, la mort et l'Assomption
de la Mère de Dieu constituent l'exemple éclatant
de la gloire promise par Dieu à ses enfants et
vécue au delà de la mort dans la vie éternelle.
Les
offices de cette fête vont offrir l'image grandiose
de cet événement final, dans le sens que
nous avons dit, et qui est le modèle de la mort
pour tout chrétien. Dans la mort et l'assomption
de Marie, le Seigneur confirme la victoire qu'il a remportée
sur " le dernier ennemi " du genre humain,
en exaltant sa Mère aussitôt. Les offices
de la Dormition auront donc surtout un accent résurrectionnel.
Ils présenteront aussi une image de la transfiguration,
en chantant celle qu'ils appellent " la Mère
de la Lumière ", c'est à dire le
Christ, qui entre dans une gloire qui surpasse celle
des puissances incorporelles et célestes. Or
la résurrection et la transfiguration sont comme
les deux clés du christianisme : conséquences
de l'incarnation du Verbe de Dieu, elles sont les oeuvres
les plus prophétiques et finales de Dieu envers
les hommes. Aussi pouvons nous dire que par sa Dormition
(ou Assomption), la Mère de Dieu réalise
la fin de l'économie du salut.
C'est
pourquoi les tons de la tristesse qui accompagnent naturellement
la Dormition sont atténués par rapport
au ton fondamental de la joie qu'elle apporte. Il en
va de même dans l'office orthodoxe des funérailles
: les chants funèbres le cèdent aux hymnes
et aux prières qui invoquent " le repos
parmi les saints " et la résurrection. Il
y a le fait de la mort, mais il y a aussitôt le
fait des retrouvailles avec Dieu. Cela n'est pas rapporté
par l'Ecriture, mais la Tradition l'a rendu tout à
fait réel dans la conscience de l'Eglise. Marie,
qui est femme et qui meurt sur terre comme tous les
humains, rejoint au ciel Dieu, qui est son Fils. Elle
est la représentante de l'humanité. Celle
qui est traditionnellement appelée " la
Nouvelle Ève " retrouve le Nouvel Adam,
auquel elle a donné sa chair pour que naisse
la race de ceux qui peuvent faire vivre le Christ en
eux et qui sont les enfants adoptés de Dieu.
L'Eglise
a fêté les grandes étapes de la
vie de la Mère de Dieu : sa naissance, sa présentation
au Temple, son Annonciation, la nativité de son
Fils. Elle a commémoré sa présence
à la crucifixion et, après la résurrection,
à l'Ascension et à la Pentecôte.
Elle va commémorer maintenant son passage pascal
de la mort à la vie, son entrée triomphale
dans le Royaume, auprès du Seigneur qui est de
sa chair (et qui porte donc aussi la nôtre) et
qui l'attend là depuis son Ascension.
C'est
de même que l'Eglise honore et prie les saints,
dont la Mère de Dieu est le modèle. Les
saints sont vénérés le jour de
leur comparution devant le Seigneur, c'est à
dire de leur mort, le jour où ils passent du
temps à l'éternité et où,
comme dit la liturgie, ils " se présentent
" devant le Créateur et le Sauveur, afin
d'y continuer en puissance leur action de prière
et d'intercession auprès de Dieu pour leurs frères
vivants et défunts, et pour tout le créé.
L'on peut donc dire qu'après l'Incarnation, la
Transfiguration et la Résurrection du Christ,
la Dormition de sa Mère fonde la sainteté
humaine et la vénération des saints, parce
qu'elle contribue à montrer dans les faits de
l'Eglise comment le divin s'empare du créé
par l'illumination spirituelle.
On
sait que les fêtes mariales sont fondées
sur la Tradition (sauf, évidemment, l'Annonciation).
On trouve néanmoins un récit de la Dormition
dans les apocryphes grecs et syriaques, et une allusion
probable chez un auteur de la fin du Ile siècle.
En tout cas, la fête est attestée dès
la fin du 4e siècle et elle est amplement traitée
du 7e au 8e siècle par des Pères comme
saint André de Crète et saint Jean Damascène.
Ce dernier, dans des homélies célèbres
qu'il a prononcées aux lieux mêmes où
Marie avait vécu et où elle était
décédée, nous a décrit "
autant que faire se peut, dit il, les merveilles qui
se sont accomplies à l'égard de la sainte
Mère de Dieu ", selon la tradition de l'Eglise
de Jérusalem. La substance et parfois des phrases
entières de nos hymnes liturgiques sont tirées
de ces homélies. Aussi allons nous suivre saint
Jean Damascène pour exposer les principaux thèmes
de la fête.
Le
Damascène commence par affirmer que la tradition
qu'il rapporte " nous a été transmise
de père en fils depuis les temps anciens ",
en laissant supposer que cette tradition remonte jusqu'aux
témoins même de la Dormition de la Vierge,
qui étaient aussi les témoins de la Résurrection
de son Fils. Et les offices de la fête insistent
sur la présence des apôtres autour de Marie
au moment de son passage dans l'au-delà. Mais
ils n'étaient pas seuls. Les représentants
et même les précurseurs de l'Eglise naissante,
venus de la terre et du ciel, assistaient à l'événement.
Voici comment saint Jean Damascène le décrit.
L'Occident recevra la fête plus tardivement et
lui donnera un moindre développement dogmatique,
mais elle y prendra une grande importance, au point
d'être un jour de vacances même en notre
malheureuse époque laïcisée.
"
Ceux qui étaient dispersés sur toute l'étendue
de la terre pour leur mission de pêcheurs d'hommes,
ceux qui ramenaient les hommes des abîmes de l'erreur
au festin sacré des noces spirituelles de l'Époux
céleste... voici que par un ordre divin la nuée
les emmenait comme un filet vers Jérusalem...
et les rassemblait, comme des aigles, des extrémités
de la terre... Ils étaient donc là, les
témoins oculaires et les serviteurs du Verbe,
pour servir aussi sa Mère... et pour puiser auprès
d'elle la bénédiction. Avec eux étaient
leurs compagnons et leurs successeurs... et la communauté,
élue de Dieu, de tous ceux qui séjournaient
à Jérusalem. Il convenait aussi que les
principaux des anciens justes et prophètes se
joignissent à leur escorte pour prendre part
à cette garde sacrée, eux qui avaient
