Pour
quelle raison le chrétien est libre de la loi de Moïse
selon le Saint Apôtre Paul
Par
l’archimandrite Prof. Jacques Khalil
professeur
au séminaire St Platon de Tallinn et membre de la commission
mixte réunissant le séminaire St Platon et le séminaire
luthérien de Tallinn
Nous lisons souvent dans les épîtres de Saint Paul que
la loi des commandements n’est plus valable pour les
Chrétiens comme loi déterminante pour leur vie , et
cela, parce qu’elle n’a pas pu libérer l’homme charnel
de sa misère .
Mais la position de l’Apôtre envers la loi de Moise
parait paradoxale. D’une part, il insiste de manières
diverses sur le fait que les Chrétiens soient libres
de cette loi, au point de dire, que cette dernière,
au lieu de mener l’homme par ses commandements et ses
préceptes à la vie, elle l’a mené à la mort. D’une autre
part, il n’hésitait pas à la louer comme Sainte, en
refusant toute idée menant à l’annuler, la priver de
sa valeur, ou la considérer comme n’exprimant pas la
volonté divine inaltérable. Cette contradiction apparente
provoque la confusion des exégètes et conduit à des
discussions qui ne l’ont toujours pas éclaircie.
Cette étude
aspire à éclaircir le point de vue de St. Paul sur la
loi de Moise, pour mieux comprendre ses évaluations,
positives soient-elles ou négatives. Elle essaie en
plus de déterminer le raisonnement théologique de St.
Paul qui l’a incité à affirmer que le Chrétien est libre
de cette Loi «Sainte» . Et ceci par une nouvelle approche
qui étudie les principaux passages, où St. Paul traite
ces sujets.
La
Sainteté de la Loi et son échec
L’homme
intérieur est d’accord, se complait dans la loi de Dieu
et admet que ses commandement sont justes (R. 7 :16.22),
puisque l’essence de la loi est spirituelle (7 :14);
toutefois, il n’observe pas ces commandements, en faisant
ce qu’il ne veut pas (7 :5-16).
Il est clair que l’Apôtre ne met pas en doute la valeur
spirituelle et morale de la loi, vu qu’elle exprime
ce que Dieu demande à l’homme . Le problème ne relève
pas de la loi mais plutôt de l’incapacité de l’homme
à observer la loi, tant qu’il vit, pense et se comporte
«selon la chair».
«La loi
a été ajoutée à cause des transgressions» (Gal 3 :19),
notamment pour faire face au péché et rendre l’homme
juste. Alors, l’objectif de cette loi était la justification
du péché, ce qui lui était impossible. C’est ce qu’on
peut déduire des paroles de l’Apôtre : «si une loi capable
de communiquer la vie avait été donnée, alors vraiment
la justice procéderait de la loi» (Gal 3 :21, cf. Rm
8 :3-4 ). Le but de cette loi était de paralyser la
force du péché et d’achever la justification de l’homme
devant Dieu.
Par quel
moyen la loi faisait face au péché ? Par les commandements,
ceux qui visaient à contrôler la convoitise. A noter
que le rôle de la loi selon St. Paul se résume théoriquement
par le commandement: «Tu ne convoiteras pas !» (R. 7
:7).
“impuissante
du fait de la chair” (Rom 8 :3, cf. 3 :20. Gal 2 :16),
La loi n’a pas réussi à réaliser son but d’accorder
la justification par les commandements. En revanche,
au lieu de supprimer le péché et de communiquer la vie
au pécheur, la loi a abouti à la multiplication des
convoitises (Rom 7 :8), «le péché reprit vie»… et l’homme
mourut. Dans ce sens, la loi conduisit à la mort de
l’homme, au lieu de le faire vivre (Rom 7 :10).
