EGLISE ORTHODOXE D'ESTONIE

Chapitre

Patriarcat

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

PAROLES DU PATRIARCHE

(in Revue «PLEROPHORIA » - Athènes Mai / Août 1999; pp. 3-6)

1 . De l'administration des Eglises Autocéphales

Chaque Eglise Autocéphale se gouverne elle-même et administre ce qui lui est propre par l'intermédiaire de son Saint Synode, sans aucune intervention extérieure ; quant à la possible intervention du Patriarcat Œcuménique elle se limite à des circonstances exceptionnelles, dès lors que celles-ci ne permettent pas à une Eglise de bénéficier du concours de son propre Synode, tout comme ce fut le cas récemment pour L'Eglise Orthodoxe Autocéphale d'Albanie et L'Eglise Orthodoxe Autonome d'Estonie et il en est de même lorsqu'à l'intérieur d'une Eglise naissent des problèmes internes qui exigent, pour les résoudre, la convocation d'un Synode majeur, comme ce fut le cas en Bulgarie. Dans tous ces cas, l'intervention se fait avec la plus grande attention et uniquement autant qu'il convient pour que puisse se constituer le Synode responsable local ou que soit solutionné le problème qui a provoqué cette intervention, et ce en n'oubliant jamais les propres recommandations du Seigneur : « Vous savez que ceux qu'on regarde comme les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les dominent ». (Marc 10/ 42-43 )

2. Le Patriarche Œcuménique, « premier parmi les égaux »

Le Patriarcat Œcuménique n'est pas une superpuissance administrative au sein des Eglises Orthodoxes. Le Patriarche Œcuménique est, comme il est dit, le « premier parmi les égaux » des Primats des Eglises Autocéphales et des Patriarcats et il remplit un rôle de coordination, mais il ne décide pas lui tout seul sur le fond. Eu égard à la situation historique que traversent à tous moments les Eglises Orthodoxes locales, il ne juge pas opportun - puisqu'il lui revient le droit de la décision - de convoquer sans raison des Conciles Panorthodoxes pour traiter de tous les cas qui peuvent surgir, surtout quant ils n'ont rien de commun avec les choses ecclésiastiques. Ceci parce qu'il y a le risque de deux dangers. Le danger de l'immixtion des Eglises Orthodoxes dans la politique, ce qui les détourne de leur mission chrétienne, et le danger de leur division en divers groupes pour des questions non pas dogmatiques mais politiques. L'histoire rapporte de nombreuses circonstances où des chefs politiques ont causé des schismes ecclésiastiques en vue de satisfaire leurs propres buts politiques. Par conséquent nous ne devons pas retomber dans les erreurs du passé et servir les desseins de ceux qui, dans leurs incontournables affrontements politiques cherchent à ajouter des schismes ecclésiastiques afin de couvrir leurs propres lacunes politiques. Mais il existe aussi, du point-de-vue purement ecclésiastique, de nombreuses questions qui suscitent des opinions diverses, sans que cela ne vienne à briser l'unité des Eglises Orthodoxes. Il n'est pas sage de recourir à des décisions conciliaires pour imposer l'une d'entre elles, parce que, si cela n'aboutit à rien, nous risquerions de provoquer de nouveaux schismes. Concernant ces questions, qui ne relèvent pas du Dogme, chaque Eglise Autocéphale choisit la réponse qui convient par l'intermédiaire de son Synode local. Ceci est tout-à-fait conforme à la structure administrative de l'Eglise Orthodoxe, Une, Sainte, Catholique et Apostolique, laquelle, depuis les premiers siècles jusqu'à nos jours, a réuni un grand nombre de Conciles locaux et un petit nombre de Conciles Œcuméniques. Bien plus, certains Conciles dits Œcuméniques qui furent convoqués à la sauvette pour satisfaire des objectifs purement humains, ont vu l'annulation de leurs décisions tandis qu'au contraire il en résultait de nombreux maux au détriment de l'unité des Eglises. Par conséquent, le Patriarcat Œcuménique ne désire pas imiter le modèle du Christianisme Occidental, lequel a donné à la tête de l'Eglise un statut d'état et un pouvoir d'état. Cette manière de faire est non conforme à la Tradition et au mode d'existence de l'Orthodoxie ainsi qu'à l'exigence de l'annonce de l'Evangile.

3. De la « mission œcuménique » du Patriarcat de Constantinople.

L'affirmation présentée par la Presse écrite selon laquelle le Patriarcat Œcuménique se proclame de lui-même comme l'autorité suprême de tout le monde chrétien est absolument fausse et démontre l'ignorance de ceux qui traitent de ce sujet : d'une part le Patriarche Œcuménique est le « premier parmi les égaux » de tout l'Episcopat qui relève uniquement de l'Eglise Orthodoxe ; d'autre part il ne jouit pas d'un pouvoir administratif comme c'est le cas du Chef de l'Eglise d'Occident. Son action consiste avant tout à coordonner et à manifester l'unité des Eglises Orthodoxes ; il lui revient aussi certains privilèges de caractère spirituel ou de suppléance chaque fois que les autres Eglises Orthodoxes n'ont pas la capacité de choisir ou de mettre en place leurs propres organes ecclésiastiques pour cause de persécutions, de manque de personnes adéquates ou pour d'autres raisons.

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