annoncé d'avance que le Dieu Verbe devait naître
de cette femme à cause de nous... L'assemblée
même des anges n'était pas exclue... Ils
étaient tous auprès d'elle, tandis que
resplendissait la lumière de l'Esprit...
"
Alors Adam et Eve, les ancêtres de notre race,
s'écrièrent : Heureuse es tu, ô
fille, qui as aboli pour nous la peine de la transgression
!... Tu as restauré notre ancienne demeure. Nous
avions fermé le Paradis, toi, tu as rouvert l'accès
à l'arbre de vie... Et tout le chur des
saints joignait ses applaudissements : Tu as réalisé
nos prédictions... grâce à toi,
nous sommes affranchis des chaînes de la mort.
Viens à nous, trésor divin et porteur
de vie !... mais des paroles non moins pressantes la
retenaient, celle de la multitude des saints qui l'entouraient,
encore vivants dans leurs corps
Demeure avec nous, toi notre consolation.!.
"
A ce moment, certains faits durent survenir... la venue
du Roi vers sa Mère, pour accueillir sa sainte
âme... Et elle, sans doute, dit alors : Dans tes
mains, mon Fils, je remets mon esprit... quant à
mes enfants bien-aimés, que tu as bien voulu
appeler tes frères (cf. l'Écriture), console
les toi-même de mon départ...
"
Et qu'advient-il alors ? Les éléments
du monde furent ébranlés... et les hymnes
des anges retentirent. Quant à ceux qui se tenaient
près de son corps saint et sacré... ils
le touchaient, comblés à son contact de
sainteté et de bénédiction... L'air,
l'éther, le ciel étaient sanctifiés
par la montée de l'esprit, et la terre, sanctifiée
par la déposition du corps... Alors par les anges,
(le Seigneur lui-même) introduit l'âme (de
sa Mère) au Saint des Saints... et il l'établit
près de son propre trône, à l'intérieur
du voile, où le Christ lui-même, en précurseur,
a pénétré corporellement. Quant
au corps (de la Vierge), il est porté en procession...
au lieu très saint de Gethsémani... De
là, après trois jours, il est emporté
dans les hauteurs vers les demeures célestes
" (Homélie sur la Dormition, SC 80, Paris
196 1, pp. 134, 139-157).
Tant
du point de vue de la mystique que du point de vue de
la logique, il était normal que celle qui avait
pu enfanter l'Immortel et l'Incorruptible ne subit pas,
en mourant, la corruption de la mort. Le corps immaculé
de la Vierge Mère de Dieu ne fut pas décomposé
au sépulcre, il ne retourna pas en poussière
selon la loi de la nature infirme et de notre réalité
actuelle. Il fut transféré dans le Royaume
de Dieu avant même la résurrection universelle
et le Second Avènement du Christ. La liturgie
glorifie " le corps auguste et saint qui a contenu
pour nous le Seigneur ". En sa personne, celle
" par qui nous avons été divinisés
" exalte, corps et âme, les vierges, prophétiquement
chantées par David, quand il disait qu'elles
seraient " présentées au Roi ".
Par sa pureté virginale, la Mère de Dieu
justifie aussi et sanctifie la maternité. Et
l'Eglise vénère Marie justement en tant
que Vierge et Mère, en tant que la Femme souveraine
qui " écrase la tête des dragons ",
selon la promesse de Dieu (Genèse, 3,15).
Le
nombre des hymnes qui chantent le corps de la Mère
de Dieu fait que la Dormition est aussi une fête
de la chair, de la matière dont nous sommes formés
et qui est appelée à être transfigurée
par la sainteté et par la résurrection,
et qui a été transfigurée chez
Marie. La substance du monde avait été
illuminée par l'immersion du Verbe dans l'eau
du Jourdain au Baptême. La chair qui allait composer
le corps du Dieu homme avait été saintement
fécondée par la descente du Saint Esprit
à l'Annonciation. Elle manifeste à la
Dormition, en la personne de la Mère de Dieu,
qu'elle a retrouvé la pureté et la transparence
à l'Esprit et à la Parole de Dieu, qui
lui avaient été données avec l'être
à la Genèse. C'est ainsi que la Vierge
Marie, Mère de Dieu, est la justification et
la gloire du cosmos tout entier, ainsi eu celles du
" grand oeuvre " de l'homme, qui consiste
à se sanctifier et à sanctifier en même
temps l'univers. Le jour de la Dormition, l'Eglise remet
ce creuset et cette perle qui constituent son idéal
entre les mains de son Créateur. Et c'est bien
pourquoi elle tient en Marie le modèle de la
vie et du passage pascal de ses membres.
Tout
cela, les offices de la fête le chantent. On pourrait
en résumer le thème essentiel par ce texte
des laudes : " Toi seule, par ton Enfant, tu as
uni la terre au ciel ". Le Christ avait accompli
cette union de la part de Dieu, en s'incarnant sur la
terre ; et la Mère la réalise de la part
de l'humanité en s'élevant corps et âme
jusqu'à Dieu. C'est la réalisation par
la maternité divine du " grand mystère
" dont parle saint Paul dans son épître
aux Éphésiens : le mystère de l'union
mystique, liturgique et réelle de l'Époux
et de l'Eglise, l'union du ciel et de la terre dans
la Jérusalem céleste, annoncée
par l'Apocalypse de Jean. Aussi, comme la Transfiguration
et, naturellement, comme Pâques, la Dormition
est-elle une fête essentiellement apocalyptique.
Par elle, la Mère de Dieu prophétise en
sa personne même ce qui va s'accomplir à
la fin des temps, à savoir la réalisation
de " la bonne nouvelle, valable pour l'éternité
", comme le proclame l'Apocalypse.
Aussi
l'Eglise exprime-t-elle son allégresse : "
Venez à cette fête, venez et formons des
churs... Aujourd'hui en effet le ciel s'ouvre
pour recevoir celle qui a enfanté Celui que tout
l'univers ne peut contenir; et la terre, qui a donné
la source de vie, s'orne de bénédiction
et de splendeur. Les anges composent un chur avec
les apôtres en contemplant avec crainte celle
qui était transportée de la vie à
la vie... Vénérons-la tous et prions la
: Ô Notre-Dame, n'oublie pas ta famille, nous
qui célébrons avec foi ta très
sainte Dormition ! " (Litie).
Constantin
ANDRONIKOF
" Orthodoxie ", France Culture, 1993 publié
dans SYNAXE N°39-40 |