Ainsi, la
situation de l’homme a changé de mal en pis à cause
de la loi qui fonctionne selon des commandements dont
le but est de faire face aux désirs de la chair. Le
problème résidait dans le péché qui a saisi l’occasion
offerte par le précepte et a engendré dans l’homme toutes
sortes de convoitises (Rm 7 :8.13). Ce qui veut dire
que les préceptes qui, en principe, étaient censés contrôler
les convoitises de la chair, ont provoqué la mort (7
:10) bien qu’ils soient Saints et bons (7 :12-13). Ce
paradoxe s’explique par le fait que les préceptes qui
s’adressent à la chair donnent naissance à la convoitise
de la transgression (cf. 7 :7), et en conséquence, «le
péché reprit vie» (Rom 7 :9), et les autres convoitises
deviennent plus amères et plus dures (Rom 7 :8a).
Cette relation
dialectique entre les préceptes et la convoitise justifie
la dureté des mots que le St. Apôtre utilise en parlant
de la loi. On peut citer les exemples suivants :
• «et la puissance du péché, c'est la loi» (1Co 15 :56)
• «parce que la loi produit la colère; là où il n'y
a pas de loi, il n'y a pas non plus de transgression»
(Rom 4 :15)
• «La Loi, elle, est intervenue pour que se multipliât
la faute» (Rom 5 :20)
• «les passions des péchés, lesquelles sont par la loi»
(Rom 7 :5)
Cette relation
dialectique donne aussi une réponse à l’interrogation
posée par les plus grands exégètes sur la raison pour
laquelle la loi a été évoquée d’une manière inattendue
une fois dans Gal 5:18 au cours du passage qui traite
« la convoitise charnelle contre la convoitise de l’esprit
» (Gal 5 :16-24), et une autre fois dans Rm 6 :14 où
le pouvoir du péché était évoqué.
Les versets
Gal 5 :18 et Rm 6 :14 nous aident énormément à mieux
comprendre le sujet qu’on traite.
Dans Gal 5 :18 le Saint Apôtre Paul écrit aux Galates
le suivant: «mais si vous êtes conduits par l'esprit,
vous n'êtes plus soumis à la loi». Cette déclaration
vient après une exhortation: «Marchez par l'Esprit,
et vous n'accomplirez point la convoitise de la chair»
(5 :16) et après son récit sur l’antagonisme entre la
chair et l’esprit (Gal 5 :17). Par cela, il a voulu
insisté sur le fait que dès lors qu’on n’est plus soumis
à «la loi des préceptes avec ses ordonnances» , le péché
ne pourra plus profiter de l’occasion que lui offrent
les commandements pour combler les croyants de multiples
convoitises ; et ceci parce que, en l’absence de la
loi des commandements, les passions du péché n’agissent
plus dans les membres des croyants (Rm 7 :5) ainsi «
le péché est mort » (Ro7 :8), comme il a perdu toute
force tirée de la loi.
C’est intéressant de s’arrêter sur la phrase déductive
: « afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez
» dans Gal 5 :17. Elle est sans doute équivalente aux
VV. Rm 7 :15, 18-19 qui suivent directement la référence
dans Rm 7 à la relation dialectique entre le commandement
(la loi) et le désir (le péché). L’importance de ce
parallélisme réside dans le fait qu’il confirme notre
façon de comprendre le verset Gal 5 :18. Pour être plus
précis, le verset Gal 5 :17 décrit l’homme intérieur
chancelant entre 2 situations contradictoires, notamment
le désir de la chair et le désir de l’esprit. Ainsi,
le Saint Apôtre en disant « vous n’êtes plus soumis
à la loi », a voulu rappeler les chrétiens qu’il n’y
a plus de commandements adressés à la chair qui pourront
leur engendrer le désir du péché et les rendre esclaves
vendus au pouvoir du péché (Rm 7 :14).
Une autre
idée comparable se trouve dans Ro 6 :14 « car le péché
n’aura point de pouvoir sur vous, parce que vous n’êtes
pas sous la loi, mais sous la grâce ».
Nous remarquons de même, dans le verset cité, que la
loi est évoquée de nouveau d’une façon inattendue au
cours du paragraphe, à l’instar de Gal 5 :18. Dès lors
ceci ne nous surprend plus, car on connait déjà la raison.
