Pour
Mémoire
communiqué
de presse du 23 octobre 2007
L’autonomie
de l’Eglise Orthodoxe d’Estonie, dont la dénomination officielle
en estonien est « EAÕK, c’est.-à-dire. Eglise Apostolique Orthodoxe
d’Estonie », à été accordée par le Patriarcat Œcuménique de
Constantinople en 1923 après la ratification du traité de Tartu
du 2 février 1920, par lequel la Russie reconnaissait l’indépendance
de l’Estonie. Mais, par la suite et tout récemment encore les
Autorités russes, tant civiles qu’ecclésiastiques, n’ont jamais
cessé de le récuser ouvertement. Selon Elles, l’Etat estonien
n’existe que depuis 1991, l’armée stalinienne n’a jamais occupé
le Pays mais l’a au contraire libéré du nazisme et l’Estonie
demeure toujours territoire canonique du Patriarcat de Moscou,
malgré le fait qu’Elle n’ait jamais été incluse à l’intérieur
des frontières du Tomos d’Autocéphalie (1589) de l’Eglise de
Russie.
En
conformité avec le Tomos d’Autonomie (1923)*, de 1923 jusqu’en
1941, tous les Orthodoxes d’Estonie, Estoniens et Russes, constituaient
une Eglise unique, celle de l’EAÕK. Le 30 mars 1941, le Métropolite
Alexandre fut convoqué à Moscou et obligé de signer une déclaration
de soumission au Patriarcat de Moscou et de réintégration de
son Eglise « au sein de l’Eglise-Mère » (sic). Cela n’a jamais
pu, malgré les pressions du régime d’alors, être ratifié par
les instances de l’Eglise d’Estonie et le 30 décembre 1942,
le Métropolite Alexandre réfutait par lettre circulaire n° 191
la signature qu’il avait donnée sous la contrainte.
En
1944, le Métropolite Alexandre est poussé à l’exil avec 22 membres
de son clergé et 8.000 fidèles. Il décède en 1957 à Stockholm
(Suède).
Le
9 mars 1945 le Patriarcat de Moscou procède à la dissolution
brutale et non canonique de l’autonomie de l’Eglise Orthodoxe
d’Estonie avec le soutien du pouvoir politique et instaure à
la place un Diocèse dépendant directement de Lui.
Malgré
cela, l’Eglise Orthodoxe de Russie n’est pas parvenue à briser
ce qui subsistait de l’EAÕK et en 1978 l’actuel Patriarche Alexis
II de Moscou, alors en charge du diocèse d’Estonie, s’adresse
directement à Constantinople pour que soit supprimé le Tomos
d’autonomie « au nom de l’unité ecclésiastique » (sic). Mais
Constantinople ne fait seulement que le suspendre (13.04.1978)
en raison de la situation politique locale et ce uniquement
pour les seuls chrétiens orthodoxes estoniens se situant à l’intérieur
du Pays et non pas pour ceux qui se trouvent en exil.
En
1991, l’Estonie recouvre à nouveau son indépendance politique.
Le Tomos d’Autonomie est réactivé le 24.02.1996. Mais en même
temps le Patriarcat Oecuménique de Constantinople accorde par
économie à l’Eglise orthodoxe de Russie la possibilité de continuer
de maintenir en Estonie sa propre juridiction (accord de Zurich
de 22.04.1996), dans l’attente et l’espoir qu’un jour il n’y
aura plus qu’une seule Eglise orthodoxe en Estonie, comme c’etait
bien le cas avant la dissolution de 1945.
Après
tant et tant d’années de souffrances dues aux nombreuses persécutions
dont Elle a été victime, l’EAÕK, aujourd’hui enfin libre et
rétablie dans ses droits canoniques et ecclésiastiques, n’aspire
qu’à une chose : vivre en paix et en bonne intelligence avec
ses frères orthodoxes du Patriarcat de Moscou pour un témoignage
commun au nom du Christ et de son Eglise en Terre d’Estonie.
Tallinn,
le 23 octobre 2007.
Communiqué du Bureau de Presse
de l’Eglise Orthodoxe d’Estonie.
* Malgré les affirmations répétées des représentants de l’Eglise
de Russie, il convient de préciser que le Patriarche Tikhon
de bienheureuse mémoire n’a fait qu’accorder aux Estoniens une
plus large autonomie interne de forme diocésaine dans les domaines
essentiellement de la pastorale, de l’éducation et de la gestion
économique, mais n’a jamais promulgué de Tomos et n’a jamais
accordé une autonomie réelle et canonique. Le seul Tomos d’Autonomie
est donc bien celui du mois de juillet 1923, promulgué par le
Patriarche Œcuménique de Constantinople Meletios et les Membres
de son Saint Synode.
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