Dimanche
17 août 2014 : 10è dimanche après la Pentecôte
Ton
1 ; Matines : 10è Evangile
Epître
: 1Co 4, 9-16 ; Evangile : Mt 17,
14-23

Vendredi
22 août 2014
St
Irénée de Lyon (anticipation)
Epître
: 2Co 3, 4-11 ; Evangile : Mc 23,23-28

Tropaire,
ton 1
Colonne
inébranlable de l'Eglise du Christ et flambeau
inextinguible de l'univers, Pasteur des Gaules, bienheureux
Irénée ! Tu as lui dans le monde par
le martyr et dissipé les mensonges des hérésies
en démontrant la vérité. Gloire
à celui qui t'a donné la force, gloire
à celui qui t'a couronné, gloire à
celui qui par toi nous fait miséricorde.
Kondakion,
ton 2
Prédicateur
de la grâce et illustre témoin de la
vérité, nous t'acclamons, bienheureux
Irénée ; dirige vers les chemins de
la paix ceux qui s'approchent de toi et de nos fautes,
par tes prières, obtiens-nous le pardon.
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Dimanche
24 août 2014 : 11è
dimanche après la Pentecôte
Ton
2 ; Matines : 11è Evangile
du
jour : Epître : 1Co 9, 2-12 ; Evangile
: Mt 18, 23-35

Mardi
26 août 2014 : St Adrien et son épouse Ste Nathalie

Icône
originale du monastère de La Faurie (France)

Vendredi
29 août 2014
Décollation
du St Précurseur, prophète et baptiste Jean
Epître : Ac 13, 25-32 ; Evangile : Mc 6,
14-30


Dimanche
31 août 2014 : 12è
dimanche après la Pentecôte
Ton 3 ; Matines : 1er Evangile
du
jour : Epître : 1Co 15,1-11 ; Evangile
: Mt 19,16-26

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