On a ici un contexte similaire à celui du verset Gal
5 :18, et qui correspond au sujet du péché qui domine
l’homme, entièrement obéissant aux convoitises charnelles
(Ro 6 :12 .14a). Ainsi, le Saint Apôtre Paul souligne
dans Ro 6 :14 le fait que les chrétiens ne sont plus
soumis à la loi de Moise, partant de son évaluation
de la relation du précepte avec le désir/péché, pour
assurer que le péché a perdu toutes sa force et ne peux
plus dominer les chrétiens.
Enfin, une
notion primordiale au sujet de l’amour du prochain a
précédé le verset 5 :18. Bien que le précepte de l’amour
résume la loi de Moise et la complète (Gal 5 :14, Ro
13 :9), il ne crée pas de convoitises charnelles, à
l’exemple des autres commandements, justement car il
s’adresse à l’esprit et non pas à la chair, vu que l’amour
est l’un des fruits spirituels (Gal 5 :22), voire le
premier parmi eux. Pour cette raison, le
Saint Apôtre attire l’attention des Galates au cours
des verset 5 :13-6 :2 au fait que la loi de Moise, «
loi du commandement charnelle » (Heb 16 : 7), ne domine
pas leur vie, qui est devenue spirituelle, dépourvue
en conséquence des désirs de la chair et de ses œuvres.
De ce qui précède, les versets 1Cor 15 :56, Gal 5 :18
et Rm 6 :14 sont rendus plus compréhensibles en se basant
sur la relation dialectique commandement - désir, vu
qu’on est certain de l’existence d’une relation entre
la loi de Moise et la situation du péché qui domine
ceux qui sont « sous la loi».
La loi de
Sinaï, bien qu’elle soit «sainte, et le commandement
est saint, juste et bon» (Rm 7 :12) et qu’elle mène
à la vie (Rm 7 :10), comme elle est d’une essence spirituelle
(Rm 7 :14), elle n’a pas pu condamner le péché et justifier
l’homme uniquement par les commandements qui s’adressaient
à la chair, à cause de la faiblesse de la chair (Rm
8 :3). Par conséquent, une autre loi dominait les membres
de la chair et luttait contre «la loi de la raison»,
donc «la loi de Dieu» qui s’identifie dans ce contexte
à la Loi de Moise, que l’homme reconnaît bonne et dans
laquelle il se complait (cf. 7 :16.22).
La
libération de la loi du péché et de la mort
Devant cette
réalité douloureuse, le Saint Apôtre Paul annonce une
nouvelle réalité : seule la loi de l’esprit peut affranchir
les chrétiens du fardeau de la loi du péché et de la
mort (cf. Rm 8 :2), qui emprisonne l’homme charnel (cf.
Rm 7 :23-25). La libération des chrétiens va les dispenser
finalement de la condamnation eschatologique (Rm 8 :1).
D’ailleurs, cette loi de l’esprit découle de la nouvelle
réalité qui s’est consacrée après la victoire du fils
de Dieu incarné, sur le péché (Rm 8 :3).
Et le Saint Apôtre explique cet enseignement salvifique
dans les versets Rm 8 :3-17, rendant possible la libération
de l’homme et son salut grâce à l’économie divine accomplie
par le Christ. Et si on s’approfondit dans le contenu
des versets cités ci-dessus, on réalise que la mort
du Christ sur la croix, qui était la raison de notre
justification, va diriger notre victoire sur la loi
du péché et de la mort (cf. 8 :10.11.17)
La victoire du fils de Dieu constituait les prémices
de celle de ses croyants. Après avoir pris une nature
humaine entière et mortelle, il a condamné le péché
dans la chair (Ro 8 :3), puisque sa chair est restée
pure jusqu’à sa mort volontaire, par laquelle il a vaincu
le péché et la mort (cf. Ro 8 :3, 1Co 15 :56.57). Ainsi
le Saint Apôtre aborde la mort salvifique du Christ
dans le verset Rm 8 :3, conscient que cet évènement
est sans doute la pierre angulaire de notre salut. Tout
accomplissement humain se fond sur la base du salut
accompli par le Christ.
C’est pour cette raison que le verset Ro 8 :2 est lié
au verset Ro 8 :3 par une conjonction causale « γάρ
» (= car), dans le but d’affirmer que la libération
de la loi du péché et de la mort a été réalisée puisque
le Christ « a condamné le péché dans la chair ». Il
n’y aura plus aucun doute que la victoire du Christ
par sa mort volontaire et par sa glorieuse résurrection
est la base du salut du croyant. Et les versets qui
suivent le V. 8 :3, comme mentionné ci-dessus, montrent
la façon d’acquérir les biens de l’Economie salvifique
du Christ au niveau personnel; ils expliquent donc comment
l’homme peut se libérer de la loi du péché et de la
mort à travers la victoire du Christ.
La
libération de la chair, des passions, et de la loi de
Moise
Au Baptême,
l’Esprit de Dieu habite en nous (Rom 8 :9-11, 1Co 3
:16, Cf. 1Co 2 :12, 6 :11, 12 :13, 2Co 1 :22). L’Esprit
de Dieu c’est l’Esprit du Christ (Rm 8 :9, Gal 4 :6).
Pour cette raison, le St. Apôtre écrit que le Christ
lui-même habite en nous (Rom 8 :10, cf. Gal 3 :27).
Il s’agit dans les VV. Rm 8 :9-10 du mystère riche et
glorieux : « c’est que le Christ est en nous» (Col 1
:27). Et ce mystère n’est que le mystère de l’union
avec le Christ en acceptant d’être crucifié avec lui
(Gal 2 :19-20, Rom 6 :8-11).
Les croyants en Jésus Christ qui ont été baptisés, ont
été crucifiés avec lui, voire morts avec lui dans le
baptême. Dès lors, ils ont enterré avec le Christ leur
vie antérieure qui était selon la chair . En conséquence,
ils étaient justifiés (Rom 6 :7, cf. 1Co 6 :11), et
en plus ils ont reçu l’Esprit d’adoption (Rm 8 :15,
1Co 12 :13, cf. Gal 4 :6). Ainsi par le Baptême, le
croyant meurt pour le péché et pour les œuvres de la
chair (Rm 6 :6-7.11, 8:10) et reçoit l’Esprit Saint
(cf. Rm 5 :5, 8 :15).
Cependant l’action du Saint Esprit a de multiples effets.
Premièrement, Il achève la recréation de l’homme mort
avec le Christ dans le Baptême. Pour cela, l’Apôtre
Paul explique que l’Esprit de Dieu « vivifiera vos corps
mortels aussi » (Rm 8 :11). Alors l’Esprit donne à l’homme
une nouvelle vie, une existence différente de celle
qui précédait le Baptême, précisément une existence
spirituelle. Selon les mots de l’Apôtre «vous n’êtes
pas dans la chair mais dans l’esprit, puisque l’Esprit
de Dieu habite en vous » (Rm 8 :9). De cette façon le
Saint-Esprit devient le principe de la vie des croyants,
car c’est de lui qu’ils acquièrent leur « vie » selon
l’esprit. Ce qui veut dire qu’ils ne s’appartiennent
plus mais plutôt à celui qui est ressuscité d’entre
les morts (Rm : 7-4, 1 Co 6 :13.15, 2 Co 5 :15, cf.
Rm 6 :10-11, Gal 2 :20). Donc au Christ qui leur a donné
la vie par son Esprit (cf. Rm 8 :9).
Deuxièmement,
le Saint Esprit nous donne la grâce de l’adoption, en
d’autres termes Il nous rassure que nous sommes devenus
les fils de Dieu, comme Il nous donne le courage de
s’adresser au Père à l’instar de Jésus «Abba mon Père»
(Gal 4 :6, Rom 8 :15 cf. Mc 14 :36).
L’adoption se réalise par la foi en Jésus Christ (Gal
3:26), alors elle devient le nouveau type de relation
entre Dieu et le croyant (cf. Rm 8 :17). Grâce à cette
nouvelle relation, la loi de Moise n’est plus valable
pour définir le comportement du croyant qui n’est plus
esclave mais fils qui n’a plus besoin de tuteur.
Troisièmement, il s’agit d’un résultat essentiel du
Baptême et autour duquel, le Saint Apôtre Paul fonde
son enseignement théologique sur la libération de la
loi de Moise. C’est que l’Esprit Saint en communiquant
une nouvelle vie au croyant et en changeant par cela
son existence en le rendant spirituel au lieu de charnel,
le libère de la soumission à la loi des commandements
(Eph 2 :15, Gal 4 :6-7) qui s’adresse à la chair vu
qu’il n’existe plus selon la chair.
C’est ainsi que lorsque le Saint Apôtre aborde le thème
de la libération de la loi de moise dans le passage
Rm 7 :1-6 (cf. Rm 6 :14-15), il débute par évoquer la
participation du croyant baptisé à la mort du christ
(Rm 7 : 4.6)
La mort « du vieil homme corrompu par les convoitises
trompeuses » (Eph 4 : 22) met fin à l’existence selon
la chair, et la réalité du chrétien devient spirituelle
et non charnelle. C’est sur ce point que le Saint Apôtre
insiste à plusieurs reprises.
Par conséquent, la loi de Moise dont les commandements
s’adressent à la chair, n’est plus un canon convenable
pour le comportement du chrétien, puisque la « vétusté
de la lettre » ne correspond pas à la nouvelle réalité
spirituelle (Ro 7:6). Cette loi exprimait la volonté
de Dieu dans un contexte particulier, notamment quand
le croyant était dans la chair (Rm 7: 5). La vieille
lettre s’adresse au vieil homme. Mais actuellement cette
réalité a changé et les données se sont modifiées. Comme
le croyant n’est plus dans la chair, et a arrêté d’être
charnel, il est devenu spirituel, il pense aux spirituels,
vit et agit selon l’Esprit. Pour cela, il n’est plus
sous la loi de Moise dorénavant, mais sous la loi de
l’Esprit, la loi du Christ par laquelle la justification
se réalise.
En somme,
après que le croyant ait crucifié la chair avec les
convoitises et les passions, et une fois qu’il a commencé
à vivre et agir selon l’esprit, le corps du péché est
aboli, et en conséquence l’homme charnel est mort. Par
cette mort, s’arrête la soumission à la loi de Moise,
« la loi du commandement charnel », et ainsi disparaissent
à leur tour «les passions des péchés, lesquelles sont
par la loi» (Rm 7 :5). Cette conclusion peut être déduite
à partir de la relation dialectique entre le commandement
et le désir. Et quand il n’y a plus de soumission à
la vieille lettre, le péché perd ce qui était sa raison
de force, alors il meurt et l’homme revit. Ainsi l’homme
se libère de la loi du péché et de la mort par la nouvelle
loi de l’esprit.
Partant de ce point de vue, le Saint Apôtre a présenté
l’exemple de la femme qui se libère de son engagement
envers son mari décédé, et qui ne portera pas le nom
d’adultère « si elle devient la femme d’un autre » (Rm
7 : 1-3), parce qu’elle se trouve libérée de la loi
qui la liait à son mari (VV. 7 :2). Ceci pour en déduire,
par analogie, la libération du croyant de la loi de
Moise, lorsque son vieil homme charnel est mort après
avoir été planté à travers le baptême dans la mort du
Christ (cf. R, 7 : 4-6).
Sans doute l’exemple de la veuve comme le Saint Apôtre
le présente, met en relief la relation organique entre
la mort et la libération. Ainsi cette comparaison montre
que ceux qui ont cru en Jésus Christ n’ont pas trahi
l’histoire du salut que tracent les écritures Saintes.
En revanche, leur passage de la soumission à la loi
de Moise vers la loi de l’esprit, était la vraie évolution
de cette histoire. Tel Dieu l’a voulu en rendant la
croix la voix du salut de la faiblesse charnelle.
Le Saint Apôtre souligne que la loi des commandements
ne correspond pas à la réalité du chrétien puisque le
fait d’être crucifié avec le Christ et « les prémices
de l’Esprit» (Rm 8 : 23) qui suivent, ont rendu son
existence spirituelle. Alors, il est devenu libre de
la loi des commandements, et ainsi libre des désirs
du péché et de ses passions engendrées par la loi.